Homélie du 5ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 13 mai 2019À l’image de ton amour
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“À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres”. Nous pouvons faire de grandes choses, même au service des autres, s’il n’y a pas l’amour, nous ne sommes rien. Nous ne serons reconnus comme disciples du Christ qu’à la façon dont nous nous aimons entre nous. Le pape François nous dit que “l’amour est la carte d’identité du chrétien… c’est l’unique document pour être reconnu comme disciple de Jésus…Si ce document expire et n’est pas renouvelé continuellement, nous ne sommes plus amis du Maître.”
Pour mieux comprendre ce que Jésus attend de nous, c’est vers lui que nous nous tournons. Il “nous a aimés comme on n’a jamais aimé”. Il est allé jusqu’au don de sa vie sur la croix. Aujourd’hui, il nous demande d’aimer les autres “comme” il nous a aimés. Il nous invite à entrer dans sa manière d’aimer ses frères. Cela ne sera possible que si nous cherchons à nous mettre à son école. Apprendre à aimer, c’est un travail de tous les jours.
Le pape François insiste beaucoup sur ce commandement. Il nous dit que “seul l’amour nous sauvera”. Nous entendons régulièrement ses appels en faveur des plus faibles. Tout l’Évangile est un message d’amour pour le monde. C’est aussi un appel à aller à contre-courant de la société qui juge et qui condamne. On y insulte les autres avant de les écouter. L’Évangile de ce jour est là pour nous renvoyer aux paroles et à l’exemple du Christ : “Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés”. Les paroles du Christ doivent être notre seule référence car elles sont celles “de la vie éternelle”. C’est pour nous un appel à agir comme lui en nous faisant proches des pauvres, des exclus et de tous ceux qui ne comptent pas aux yeux du monde.
Nous nous rappelons qu’au moment où Jésus prononce ce discours, il vient de laver les pieds de ses disciples. Lui, le “Maître et Seigneur”, s’est mis à leur service. C’est un exemple qu’il leur a donné. Il ne s’agit plus de répéter ce geste mais de faire taire les pleurs et les cris ce ceux et celles qui souffrent. Encore une fois, c’est à nos gestes d’amour, de partage et de solidarité que nous serons reconnus comme disciples du Christ. Nous sommes envoyés dans le monde pour lui annoncer la bonté du Seigneur, sa tendresse et sa miséricorde. Il faut que cela se voie dans notre vie.
Cette ardeur missionnaire, nous la retrouvons dans la première lecture (Actes des apôtres). Nous y rencontrons Paul et Barnabé qui ont travaillé inlassablement à cette annonce de la bonne nouvelle. Cela n’a été possible que parce qu’ils étaient passionnés de l’amour qui est en Dieu. Ils se sont efforcés de rester en relation avec ceux qui se sont convertis au Christ. Il s’agit maintenant d’organiser leur vie communautaire. Grâce à leur témoignage, la bonne nouvelle de l’Évangile se répand de plus en plus. Mais le plus important, c’est l’action de Dieu dans ces communautés. La mission s’est d’abord son œuvre. Mais tout s’est fait “avec eux”.
La seconde lecture (Apocalypse) nous montre le fruit de la résurrection de Jésus. Elle nous parle de “la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête comme une fiancée parée pour son époux”. Contrairement à ce qu’on entend dire, l’Apocalypse n’est pas un livre de catastrophe ; c’est d’abord une bonne nouvelle. Elle montre à des chrétiens persécutés l’amour du Christ vainqueur du mal et de la mort. Le Christ ressuscité veut nous associer tous à sa victoire. Le texte d’aujourd’hui se termine par cette affirmation : “Voici que je fais toutes choses nouvelles”. Ces nouveautés dont il parle, c’est un monde rempli de joie et d’amour. Il n’y aura plus de souffrances ni de tensions. La rancœur et la haine n’y auront plus leur place. Il ne restera que l’amour qui vient de Dieu et qui transforme tout.
Voilà cette bonne nouvelle que nous entendons en ce dimanche. C’est une immense scène d’amour qui ne demande qu’à enserrer toute une communauté et même le monde entier. Nous ne pourrons en témoigner que si nous puisons à la source de cet amour. Aimer, c’est prolonger Dieu, c’est vivre à sa manière sans exclure personne. Ce qui fait la valeur d’une vie c’est un amour de plus en plus à la ressemblance de celui de Jésus pour nous.
Chaque dimanche, le Christ nous rassemble pour nous nourrir de sa parole et de son eucharistie. Il vient nous donner force et courage pour aimer comme lui et avec lui. C’est cela qui fait la valeur d’une vie. Que tous ceux qui regardent nos communautés chrétiennes puissent dire : “voyez comme ils s’aiment”. Oui, sois avec nous, Seigneur ; remplis notre vie de ton amour. “Toi qui est lumière, toi qui est l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour.”
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Sources : Revues Feu Nouveau, Missel communautaire (André Rebré), missel des dimanches et fêtes des trois années – Pape François (Seul l’amour nous sauvera), Pape François “Selon saint Jean”