Homélie du 33ème dimanche du Temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 12 novembre 2018
“Quand s’éveilleront nos cœurs…”
Textes bibliques : Lire
Nous approchons de la fin de l’année liturgique. Une fois de plus, l’Église nous propose des passages d’Évangile qui nous parlent de catastrophes et de guerres. Et encore une fois, les prophètes de malheur vont en profiter pour attiser les peurs et alimenter les angoisses. En fait, il ne faut pas lire ces textes comme une annonce de catastrophes mais comme un appel à l’espérance en période de catastrophes.
C’est de cette espérance que témoigne le livre de Daniel (1ère lecture). Il s’adresse à un peuple persécuté. Beaucoup sont mis à mort parce qu’ils n’ont pas voulu renier leur foi. Le prophète leur annonce que le mal n’aura pas le dernier mot. Après cette escalade du mal, viendra le temps du salut pour ceux qui seront restés fidèles. Les martyrs s’éveilleront pour vivre avec Dieu. Comment ne pas penser aux chrétiens d’aujourd’hui qui sont persécutés ou tournés en dérision à cause de leur foi ? Leur témoignage ne peut nous laisser indifférents.
C’est aussi ce message d’espérance que nous lisons dans la lettre aux Hébreux (2ème lecture). Les chrétiens d’origine juive sont invités à découvrir la supériorité du sacerdoce du Christ sur celui de l’ancienne alliance. En lui, les péchés sont pardonnés ; les hommes sont déjà près de Dieu. Mais tout n’est pas encore accompli. Le mal et le péché continuent à faire des ravages. Les hommes ne sont qu’en route vers la perfection. Cela ne devient possible qu’en accueillant le pardon qui rend saints. En Jésus et par lui, toutes les forces du mal sont définitivement vaincues et piétinées. Notre priorité doit être de nous laisser conduire par le Christ, par sa Parole et par ses sacrements.
L’Évangile nous rapporte un discours de Jésus à Jérusalem. Il nous parle de guerres, de famines et de catastrophes naturelles : “Le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière et les puissances des cieux seront ébranlées” (vv 24-25). Il faut savoir qu’à l’époque de Jésus, le soleil, la lune et les étoiles étaient des dieux auxquels on rendait un culte. Avec Jésus, c’est fini : il a vaincu le mal ; le ciel est comme nettoyé. Nous devons donc recevoir cet Évangile comme une bonne nouvelle.
Le point central de ce discours c’est la personne même de Jésus, sa mort, sa résurrection et son retour à la fin des temps. Un jour viendra où nous nous trouverons face à lui. Nous n’attendons pas un temps ou un lieu ; nous allons vers la rencontre de la personne même de Jésus. Nous nous y préparons chaque jour en vivant le présent et en construisant notre avenir avec sérénité et confiance. Il est hors de question d’avoir peur. Dans un monde bousculé qui vit des situations de détresse, le Seigneur nous assure de sa présence. Il a vaincu le mal. “Rien ne peut nous séparer de son amour.”
La parabole du figuier qui bourgeonne est un signe que l’été est proche. Cette parabole nous parle de tous les bourgeonnements que nous pouvons observer : c’est le fleurissement du partage, de la tendresse, du pardon. C’est ce qui se passe quand des chrétiens vivent la solidarité et le partage en lien avec le Secours Catholique. Tous ces gestes sont le signe d’un monde nouveau qui nait. C’est lui qui est à notre porte. Il est notre présent et notre avenir. Nous n’oublions pas ce que nous répétait souvent le saint pape Jean-Paul II : “N’ayez pas peur…”
Oui, n’ayons pas peur car le Seigneur est là à nos côtés. Il nous accompagne toujours. Il s’élève contre les faux prophètes, contre les voyants qui prévoient la fin du monde proche. Il est à nos côtés et il marche avec nous. Il n’a jamais cessé de nous aimer. Il veut nous détourner de la curiosité pour les dates, les prévisions, les horoscopes. Ce qui est premier, c’est d’accueillir la présence de Dieu et de nous laisser guider par son Évangile.
Nous vivons une époque qui connaît beaucoup de catastrophes naturelles et morales. On se lamente beaucoup mais cela ne sert à rien. C’est vers le Christ qu’il nous faut regarder. Il est la Lumière qui guide et encourage nos pas. Son pardon nous est toujours offert. C’est auprès de lui que nous retrouvons la force d’aimer et de servir nos frères. Que la Vierge Marie nous aide à avoir confiance en lui et à persévérer avec joie dans son amour.
Sources : Revue Feu Nouveau – Missel des dimanches et des fêtes (Bayard) – François Selon saint Marc –Dossiers personnels…
Merci, Père Jean! La méditation est d’une grande aide spirituelle