Dimanche des Rameaux et de la Passion
Abbé Jean Compazieu | 29 mars 2020Hosanna
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En ce dimanche des Rameaux, nous ne pouvons pas nous rassembler dans les églises. À cause de la pandémie du coronavirus, chacun est invité à rester chez lui. Mais cela ne doit pas nous empêcher de célébrer le jour du Seigneur. Nous pourrons suivre la messe à la télévision, sur les radios catholiques ou encore sur un site Internet. Nous aurons notre rameau en main pour accueillir la bénédiction donnée par le célébrant. Puis nous chanterons : “Béni-soit Celui qui vient au nom du Seigneur”. Ce rameau, nous le mettrons en bonne place pour nous rappeler à cette prière. Que ce rameau soit le signe de notre engagement auprès du Seigneur. Tout au long de cette semaine sainte, nous sommes invités à plonger avec lui dans la prière.
Le même Jésus veut nous rejoindre au cœur de nos vies. Il se présente à nous comme le seul qui peut nous délivrer de tous nos esclavages. Lui seul peut nous rendre acteurs d’une vie plus humaine et plus solidaire. Son visage n’est pas celui d’un homme puissant et fort. C’est celui d’un homme doux et humble. Quelques jours plus tard, ce sera celui d’un crucifié. La seule couronne qui sera posée sur la tête de ce roi sera une couronne d’épine. Aux yeux du plus grand nombre, sa mort sera considérée comme une défaite. En réalité, ce sera une victoire, la victoire de l’amour sur le péché.
Le prophète Isaïe et saint Paul nous présentent Jésus comme le “serviteur” qui se laisse instruire. Lui, qui est la Parole de Dieu faite chair, a accepté de se taire. Il n’a pas résisté aux cris de ses ennemis. Lui, le Fils de Dieu, ne s’est pas dérobé aux outrages qui lui étaient destinés comme à un esclave.
L’humiliation de la Passion l’a rendu plus proche de tous les malheureux qui n’en peuvent plus. Nous pensons à tous ceux et celles qui sont réduits à la misère, ceux et celles qui souffrent de la maladie et de la solitude. Et bien sûr, nous n’oublions pas les très nombreux chrétiens qui témoignent de leur foi jusqu’au martyre. Sur la croix, les bras étendus de Jésus rassemblent tous les humiliés de la terre.
Les premiers chrétiens ont reconnu en Jésus un martyr, un témoin de l’amour de Dieu plus fort que la mort. Défiguré par la violence des hommes, il est déjà transfiguré par le Père ; il est élevé dans la gloire. Désormais toute langue pourra proclamer : “Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.”
Nous allons vivre cette semaine sainte en communion avec tous les chrétiens du monde entier. Nous suivrons Jésus sur le chemin du Calvaire. Sa mort, le vendredi saint, n’est pas un point final. Elle est un “passage” de ce monde vers le Père. C’est ainsi que Jésus est venu nous ouvrir un chemin qui permet à toute l’humanité d’entrer dans la gloire du Père. Les uns avec les autres nous chanterons et nous proclamerons : « Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d’entre les morts. Il est notre salut, notre gloire éternelle. »
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La liturgie du dimanche des Rameaux nous ouvre la porte vers la Semaine Sainte. Les deux textes de l’Évangile de saint Matthieu mettent en évidence un contraste saisissant entre l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et son douloureux parcours vers le Golgotha !
Les gens l’acclamaient avec enthousiasme. Tous pensaient à l’entrée solennelle d’un roi dans sa ville. On croyait que le Messie allait prendre le pouvoir, chasser les Romains et restaurer la Royauté de David. Mais, hélas, ce cortège triomphal sera suivi quelques jours plus tard d’une cohorte haineuse. Les acclamations seront remplacées par des cris hostiles… Un renversement total de situation !
Dès l’arrestation de Jésus au Jardin des Oliviers, tout le monde Le lâchait, à commencer par Judas, pour quelques pièces d’argent. Ses disciples s’enfuyaient, ou tout au plus, Le suivaient de loin… Pierre, craignant pour sa vie, Le reniait jusqu’à trois fois quand les choses se passent mal. La panique ! Chacun ne pensent qu’à se mettre à l’abri…
La dernière personne, la seule, qui peut encore sauver Jésus de la mort, c’était Pilate, le gouverneur de Galilée. Il Le savait innocent et il conviendrait de Le faire relâcher ! Il savait que ceux qui L’accusaient n’étaient qu’un groupe d’opportunistes, imbus de leur pouvoir, jaloux de leurs privilèges et impitoyables envers quiconque osant s’opposer à eux. Ces gens se croyaient seuls détenir la vérité, mais c’est loin d’être le cas ! Jésus révèle cette réalité à Pilate : « Voici pourquoi je suis né et voici pourquoi je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la Vérité. Quiconque est de la Vérité écoute ma voix. » (Jn 18:37) Une leçon à tous ceux qui prétendent tout savoir et ne prêtent aucune attention aux avis ou points de vue des autres. Et voilà, bien que Pilate ne se résigne pas à condamner Jésus, il Le livre aux mains de ceux qui sont jaloux de sa popularité, de sa franchise à dénoncer leur hypocrisie.
Alors, dans un geste solennel, il ‘se lave les mains’. L’expression est restée ! Geste souvent répété depuis. Pilate incarne, dans sa faiblesse, tous ceux qui ne cessent de se laver les mains face à une situation dérangeante… Une tendance à démissionner pour vivre dans l’individualisme. Une attitude qui dénonce notre égoïsme face à la souffrance de ceux qui nous entourent. Comme lui, des fois, nous fuyons nos propres responsabilités. Nous nous lavons les mains sur les difficultés de nos proches. Le geste sans cœur de Pilate doit réveiller en chacun de nous un appel solennel pour une prise de conscience. Jésus nous demande de nous retrousser les manches, de mettre nos mains à la pâte. N’ayons pas peur de prendre des risques en faveur de ceux qui ont besoin de notre aide. Il est urgent d’agir !
Le parcours de la Passion du Christ est un chemin difficile. Mais ne nous laissons pas aller au dolorisme. À son image, notre chemin spirituel n’est pas de tout repos. Des hauts et des bas, il y en aura toujours, mais ne nous arrêtons pas au premier obstacle. Regardons toujours vers l’avant. Avec courage, emboîtons les pas du Christ malgré les épreuves qui peuvent surgir sur notre route. « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive. » (Lc 9:23) Son chemin va au-delà du Golgotha. Sa Résurrection nous ouvre la porte à la Vie. « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé… » (Jn 10:9)
Bonne Semaine Sainte à toutes et à tous malgré l’impossibilité à participer en personne aux différents offices religieux. Continuons dans la prière et avec allégresse notre belle montée vers Pâques !
Nguyễn Thế Cường
Je regarde chaque matin la messe du pape François et la messe du dimanche⛪ sur A2. Merci beaucoup père Jean pour tes homélies que je ne raté jamais.
J’ai beaucoup apprécié l’avant dernier paragraphe de votre texte, Nguyen.
Merci mon Père.Que Dieu vous épargne du coronavirus et nous protège tous pour que nous encore la chance de suivre vos très belles et profondes homélies.
Abbé Nicodème de la RdC depuis l’Italie.