12ème dimanche du temps ordinaire (A)
Abbé Jean Compazieu | 16 juin 2017Ne craignez pas
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Porter la Parole du Seigneur a toujours été une grande et belle mission. Mais nous savons tous qu’elle comporte son lot de difficultés et de souffrances. La liturgie de ce jour nous a fait entendre les lamentations du prophète Jérémie : “J’entends les calomnies de la foule… Dénoncez-le !” Il lui en coûte de proclamer la parole que Dieu a mise dans sa bouche. Sa foi est une mise à l’épreuve. Mais il se tourne vers le Seigneur pour qu’il prenne sa défense. Dieu lui a promis d’être avec lui pour le délivrer de ses persécuteurs.
Jusque dans l’adversité Dieu reste proche de nous. En signe de reconnaissance, le prophète termine sa prière par une louange. “Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants.” C’est aussi cette reconnaissance que nous faisons monter vers le Seigneur. Comme le dit l’apôtre Paul, rien ne peut nous séparer de son amour.”
Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul nous parle de l’humanité plongée dans le péché : “…par un seul homme, le péché est entré dans le monde…” Cette présence du mal, nous la constatons tous les jours. Mais ce régime du péché ne peut pas avoir le dernier mot. Par sa mort et sa résurrection, le Christ a inauguré le régime universel du salut. Un autre jour, l’apôtre Paul écrira : “Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé.” On a beaucoup parlé du “péché originel” mais peut-être pas assez de la “grâce originelle” obtenue par le Christ.
Alors oui, nous ne devons pas craindre ; c’est ce que Jésus nous rappelle en ce dimanche. À la suite du prophète Jérémie, de l’apôtre Paul et de bien d’autres, nous sommes envoyés pour porter la Parole de Dieu. Notre mission est de révéler Celui qui a “les Paroles de la Vie éternelle”. Cette mission ne va pas sans de nombreuses difficultés. Les chrétiens sont chaque jour affrontés à l’incroyance, l’indifférence, la dérision… On les accuse de propager une “idéologie obscurantiste”. Mais le Seigneur nous rassure : “Ne craignez pas… Je suis avec vous.”
Quand saint Matthieu écrit son Évangile, les chrétiens sont persécutés, pourchassés et mis à mort. Et c’est encore plus vrai aujourd’hui. Mais il nous faut réentendre cette parole du Seigneur : “Ne craignez pas… N’ayez pas peur… Je suis avec vous”. Les hommes les plus mal intentionnés peuvent tuer le corps mais ils ne peuvent tuer l’âme. Ils ne peuvent rien contre notre dynamisme, notre confiance. Ils ne peuvent pas nous faire douter de l’amour de Dieu. Ce n’est pas le moment de chanceler car le mal n’aura pas le dernier mot. Le Christ ressuscité veut nous associer tous à sa victoire sur le péché et la mort.
Nous chrétiens, sommes donc tous appelés à accueillir le Christ et à le mettre au centre de notre vie. Cet amour qu’il met en nous, il nous faut l’annoncer, le rayonner autour de nous. De nombreux chrétiens s’organisent pour relayer son message à la télévision, la radio, la Presse, Internet et par tous les moyens qui sont à leur disposition. Le Christ compte sur l’engagement de tous ses disciples pour que son Évangile soit proclamé à toutes les nations. Personne ne peut le faire à leur place.
L’Évangile de ce jour se termine par un avertissement très ferme : “Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux.” Nous ne devons pas craindre de nous compromettre sans réticence pour le Christ. Dans un milieu hostile ou indifférent, il n’est pas facile d’affirmer sa foi. Et pourtant, même des enfants nous donnent l’exemple. Beaucoup préfèrent mourir plutôt que de renier leur foi au Christ. C’est important pour nous : nous pouvons toujours compter sur lui, même quand tout va mal.
La bonne nouvelle de ce dimanche c’est que Dieu ne nous abandonne pas ; bien au contraire, il prend soin de chacun de nous. Il est à nos côtés dans notre combat contre les forces du mal. Son amour nous est acquit une fois pour toutes et rien ne peut nous en séparer. Au-delà de la croix, se trouve la certitude de la résurrection, celle que nous célébrons chaque dimanche.
Comme Jérémie, comme Jésus et comme Paul, nous sommes envoyés. Nous arrivons à la veille des vacances. C’est aussi le moment favorable pour être de simples et authentiques témoins. Que l’Esprit Saint soit toujours avec nous pour nous aider à rendre compte de l’espérance qui nous anime. Et que Marie, notre maman du ciel, nous accompagne sur ce chemin.
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Sources : Revues Feu Nouveau, Fiches Dominicales, Cahier de prions en Église.
Les textes de ce douzième dimanche nous invitent à la confiance, malgré la peur de ne pas être compris, d’être méprisés… Comme Jérémie qui craignait la foule, les moqueries, ceux qui guettaient le moindre faux . Espérant qu’il se laisse séduire.
C’est vrai aussi pour nous à l’heure actuelle; nous vivons dans un monde matérialiste du chacun pour soi, le monde du pouvoir, de la jouissance. Nous le voyons bien ne serait-ce que lorsqu’on affirme sa foi et qu’en plus, on dit qu”on pratique, même dans nos famille, on passe pour des béni-oui-oui, comme s’il n’y avait pas autre chose à faire dans cette vie de plaisir, de nonchalance… Le dimanche, jour sacré ? ou plutôt consacré aux plaisirs, au farniente ?
Nous voyons pourtant comme ils sont nombreux encore aujourd’hui, comme au début de la mission des apôtres, ceux qui ont mis leur confiance en Dieu au péril de leur vie. Mai Jésus nous rassure : “Ne craignez pas”. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme.
Mon Dieu, je te fais confiance, je sais que malgré mes lassitudes, mes négligences, tu seras toujours là pour me soutenir..
“Je te pries, Seigneur, c’est l’heure de ta grâce : dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta vérité sauve-moi”.