Homélie du 14ème dimanche du temps ordinaire (8 juillet)
Abbé Jean Compazieu | 28 juin 2018“Il n’y a rien de nouveau
sous le soleil.”
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L’Évangile de ce dimanche ressemble beaucoup à ce que nous pouvons vivre dans nos milieux et nos familles. Reconnaissons-le, nous avons du mal à prendre en considération les interpellations des personnes que nous disons bien connaître. Pour qu’ils se prend-il celui-là ? De quel droit parle-t-il ainsi ? Et pourtant beaucoup de gens peuvent nous interpeller et nous faire signe au nom de Dieu. Mais parce que nous les connaissons trop, nous les ignorons et même, quelquefois, nous les méprisons. Nous estimons qu’ils n’ont pas à venir nous faire la leçon.
C’est ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth lorsqu’il retourna dans son village d’origine. Il s’est mis à proclamer que l’Esprit de Dieu repose sur lui, qu’il est envoyé pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres… Face à de telles affirmations, les gens de son village sont scandalisés ; pour qui se prend-t-il ? Il n’y a que Dieu qui peut parler ainsi. Lui, il est de chez nous. On a vu grandir et devenir charpentier. Voilà donc Jésus empêché d’être reconnu comme Messie. « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu. »
En fait il s’agit du mystère de Jésus. Seule la foi peut nous aider à le percer. Nous l’avons vu dans l’Évangile de dimanche dernier : il y est question de la foi de Jaïre et de la femme malade. C’est par la foi qu’ils ont pu rencontrer Jésus et retrouver la vie. C’est important pour nous : la foi ne vient pas au terme de grands raisonnements ; ce qui est premier c’est la rencontre avec le Seigneur, c’est l’accueil de sa parole et de son amour. À partir de là tout est changé.
Les gens de Nazareth n’ont pas accepté de faire ce pas. Ils ont manqué une occasion de mieux connaître Jésus et de mettre leur foi en lui ; tout cela parce qu’ils prétendaient connaître son origine. Ils sont restés aveuglés par leurs certitudes. Leur aveuglement les a empêchés de s’ouvrir à son mystère. C’est là un avertissement pour nous aujourd’hui : prétendre connaître Jésus c’est se mettre dans l’impossibilité de le reconnaître vraiment.
Jésus a donc connu l’échec. Son exemple nous encourage lorsque nous faisons face à l’adversité, au découragement, à l’échec dans notre témoignage. Le Christ n’a pas pu toucher ses proches à cause de leur manque de foi. Il a été déçu à cause de cet échec face à eux. Cet échec ça fait mal, surtout quand ça vient de personnes proches. Mais Jésus nous enseigne qu’il ne faut pas se décourager. Il faut aller ailleurs. Ce sont les « étrangers » qui recevront la bonne nouvelle, ceux qui sont aux “périphérie”.
C’est ce qui s’est passé pour le prophète Ézékiel (première lecture). Aujourd’hui nous le trouvons dans une période dramatique de l’histoire de Jérusalem. Il vient d’être déporté en terre étrangère en même temps que beaucoup de ses compatriotes. Il est envoyé vers cette nation rebelle qui s’est révoltée contre Dieu. Il devra faire preuve de beaucoup d’audace pour les appeler à la conversion. Rien ni personne ne devra l’empêcher de rendre compte de la foi et de l’espérance qui l’animent. Malgré les épreuves et les difficultés, la parole de Dieu devra être annoncée à temps et à contretemps.
L’apôtre Paul a dû, lui aussi, affronter les insultes les faiblesses, les persécutions, les situations angoissantes. À cela s’ajoutent de graves problèmes de santé. Mais il découvre que Dieu agit dans sa faiblesse à lui. Il est habité par cette confiance en Dieu qui l’accompagne dans sa mission. Il est envoyé pour annoncer l’Évangile au monde païen. Mais c’est Dieu qui fait que sa parole porte du fruit.
Comme le prophète et comme l’apôtre Paul, nous connaissons nos faiblesses et nos difficultés. Mais avec ce qui est petit est méprisé, le Seigneur peut faire de grandes choses. Nous sommes envoyés pour témoigner, mais le principal travail c’est lui qui le fait dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route. Nous en avons de nombreux témoignages dans l’histoire de l’Église.
Avant de nous lancer dans la mission, nous te prions Seigneur : envoie-nous ton Esprit Saint. Qu’il vienne nous rappeler ce que tu nous as dit. Seigneur, sois avec nous pour que nous soyons de vrais témoins de ton amour.
Sources : revues Feu Nouveau et Signes – Ta parole est ma joie (J. Proux) – Homélies des dimanches B (Mgr Léon Soulier) – guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot) – Homélies pour l’année B (A Brunot)
Je constate que vous êtes de retour. Merci pour votre fidélité !
Je vous souhaite la bienvenue. God Bless
Bon retour mon Père et Merci pour le commentaire des textes
cher Père Jean, j’espère que vous allez de mieux en mieux et que le moral tient le coup !
merci encore pour tous ces textes dont je me sers aussi pour la lecture aux Vigiles quand j’anime la liturgie, sinon pour moi et mes amies et amis !
Je vous confie à notre fondatrice Mère Marie-Eugénie et à Jésus bien sûr ! Monique
Contente de retrouver vos homélie ! Merci pour le mot que vous nous avez laissé lors de votre absence . Que Dieu vous bénisse, qu’Il vous donne la force de continuer votre mission et que l’Esprit saint vous éclaire toujours !