Homélie du 5ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 3 février 2019
Appelés et envoyés
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Dimanche dernier, nous avons entendu le récit de la vocation de Jérémie. Aujourd’hui, deux autres nous sont proposées, celle d’Isaïe (1ère lecture) et celle de l’apôtre Pierre dans l’Évangile selon saint Luc. D’un côté, Dieu se présente comme le Dieu trois fois saint ; de l’autre, c’est Jésus qui est monté tout simplement dans la barque de Pierre mais qui va se manifester comme le maître de la création.
De part et d’autre, on réagit un peu de la même manière : Isaïe et Pierre sont saisis d’effroi. Ils se mettent à craindre la proximité de Dieu dont ils reconnaissent la sainteté. Pierre voit en Jésus quelqu’un qui n’est pas de son monde et il l’appelle “Seigneur”. C’est ainsi qu’on a l’habitude de s’adresser au Dieu d’Israël. Mais Jésus rassure ces pêcheurs et il les appelle à le suivre. Alors ces hommes laissent tout et ils se mettent à marcher à sa suite. Ils lui font confiance.
Cet Évangile nous rejoint : aujourd’hui, le Christ monte dans ma barque. Il s’invite sur mon lieu de travail, dans ma maison, là où je vis. Il est là “au cœur de nos vies” et il compte sur notre accueil et notre réponse. Cette rencontre avec lui, nous pouvons la faire dans la prière mais aussi grâce à une rencontre, un témoignage qui nous a interpellés. Dieu s’arrange toujours pour mettre sur notre route les personnes qui nous aideront à avancer.
Dans l’Évangile de ce dimanche, nous voyons Pierre qui a peiné toute une nuit sans rien prendre. Comme lui, nous avons, nous aussi l’expérience de ces nuits pénibles. Face à l’échec, nous risquons de nous décourager. Mais le Seigneur est toujours là, et il ne cesse de nous redire : “Avance au large !” Va vers celui qui est seul, malade ou dans la peine. “Avance en eau profonde !” Cette eau profonde c’est l’abîme de l’accident, de la maladie, du handicap. Va vers les “périphéries”, vers ceux et celles qui sont marginalisés, ceux et celles qui ne comptent pas aux yeux du monde. Il est urgent de leur faire savoir qu’ils ont la première place dans le cœur de Dieu.
Pour cette mission, Jésus n’appelle pas les plus doués ni les plus méritants. C’est ce que nous voyons avec Isaïe, Pierre, Jacques, Jean mais aussi Paul. Les uns et les autres reconnaissent le décalage entre ce qu’ils sont et la mission qui leur est confiée. Ils se reconnaissent indignes de parler de Dieu et en son nom. Mais Dieu leur révèle qu’ils sont aimés, pardonnés et envoyés. L’apôtre Paul reconnaît que la réussite de sa mission ne vient pas de lui-même mais de la grâce de Dieu.
Aujourd’hui, tous ceux qui sont appelés à l’annonce de l’Évangile font la même expérience que tous ces personnages, une expérience d’indignité et de peur ; et c’est tant mieux ; le contraire serait dangereux. Nous ne devons pas imaginer que c’est notre propre parole qui fait œuvre de conversion. Nous sommes envoyés pour dire et pour témoigner, mais le principal travail c’est Dieu qui le fait dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route. La foi dont nous témoignons se transmet sans que nous nous en rendions compte : c’est là l’œuvre de l’Esprit Saint.
Un dernier point sur cet Évangile : Pierre et ses compagnons ont répondu à l’appel de Jésus qui les invitait à avancer au large. Le résultat a été tellement extraordinaire qu’ils ont dû faire appel à leurs compagnons. Sans cela, la pêche miraculeuse aurait été perdue. C’est important pour ceux qui sont appelés à être “pêcheurs d’hommes”. Ils sont envoyés ensemble. Toute Évangélisation doit être communautaire. Saint Paul l’exprime très fort quand il se déclare en pleine communion avec les autres apôtres.
Nous voici donc appelés à être disciples et missionnaire, à suivre le Christ et à l’annoncer au monde. C’est ensemble, les uns avec les autres que nous avons à tirer les filets. Mais nous ne devons pas oublier que sans Jésus, ces filets resteront vides. Si nous abandonnons la prière et les sacrements, nos efforts resteront vains ; on va peiner des jours et des jours pour rien. Le Christ nous invite à nous raccrocher à lui et à accueillir la nourriture qu’il nous propose pour nourrir notre foi, notre espérance et notre amour. Lui-même nous assure de sa présence tous les jours de notre vie.
Sources : Revue Feu Nouveau – Missel des dimanches 2019 – Couleurs des dimanches et fêtes année C (Michel Souarnec)
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Je ne sais pas comment on fait ceci.
Beau dimanche avec le Seigneur!
Anne-Marie Abiteboul
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