24ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 6 septembre 20091ère lecture : Lire – Psaume : Lire – Épître : Lire – Évangile : Lire
Qui est Jésus pour nous ? Voilà la question centrale qui nous est posée en ce dimanche. Les réponses des uns et des autres sont variées ; certains diront : “Jésus est un homme généreux… un sage… il a fait des miracles…” Qui est Jésus pour nous ? C’est aussi à cette question que les enfants et les jeunes devront répondre tout au long de cette année de catéchisme ou d’aumônerie. Et nous qui sommes appelés à témoigner de notre foi auprès d’eux, nous devons aussi nous la poser.
L’évangile de ce dimanche est très éclairant. Il se présente un peu comme un sondage d’opinion : “Qui suis-je pour vous au dire des hommes ?” Remarquons en passant, que ce dialogue a lieu en plein territoire païen. C’est une manière de symboliser la marche tâtonnante des disciples dans l’obscurité de la foi. Si Jésus pose cette question ce n’est pas par curiosité. Lui-même sait mieux que personne ce qu’il y a dans le cœur de l’homme (Jean 2. 25). Son but est de mieux préparer ses disciples à son enseignement. La vérité ne se trouve pas dans les réponses aux sondages. Trop souvent, ceux-ci ne montrent que l’ignorance des gens.
Ainsi en est-il pour les réponses entendues autour de nous. Ce n’est pas ce que pense le monde qui nous révèle qui est Jésus. Certains le prennent pour Jean Baptiste ou un prophète revenu à la vie ou encore pour Elie dont on attendait le retour. Personne ne voit en lui le Messie promis par Dieu. Qu’en est-il aujourd’hui ? Ce n’est guère mieux ; ce qu’en disent la plupart des médias est souvent très décevant. Et si nous envisagions de poser la question aux gens que nous rencontrerons sur notre lieu de vie et de travail ! Nous découvririons beaucoup d’ignorance. Là aussi, il ne s’agit pas de chercher à satisfaire notre curiosité mais de voir où nous mettons les pieds pour mieux témoigner de la foi qui nous anime.
Mais Jésus va plus loin. S’adressant à ses apôtres, il leur demande : “Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?” Et nous avons entendu la belle réponse de Pierre : “Tu es le Christ”, Celui qui a reçu l’onction, Celui que Dieu a envoyé pour guérir et sauver tous les hommes. Cette réponse est très belle. Mais nous voyons bien que Pierre n’a pas vraiment compris ce qu’il dit. Il n’accepte pas l’idée d’un Messie persécuté qui doit mourir de mort violente. Il est le “Serviteur souffrant” dont parle Isaïe dans la première lecture. Endossant une souffrance injuste, il saura briser le cercle de la violence. Il tient bon, malgré les outrages parce que Dieu est son défenseur. Son martyre désamorce la haine et le mépris qui l’accable.
Aujourd’hui Jésus nous précise que nous sommes appelés à le suivre sur son chemin : “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Pour nous, comme pour Jésus, le chemin de la foi sera un chemin de croix. Celui qui veut sauver sa vie devra accepter de la perdre.
Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de courir après la souffrance ni de la considérer comme un bien. On ne va pas dire à un malade : “Réjouis-toi de souffrir.” D’ailleurs, si nous regardons les évangiles, nous voyons bien que Jésus met en œuvre la puissance créatrice qui l’habite pour faire échec à la souffrance et à la maladie. Et quand il envoie les Douze, il leur dit Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux. Tout l’évangile nous demande de nous engager dans cette lutte contre le mal sous toutes ses formes. D’ailleurs, ils sont nombreux ceux qui s’y impliquent dans le service évangélique des malades, les aumôneries des hôpitaux ou des prisons, la réinsertion des exclus, la lutte contre la pauvreté… C’est un devoir qui s’impose à chacun de nous là où nous sommes.
Mais alors, comment devons-nous comprendre ces paroles dures de Jésus qui nous demande de prendre notre croix ? Le Christ n’a jamais dit que nous devons rechercher la souffrance pour elle-même. Dans l’évangile de ce jour, il s’adresse à “celui qui veut marcher à sa suite.” La question n’est pas de sauver ou de perdre sa vie mais de la perdre pour Jésus et pour l’évangile. L’essentiel c’est d’être avec lui, de mettre nos pas dans les siens. Nous alors découvrirons que “le serviteur n’est pas au dessus de son Maître. Là où Jésus est passé, le disciple doit passer lui aussi. Son chemin mène à la croix et, à travers elle, à la victoire sur la mort et le péché.
Qui est Jésus pour nous ? Nous comprenons bien, en lisant cet évangile, qu’il ne suffit pas de donner des réponses apprises par cœur. Il faut surtout se demander quelle place il tient dans notre vie de tous les jours. Est-il Celui que je m’efforce de suivre ? Est-il celui que je mets au centre de ma vie. Suis-je capable de renoncer à la pacotille pour acquérir le seul vrai trésor capable de donner un sens à ma vie ?
Nous, chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes envoyés dans un monde marqué par l’incroyance, la mal croyance et l’indifférence. Ce monde a besoin de rencontrer des chrétiens qui n’ont pas peur de prendre des risques pour témoigner de leur foi au Christ. Nous avons à témoigner aux yeux du monde que Dieu mérite qu’on lui consacre toute une vie.
En venant à l’Eucharistie, nous sommes nourris et fortifiés par le Corps et le Sang du Christ. Avec la force de l’Esprit Saint, nous nous engageons à marcher à sa suite et à montrer au monde une foi qui agit. Prions le Seigneur pour qu’il nous donne force et courage pour rester fidèles à cette mission.
D’après diverses sources
Bonjour Jean, il semble qu’il y a des erreurs pour atteindre les “lectures”
Se que je trouve:
selon mon prions en Église pour le 24e dimanche Marc: 8, 27-35
alors que ton site indique selon Saint Marc (I 21-28). sur la page http://missel.free.fr/Annee_B/TO/2/24_3.html#_ref8 , 24e dimanche des temps ordinaires
De plus les textes n’apparaissent pas ….??
fraternellement Richard
Merci Richard. C’est une erreur sur le site du Missel. J’ai corrigé.
Pour la première fois dans l’histoire du monde, un être humain reconnaît en Jésus le Messie, celui que tous les prophètes attendaient. Cette reconnaissance ne se fait pas dans un lieu de culte, ni assis à une table, ni en lisant des livres. Elle se fait en marchant avec d’autres, en route.
Nous constatons aussi que Jésus ne décline pas son identité. Il ne dit pas qui il est. Il suscite la Parole pour que les disciples puissent dire par eux-mêmes quelque chose tiré de leur expérience de vie commune avec lui. Il les amène à se prononcer personnellement, non par oui dire mais par expérience
La fin de l’évangile est rude. Nous pourrions croire qu’elle est réservée aux prêtres, aux religieuses, aux saints, un évangile pour des « pros » mais pas pour nous. En fait, être chrétien, c’est marcher derrière Jésus en renonçant à savoir où cela conduira, c’est prendre la vie telle qu’elle est, en perdant toutes nos fausses assurances, c’est se nourrir de la force du Christ, son Corps, qui ouvre un avenir là où d’autres ne voient que mort et échec
Il n’y a pas de vie humaine qui ne puisse éviter un jour la souffrance. Ce peut être la maladie, le handicap, les conséquences d’un accident. Ce peut être la mort brutale d’un parent, d’un enfant; ou encore la séparation, l’échec professionnel, la perte d’un emploi, l’usure de l’âge… Chacun pourrait allonger cette liste par un événement de sa vie personnelle. Dans ces moments de détresse, nous nous sentons atteints, diminués, dévastés ou humiliés.
Il nous faut avoir cela bien présent pour comprendre le passage de l’Évangile que nous lisons aujourd’hui. Alors nous serons déroutés, comme Pierre et ses compagnons. Jésus les interroge pour savoir comment il est perçu par les gens. Puis il ajoute : « Et que dites-vous… » – « Tu es le Messie », répondent les apôtres.
Mais Jésus fait tout aussitôt voler en éclats cette belle confession de foi. Pierre et ses compagnons avaient une idée du Messie : c’était le Libérateur politico-social du peuple auquel personne ne pourrait résister. C’était beaucoup mieux que le retour de Jean-Baptiste ou du prophète Élie, bien plus important que les vaticinations d’un des prophète !
Non ce n’est pas cela, dit Jésus en ajoutant : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté, qu’il soit tué. Après, mais après seulement, qu’il ressuscite. » Ces paroles ne sont-elles pas de celles qui donnent l’impression que le christianisme se complait dans la douleur. Dans son roman si fin et intéressant, « L’élégance du hérisson », Muriel Barbery fait dire à un de ses héroïnes : « Je ne vois que la psychanalyse pour concurrencer le christianisme dans l’amour des souffrances qui durent !»
Certes, il est des formes doloristes du christianisme marqué par le jansénisme augustinien, qui donne bien prise à ces reproches. Mais, faut-il ajouter avec force, ce sont là des tendances déviantes. Nous n’avons pas du tout à rechercher la souffrance, pas plus que Jésus lui-même ne lui a couru près, malgré le pressentiment qu’il en avait. Cela n’aurait vraiment aucun sens. Il suffit que chacun, sans aimer du tout cette souffrance, se charge de sa part inévitable, à savoir ce qui nous arrive sans que nous l’ayons recherché, ces dévastations qui nous atteignent, plus ou moins grandes, sans que nous ne puissions les contourner ni les augmenter par l’imagination. Souvent, les épreuves sont plus lourdes que nous le voudrions, mais moins grandes aussi que nous ne le redouterions…
La parole de Jésus c’est que la vie est d’accueillir les petits bonheurs quotidiens, – que nous ne voyons souvent pas assez -, et les malheurs inévitables, sans les exagérer comme nous avons parfois tendance à le faire. Et sa parole est encore plus l’assurance qu’en Lui nous avons un ami proche qui a vécu la même chose. Notre croix, c’est l’ensemble de nos communes souffrances : les contrariétés, les incompréhensions, les rejets, les deuils, les déceptions, les maux physiques, et la mort même, évidemment, qui attend chacun de nous. Mais ce que nous dit surtout l’Evangile c’est que si nous unissons notre croix à celle de Jésus, du même coup nous sommes unis plus encore à sa résurrection.
Il faut donc y mettre beaucoup de simplicité. Le vrai christianisme n’est pas doloriste, mais réaliste plutôt. Et surtout il associe nos épreuves à la geste immense de Jésus en ce moment où s’ouvre pour lui la passion conduisant à sa résurrection. C’est une leçon qu’il vaut la peine de réentendre quand, au lendemain des vacances, commence une nouvelle année avec ses joies, ses peines et ses obligations ordinaires.
Prions les uns pour les autres pour que chacun puisse vivre tout qu’il lui faudra vivre cette année aussi paisiblement que possible, dans la lumière de Jésus. Il nous apprend le chemin de la vie. Il est le seul qui ouvre continuellement devant nos yeux l’horizon qui n’a pas de limites. Avec Lui, nous passons de la mort à la vie, de la tristesse à la joie dès maintenant. Osons le vivre !
Avec l’aimable autorisation de kerit.be
Le Grand Tournant de la Vie de Jésus et du chrétien
Nous arrivons aujourd’hui à ce que tous les commentateurs considèrent comme le centre de l’Evangile de Marc. On ne sait depuis combien de temps Jésus a débuté sa mission mais, par une succession rapide de scènes très vivantes, l’évangéliste nous a montré les diverses réactions auxquelles Jésus se heurtait.
Le peuple est intrigué par cet ancien charpentier qui prêche avec une totale autorité mais il demeure surtout demandeur de guérisons et de bienfaits. Sa famille elle-même est épouvantée et tente de récupérer ce membre qui semble avoir perdu la tête. Son village de Nazareth l’écoute prêcher mais ne parvient pas à croire en lui. Les pharisiens qui ont surmultiplié les observances pour préserver la pureté de la foi sont profondément scandalisés par ses déclarations et son comportement. Enfin même les Douze, ces quelques hommes qu’il a choisis et qui partagent toute sa vie, sont perplexes, ils ne comprennent pas. Cependant ils demeurent avec leur Maître.
Il faut aussi noter que, ces derniers temps, Jésus a franchi les frontières de sa Galilée et a rencontré des païens. Aujourd’hui on le voit monter au nord du lac de Galilée, là où jaillissent les sources du Jourdain et où se construit une nouvelle ville consacrée à l’empereur : Césarée-de-Philippe
Jésus demeure une énigme et partout on s’interroge : QUI EST CET HOMME ?
Jésus s’en alla avec ses disciples vers les villages situés dans la région de Césarée-de-Philippe.
Chemin faisant, il les interrogeait : « Pour les gens, qui suis-je ? ». Ils répondirent : « Jean-Baptiste ; pour d’autres, Elie ; pour d’autres, un des prophètes ».
Il les interrogeait de nouveau : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
.
Aujourd’hui, 20 siècles plus tard, la question Jésus demeure. Rares sont ceux qui nient son existence et le considèrent comme un mythe; beaucoup reconnaissent en lui une sorte de prophète, une personnalité d’envergure qui, comme Confucius ou Bouddha, a proposé à l’humanité un message élevé de justice et de paix. Mais on ne peut à son sujet se contenter de rapporter des opinions ou des rumeurs : chacun, devant Jésus, doit se prononcer de façon personnelle : QUI DIS-TU QUE JESUS EST ? Ne réponds pas : « Ma mère était chrétienne…Je suis baptisé, j’ai suivi le catéchisme…Je crois que le monde ne s’est pas fait tout seul et qu’il y a quelque chose après la mort… ». Il ne t’est pas demandé de colporter des rumeurs, ni de dire ce que tu as cru jadis, ni d’ânonner une leçon, ni de garder secrète ton opinion.
Jésus ne peut être le seul personnage de l’histoire dont on ne peut dire QUI il est !
Pierre prend la parole et répond : « Tu es le Messie ».
Il leur défendit alors vivement de parler de lui à personne.
Après des mois de compagnonnage, d’écoute, de questionnements, Pierre, au nom des Douze, exprime sa conviction : Tu n’es pas qu’un maître ou un prophète, tu es différent de Jean-Baptiste : tu es le Messie – ce personnage mystérieux promis dans les Ecritures pour mener à terme le Plan de Dieu.
Bonne réponse – mais grevée d’ambigüités car, sous l’occupation étrangère, le peuple attendait un Messie-Chef qui apporterait indépendance, bonheur et santé et qui châtierait les nations païennes. Or il ne s’agit pas de cela. C’est pourquoi à nouveau Jésus intime une sévère consigne de silence.
Là-dessus tout à coup éclate, comme le tonnerre, une prodigieuse annonce :
Et pour la première fois, il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cela ouvertement.
Jésus ne reprend pas le mot « Messie »- à connotation trop politique et militariste – mais, comme souvent, il s’attribue ce titre de Fils de l’Homme, ce très mystérieux personnage humain à qui Dieu doit remettre la royauté universelle et perpétuelle ( Daniel 7). Mais, au lieu de gloire, ce Fils va connaître la souffrance et la mort. Et quelle mort !: condamné par les plus hautes autorités religieuses de son peuple !
« Il faut » : cela ne signifie pas une fatalité inéluctable. Comme souvent dans les Ecritures, on veut dire que l’événement annoncé correspond au projet de Dieu.
Non que Dieu veuille la mort de son Fils bien-aimé. Jésus a décidé de monter dans la capitale pour y poursuivre sa mission : annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu qui vient avec lui. Cette proclamation l’obligera à dénoncer les dérives d’un culte superficiel et l’hypocrisie de beaucoup de dirigeants – ce qui ne pourra que susciter leur hostilité et leur haine. L’issue ne pourra donc être autre que la condamnation et la mort de Jésus. Mais ce qui paraîtra son échec définitif sera au contraire sa victoire : son Père lui rendra la vie ! Et ainsi surgira le Royaume éternel du Fils de l’Homme glorieux.
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre :
« Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes ».
Un Messie qui est écrasé ! Et par les autorités du temple ! Pierre se révulse devant cette éventualité absurde ! Et le voilà qui réprimande son maître ! Aussitôt il se fait sèchement remettre à sa place : refuser la croix c’est devenir « satan ». Vouloir la réussite terrestre et la gloire, refuser d’aimer jusqu’à en mourir, c’est proprement satanique, c’est s’opposer à Dieu, c’est destructeur !
Hélas, que de fois dans son histoire, l’Eglise a cherché les honneurs et le faste ! Que de successeurs de Pierre avides de splendeur et de pouvoir ! Quel aveuglement de vouloir le Royaume sans détresse, sans souffrance, sans échec !
Mais ce n’est pas tout ! La suite nous frappe le cœur et nous fait trembler de peur :
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera ».
Déclaration capitale, tournant aussi de notre existence chrétienne ! Chaque terme est à méditer.
LA CROIX NECESSAIRE : Jésus n’est donc pas un messie qui réalise la libération et l’offre à des amis qui se contentent de prier puis de recevoir béatement une œuvre tout accomplie. Nous ne resterons chrétiens que si nous acceptons de le suivre sur ce même chemin.
« LA FOULE ET LES DISCIPLES… » : Il n’y a pas que le pape et les apôtres qui doivent entendre cette leçon : tout homme est concerné.
« SI… » : L’option est dure, très difficile, angoissante : elle ne peut donc être imposée. C’est à chacun de réfléchir et de se décider librement. Seul contre tous s’il le faut.
« RENONCER A SOI » : il ne s’agit pas de se détester, de se dévaloriser, de renoncer à toute créativité, mais de cesser d’en faire à notre tête, de courir après la possession et la renommée, de vouloir à tout prix réaliser nos projets.
« ET PRENDRE SA CROIX » : Le condamné à la crucifixion, comme Jésus le sera, devait porter lui-même l’instrument de son supplice. Donc l’expression ne signifie pas d’abord subir les accidents de la vie ni encore moins s’infliger des souffrances, mais parler et agir de sorte que l’on est jugé et condamné.
« ME SUIVRE » : l’enseignement ne porte pas sur une décision morale. Le côté négatif n’est que conséquence de l’option positive : il s’agit de vouloir suivre le Christ, de prendre son chemin parce qu’il est le sien, de porter l’opprobre parce qu’elle est la sienne. Aimer avant d’obéir. Obéir pour aimer encore.
« CAR CELUI QUI… » : le réflexe biologique (« sauver sa peau », éviter mal et mort) conduit l’homme à sa perte. Aimer le Christ même s’il faut y perdre la vie est SALUT, LIBERATION, DELIVRANCE, VRAIE VIE.
Jésus n’attend pas les réponses : il se retourne et prend sa route. Vers le Père par la croix. Vers la Vie par la mort. Il sait qu’alors son annonce du Royaume, la Bonne Nouvelle, se réalisera.
Avouons-le : notre instinct de vie se crispe devant de telles exigences : comme Pierre, nous avons envie de crier : « Pas comme cela ! …Pas jusque là… ! Autrement s’il vous plaît ! …».
Non, il n’y a pas d’autre chemin.
RD Dominicain
Je suis très heureuse de parler de cet évangile. Il me parle beaucoup. D’ailleurs, Père Jean, tu poses les questions suivantes : – qui est Jésus pour moi, Est-il Celui que je m’efforce de suivre ? Est-il celui que je mets au centre de ma vie. Suis-je capable de renoncer à la pacotille pour acquérir le seul vrai trésor capable de donner un sens à ma vie ?
Je vais répondre à ces questions le plus honnêtement possible car si je ne suis pas lucide, ce n’est pas la peine que je suive les pas de Jésus.
1. QUI EST JESUS POUR MOI ?
Jésus est celui qui m’a permis une véritable RENAISSANCE. Qu’est-ce que ça veut dire ? Et bien, je suis redevenue VIVANTE et en même temps LIBRE. En effet, je CHOISIS maintenant l’ESSENTIEL au DERISOIRE.
Comme je l’ai dit maintes et maintes fois, JE SUIS ACCOMPAGNEE CHAQUE JOUR et même CHAQUE HEURE, par le Seigneur. De quelle façon ? Eh bien, je me tourne vers lui à chaque moment et je lui dis selon les cas : “Seigneur, aide-moi”, ou alors, “Seigneur, j’ai mal au dos” ou alors “merci Seigneur” ou bien ” Seigneur je pense à toi” etc…
Mais surtout, le Seigneur m’a appris à AIMER ceux que je côtoie. Ainsi, j’évite désormais les signes d’énervement, les colères, la jalousie, l’envie. Maintenant, c’est avec bienveillance et avec un sourire lumineux et sincère que j’approche chacune et chacun.
Pour conclure, désormais je tente de parler et d’agir selon l’échelle de valeurs de Dieu, c’est-à-dire avec humilité, et Amour ainsi qu’avec un grand détachement des “valeurs terrestres”.
EST CE QUE JE M’EFFORCE DE SUIVRE JESUS ?
Non, hélas JE N’AVANCE PAS AU LARGE CAR JE NE FAIS RIEN POUR MA PAROISSE. J’ai bien demandé mais il me faudrait une voiture premièrement, et d’autre part, je ne suis pas disponible le samedi. Si le Seigneur m’a confié Henri mon mari, je me dois de le servir en PREMIER. Et comme il est athée ainsi que mes enfants, je sème les jolis actes et les paroles du coeur. A charge pour le Seigneur de faire lever la pâte.
Je sais aussi que le Seigneur m’a donné un seul TALENT. A moi de ne pas l’enfouir dans la terre !!!
Par contre, j’essaie de suivre Jésus dans ses dix commandements. Parfois, ça va parfois non.
EST CE QUE JE METS JESUS AU CENTRE DE MA VIE ?
Question très difficile. Ce que je peux dire sans hésiter, c’est que le Seigneur FAIT VRAIMENT PARTIE DE MOI. Donc, je tiens compte de ma conscience et chaque soir, je pense à ce que je ferai de bien le lendemain.
Seigneur, j’ai tellement honte de ne pas pouvoir faire plus pour toi !!!! Si tu savais combien je me sens inutile par rapport à Marilyne ou Ronald par exemple.
SUIS JE CAPABLE DE RENONCER A LA PACOTILLE POUR OBTENIR LE VRAI ET LE SEUL TRESOR Qu’est Jésus ?
Oui, je réponds sans hésiter OUI. Même mon mari me dit que je vis d’une façon trop austère. Je m’explique : j’achète peu de vêtements, je ne me maquille pas, et je ne cède pas (trop) aux sirènes de la consommation. JE ME CONTENTE DE PEU.
Bien sûr, je pourrais ajouter des tas de choses encore, mais voilà l’essentiel.
Pour conclure, j’affirme que ma vie avec Jésus est un AVANT-GOUT DU PARADIS.
PORTEZ-VOUS BIEN !!
Christiane
Qui est Jésus Christ ?
Dans l’Evangile de ce jour (Marc 8, 27-35) Jésus Christ lui-même interroge ses disciples à son sujet : « Pour les gens, qui suis-je ? » La réponse donnée, en rapport avec le lieu, la région de Césarée, en Israël, et l’action déjà connue de Jésus, donne des noms bien notoires : « Jean Baptiste, Elie, un des prophètes ».
Pour les gens d’aujourd’hui, qui est-il ? Encore bien inconnu pour une grande partie de notre monde ; pour beaucoup qui le connaissent un peu, un bienfaiteur de l’humanité ; mais pour d’autres encore, une légende, une figure trompeuse à éliminer.
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous qui suis-je ? » C’est Pierre, celui qui sera le chef de son Eglise qui répond : « Le Messie ». Réponse en lien avec le peuple juif en attente prédite par Dieu, d’un Sauveur de l’humanité.
Les disciples d’aujourd’hui, les chrétiens, ont-ils la capacité d’affirmer la même réponse ? C’est à voir, même si c’est bien nécessaire de le faire mieux connaître.
Jésus poursuit sa conversation en défendant « de parler de lui à personne » mais aussi en enseignant que « le Fils de l’homme », lui-même, allait beaucoup souffrir, être rejeté par les anciens, les « chefs des prêtres et les scribes (de religion juive), « qu’il soit tué et que, trois jours après, il ressuscite ». Pierre, à part, lui fait de vifs reproches. C’est pas possible que le Messie de Dieu puisse accepter cela, en ne sachant guère ce que veut dire « il ressuscite ».
« Passe derrière moi Satan ! Tes paroles ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes ». Vertement Pierre se voit remis en place, et à la foule Jésus tranche : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive ». Quelle exigence pour ses disciples, ses apôtres ! Nous le savons depuis, elles est celle d’un véritable amour !
La première lecture est « Parole du Serviteur de Dieu », le prophète Isaïe. Elle n’est pas sans rapport avec la question posée par Jésus et sa réponse à Pierre voulant comme lui interdire des souffrances, ce qui sera surtout sa Passion et la Croix.
« Je ne me suis pas révolté … pas dérobé » ; « j’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient » ; « pas protégé mon visage des outrages et des crachats ». Ecrits de 740 ans avant Jésus Christ, ce sont là des annonces évidentes de la Passion du Seigneur. Mais le prophète écrit ensuite : « Le Seigneur Dieu vient à mon secours … je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche celui qui me justifie ». Evocation de sa victoire sur le mal et sur la mort.
En 2ème lecture St Jacques, nous pose présentement une question au sujet de notre foi en Jésus Christ : « Si quelqu’un prétend avoir la foi, alors qu’il n’agit pas, à quoi cela sert-il ? » Et par un exemple de bonnes paroles énoncées à celui ou celle qui « n’a pas de quoi s’habiller, ou de quoi manger tous les jours », mais en reste là, St Jacques dit clairement : « Montre-moi donc ta foi qui n’agit pas, moi c’est par mes actes que je te montrerai ma foi ».
Une foi vivante et non pas « bien morte », c’est bien ce qu’il nous faut vivre, non seulement vis à vis de Dieu, mais aussi vis à vis de tous nos frères humains, et en particulier les pauvres, les petits, les souffrants.
Le psaume 114 constitue une heureuse conclusion : « J’aime le Seigneur, il entend le cri de ma prière » ; « Notre Dieu est tendresse » ; « J’étais faible, il m’a sauvé ».
Nouvelle interrogation : Et moi, qui suis-je ?
La connaissance de Dieu nous vient de deux sources: par ouir dire c’est-à-dire connaissance livresque et communiquée et par expérience personnelle et intérieure. Les deux connaissances sont importantes mais celle personnelle et individuelle davantage mieux. A chacun d’entre nous aujourd’hui Jésus demande: pour toi qui suis je?ta réponse dépendra de l’expérience personnelle que tu fais avec le Seigneur sur le chemin de la sequaela Christi afin de mieux le connaître pour le suivre sur le chemin de la croix et être participant de sa gloire. Unique est l’expérience de chacun avec Jésus.Passe derrière moi satan”. A Pierre qui venait de donner une réponse judicieuse, Jésus dit : arrière satan. Pierre, au lieu de se mettre derrière le Christ, a voulu se mettre devant. Jésus réagit ouvertement sans ménagement aucun. L’attitude de Pierre traduit la complexité de l’être humain: capable de bien et du mal. Cela témoigne de l’existence de deux pôles en nous: le pôle du bien qui nous fait agir dans le sens du bien et le pôle du mal qui nous fait dévier du chemin, un pôle que nous devons évangéliser sans cesse afin que notre vouloir et nos pensées correspondent au vouloir de Dieu. Chrétien mon frère, porte aujourd’hui de bon coeur ta croix, afin qu’un jour, elle puissse te porter au Ciel. Amen
Merci pour ce commentaire très éclairant. A plusieurs, on arrive à mieux percevoir les diverses facettes du message de l’Évangile. Merci
Juste un petit mot pour te remercier encore une fois Jean, vendredi dernier lors de notre rencontre de la fraternité OFS nous avons lu et échangé sur ton texte et ce fut très apprécié.
Bonne soirée à toi de l’autre côté de la “marre”
Merci cher ami du Québec. Je suis très heureux de voir que ça aide. J’ai constaté que depuis dimanche dernier, il y a eu 600 visiteurs sur le commentaire du 24ème dimanche. Ce qui m’a encouragé, c’est aussi de voir que dès la publication du 25ème dimanche, on s’est précipité dessus. Merci à tous de vos encouragements. Passez une bonne semaine
Merci pour ces commentaires dynamites, que dis-je, dynamiques de la parole de Dieu. On ne peut rester indifférent à ces vivants commentaires qui soulèvent le lecteur et qui l’entraînent vraiment à la suite du Christ.
Tout comme Hérode, beaucoup de nos frères et soeurs ont une bonne idée de Jésus. Ils sont animés de fragiles sentiments sympathiques au sujet de Jésus. Cependant, ils on beaucoup de mal à se décider à suivre le maître. A l’instar de Pierre, ils ont besoin d’entendre une vigoureuse parole: ” Arrière… renonce à toi-même, prends ta croix et suis-moi.”
Ta parole nous guérit, Seigneur, en ce 24 ème dimanche. Fais de nous tes disciples résolus à te suivre.