Homélie du 5ème dimanche du Temps ordinaire (9 février)
Abbé Jean Compazieu | 1 février 2020Dimanche de la santé
Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de ce dimanche nous parlent d’un Dieu qui nous guide vers la vraie lumière. Le prophète Isaïe s’adresse à des gens de bonne foi qui cherchaient à plaire à Dieu. On pensait que Dieu attend de somptueuses cérémonies et les meilleurs fruits de la terre.
Mais le vrai Dieu n’est pas ainsi. Son bonheur c’est de voir que le droit et la justice animent les relations entre nous. Sa grande joie c’est que nous vivions ensemble comme des frères. Notre attention doit se porter vers les plus faibles et les plus pauvres : “Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable.” Notre Dieu nous envoie vers les autres, vers les personnes malades, celles qui vivent et meurent dans la solitude. Nous ne pouvons pas aimer Dieu sans aimer notre prochain.
C’est de cet amour passionné que témoigne l’apôtre saint Paul. Son message n’a rien à voir avec la sagesse des hommes. Il n’a rien d’un tribun éloquent. Il n’a aucun don pour manier les foules. Mais si son ministère porte du fruit, c’est grâce à l’action du Christ. C’est lui qui agit dans le cœur de ceux et celles qui entendent sa parole. Ce qui nous est demandé comme à Paul, c’est de nous effacer devant celui que nous annonçons.
Dans l’Évangile, nous voyons des disciples rassemblés autour de Jésus sur la montagne. Il leur annonce qu’ils sont “le sel de la terre… la lumière du monde”. Cela nous surprend quand nous pensons à ces pauvres gens qu’il avait devant lui quand il prononçait ces paroles. C’étaient des pécheurs, des gens simples qui ne connaissaient pas les Écritures. Mais Jésus les regarde avec les yeux de Dieu. Il vient de proclamer les béatitudes : “Heureux les pauvres en esprit… Heureux les doux… Heureux les cœurs purs… les miséricordieux…” Ils sont heureux parce qu’ils sont entièrement réceptifs au don de Dieu. C’est en nous ajustant à ces béatitudes que nous deviendrons “le sel de la terre” et “la lumière du monde”.
Comprenons bien : le sel et la lumière n’existent pas pour eux-mêmes : ils sont des révélateurs. Par sa saveur, le sel sert à donner du goût aux aliments. La lumière met en valeur les choses et les êtres. À l’image du sel et de la lumière, la vocation chrétienne consiste à révéler aux hommes la beauté et la saveur de leur vie. Il ne s’agit pas d’en mettre plein la vue. Le plus important, ce n’est pas nous mais celui que nous voulons révéler.
Pour nous, disciples du Christ, être le sel de la terre et la lumière du monde, c’est de mettre en pratique l’Évangile des béatitudes, c’est de vivre selon l’esprit des béatitudes, c’est d’accepter de vivre selon des valeurs d’humilité, de douceur, de pureté et de justice, c’est être artisan de paix dans le monde qui nous entoure, en famille, au travail et dans la société, c’est vivre en Église comme dans une communauté d’accueil et de partage.
Nous chrétiens baptisés, nous sommes engagés pour être disciples et missionnaires. Nous suivons le Christ pour nous imprégner de son amour et de sa Parole. C’est avec lui (et seulement avec lui) que nous pourrons être le sel de la terre et la lumière du monde. En donnant de la saveur aux différents milieux, nous serons comme le sel qui les défend contre la corruption, nous apporterons la Lumière du Christ par le témoignage d’une charité authentique. En ce dimanche de la santé, nous pensons à tous les soignants qui se dévouent auprès des malades et à ceux qui vont les visiter. Les aumôneries ont le souci d’assurer cette présence d’Église dans les hôpitaux et les maisons de retraite.
Notre mission à tous, c’est d’accueillir cette lumière qui est un cadeau de Dieu et de la communiquer à tous ceux et celles qui nous entourent. C’est toute la communauté qui est appelée par Jésus à devenir “Lumière des peuples”. Être le sel de la terre c’est un don de Dieu qui rend le disciple capable de redonner de la saveur à ceux et celles qui ont faim de bonheur, faim d’être aimés. Nous sommes appelés à nous engager activement dans des actions de salut, de libération et de défense des pauvres.
Tout cela ne sera possible que si nous sommes “avec” Jésus. Dans l’Évangile de ce jour, il s’adresse à des disciples rassemblés autour de lui. Et quand il appelle les Douze, c’est pour qu’ils soient avec lui. En dehors de lui, rien n’est possible. En venant à l’Eucharistie, nous sommes accueillis par Celui qui est “La Lumière du monde”.
C’est en nous laissant transformer par lui que nous pourrons être lumières auprès de ceux et celles qu’il met sur notre route. Il nous envoie pour apporter le réconfort de notre présence aimante auprès de ceux qui ont mal. Alors en ce dimanche de la santé, nous lui redisons : Ouvre nos yeux et nos cœurs, libère-nous de nos égoïsmes car c’est en aimant comme toi et avec toi que nous pourrons être fidèles à ta parole. Amen.
Télécharger : 5ème dimanche du Temps ordinaire
Sources : revue Feu Nouveau – l’intelligence des Écritures (Marie Noëlle Thabut), François selon Saint Matthieu, plaquette du dimanche de la santé
Cette semaine, je serai absent. Je ne pourrai pas publier vos commentaires avant samedi. Je serai en retraite avec les prêtres du diocèse. Merci
Bonne retraite père Jean !
Merci. Je pars demain lundi
« Vous êtes le sel de la terre. […] Vous êtes la lumière du monde. »
Le sel et la lumière sont les deux éléments indispensables à l’épanouissement de la vie. Ils ont en plus un point commun : ce sont des révélateurs. Le sel rehausse la saveur des plats et donne du goût aux aliments. La lumière illumine son environnement et révèle la beauté du monde. L’allusion à ces deux notions évoquent des qualités phares d’une personne !
Un réflexe spontané nous pousse à refuser cette désignation pour nous-mêmes. Nous estimons que nous ne nous sentons pas à l’aise dans cette déclaration de Jésus. Nous serions bien embarrassés de nous mettre en valeur aux yeux des hommes.
Mais ne nous y trompons pas ! Rien à voir avec le fait de se montrer ou d’étaler son savoir-faire. Jésus nous invite tout simplement à mettre à disposition nos talents au profit de ceux qui en ont besoin. Il ne s’agit nullement de nous mettre en évidence pour recevoir honneur et louange. Au contraire, il nous faut de l’humilité et une très grande délicatesse pour rendre service et guider notre entourage vers la Lumière de Dieu.
Un rien de sel pourra relever nettement la saveur d’un mets. Un vrai délice quand c’est bien dosé ! Une petite lumière suffit parfois pour montrer le chemin. Quel bonheur de retrouver sa voie quand on se sent perdu. N’attendons pas que le monde se transforme sans notre participation. C’est à nous de rendre meilleure la société dans laquelle nous vivons, même avec le peu de moyen en notre possession. Notre contribution, même modeste, peut être bénéfique. Des fois, ‘un rien’ suffit à rectifier une erreur fatale et à réorienter quelqu’un qui perd le nord ! « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. »
Jésus nous demande d’être ‘le sel de la terre’ et ‘la lumière du monde’. Il nous invite à ne pas nous affadir et à ne pas nous ternir. Car « si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ? Il n’est plus bon à rien. » Cela implique que ‘le sel de la terre’ ait la saveur de générosité et que ‘la lumière du monde’ ait la clarté de sagesse. Transformons-nous pour être toujours meilleurs pour nous-mêmes et pour notre entourage. N’hésitons pas à nous montrer dignes d’être le disciple du Christ aux yeux de tous. Notre devoir de chrétien nous pousse à nous mettre au service des autres, sans faire de bruit. Soyons le témoin délicat et lumineux, en toute discrétion et humilité, de la présence du Christ parmi les hommes.
Soyons le déclencheur du bonheur autour de nous dans la joie et le partage, comme souligne le prophète Isaïe : « Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière deviendra comme l’aurore. »
Jésus nous exhorte ; « Que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »
Nguyễn Thế Cường
Aider moi a faire une propositionde monition pour la messe de demain s’il vous plait
Pour aider à préparer l’animation liturgique : https://diocese.ddec.nc/cern/ADAP_1/repertoire_adap.htm
Pour le 5ème dimanche
https://diocese.ddec.nc/cern/ADAP_1/annee_a/ordinaire/ord05_a.htm