Homélie du 2ème dimanche de l’Avent (b)
Abbé Jean Compazieu | 29 novembre 2020“Commencement…”
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Tout au long de la nouvelle année liturgique, la liturgie nous fera entendre l’Évangile selon saint Marc. Aujourd’hui, nous en lisons le commencement. “Commencement”, c’est d’ailleurs le premier mot de cet Évangile. Cela nous renvoie au premier récit de la Création dans le livre de la Genèse : “Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre (Gn 1, 1). C’est une manière de dire que Dieu est le commencement de toutes choses. L’Évangile de Marc nous invite à accueillir Jésus qui fait toutes choses nouvelles. Le chrétien c’est quelqu’un qui commence chaque jour et à toute heure de la journée.
L’Évangile de saint Marc nous présente le “commencement de la bonne nouvelle de Jésus Christ Fils de Dieu”. C’est donc Dieu lui-même qui vient en la personne de Jésus. Cet Évangile s’ouvre par la prédication de Jean Baptiste : “À travers le désert, une voix crie… et Jean Baptiste parut dans le désert”. Alors, on peut se poser la question : pourquoi avoir choisi le désert pour annoncer cette bonne nouvelle ? Pourquoi n’avoir pas choisi un lieu de passage des foules ?
En fait, il y a plusieurs raisons : dans le monde de la Bible, le désert, c’est un lieu symbolique très fort. C’est le lieu de la rencontre avec Dieu. C’est dans cet espace dépouillé qu’il parle au cœur de l’homme pour l’inviter à se convertir : “Préparez les chemins du Seigneur, aplanissez sa route…” Nous voici donc mobilisés. Nous devons nous arracher à nos fauteuils confortables, retrousser nos manches et mettre la main à la pâte. Se convertir, c’est sortir de nos habitudes sclérosées et de nos lamentations stériles. Jean Baptiste nous recommande d’aplanir la route. Il s’agit d’enlever tous les obstacles pour que le Seigneur puisse passer et que nous puissions le rejoindre.
Le désert est aussi le symbole de l’aridité de nos cœurs. Nous le voyons bien tous les jours : nos cœurs ressemblent souvent à cette terre aride, altérée et sans eau. Pensons à tous ces déserts d’humanité où l’homme est devenu pire qu’un loup pour l’homme, déserts de dignité dans lesquels des hommes et des femmes sont traités comme du matériel qu’on utilise et qu’on jette. Et nous n’oublions pas les nombreux déserts de solitude, les déserts d’amour de ceux qui ne savent pas aimer et ne se sentent pas aimés. Dans tous ces déserts, nous voyons des hommes qui n’arrivent pas à se comprendre ni à se supporter.
Or c’est là que le Christ nous rejoint pour venir nous chercher. L’Évangile commence dans les déserts de nos vies. Dans le sable du désert, il n’y a pas de vie. Mais dès qu’il pleut, le sol se recouvre de végétation et de fleurs. De même, sans la présence du Seigneur, nos vies sont desséchées. Mais Dieu ne nous abandonne pas. Ce qu’il sème en nos cœurs ne meurt jamais. A la première occasion favorable, il se révèle pour transfigurer notre vie.
Dans la première lecture, nous lisons un message de consolation. Cette consolation commence à se réaliser avec la proclamation du prophète Isaïe. Elle s’adresse à un peuple qui souffre de son exil en terre étrangère : Il a été écrasé, humilié. Mais la situation est en train de changer. Dieu va sauver son peuple. Chacun est invité à se redresser et à se reprendre vigoureusement en main. Il s’agit de collaborer ensemble au projet de Dieu qui veut sauver son peuple et lui manifester sa gloire. L’Église d’aujourd’hui nous invite à maintenir le cap sur Dieu. Avec force et parfois avec angoisse, elle reprend le cri des prophètes : “Voici votre Dieu qui ne cesse de vous aimer.”
La seconde lecture est de l’apôtre Pierre. Il s’adresse à des chrétiens qui trouvent que le jour du Seigneur “a du retard”. Il lance une vigoureuse mise en garde contre l’affadissement de l’espérance. Le délai qui nous est laissé doit être accueilli comme un signe de l’infinie patience de Dieu. Il laisse à chacun la possibilité de se convertir. Si le Seigneur prend du temps, c’est pour laisser à l’humanité le temps de murir. Mais une chose est sûre : le jour du Seigneur viendra inexorablement et de façon imprévisible. C’est ce message que vient nous rappeler ce temps de l’Avent. L’important, c’est de se tenir tendu vers la pleine réalisation du projet de Dieu.
C’est de cette espérance que nous avons à témoigner dans le monde d’aujourd’hui. Cela commence en donnant la première place au Christ dans notre vie. Il n’est pas possible de l’annoncer aux autres si nous ne l’accueillons pas en nous. Noël c’est Jésus qui vient à nous. Vivre Noël, c’est d’abord accueillir cette venue du Sauveur dans notre vie. Il est la source qui vient irriguer nos déserts ; il fait revivre ce que l’on croyait mort. Aujourd’hui, nous te prions, Seigneur, toi qui es le Sauveur et l’Ami des hommes, donne-nous d’être les témoins de ton amour auprès de tous ceux et celles que tu mets sur notre route. Amen
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Fête de l’Immaculée Conception
Sources : Revues liturgiques – Homélies Année B (A Brunot), Guide Emmaüs des dimanches et fêtes, Reste avec nous quand vient le soir (Laurette Lepage) – Marc, l’Histoire d’un choc (David-Marc d’Hamonville)
« Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu. » (Mc 1:1) C’est ainsi que débute l’Évangile de saint Marc. Qui dit ‘commencement’, dit ‘nouveauté’ ! Jésus est venu inaugurer une nouvelle voie qui nous mène à Dieu, le chemin d’Amour.
Dans le passé, le prophète Isaïe avait annoncé au peuple d’Israël la venue du Sauveur et l’invita à l’accueillir dignement. Le texte que nous lisons aujourd’hui parle d’un chemin : « Une voix proclame : ‘Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! Que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée ! Alors se révélera la gloire du Seigneur !’ » (Is 40:3-4) Pour nous aujourd’hui, cet avènement est déjà arrivé. En commémoration de la venue de Jésus dans notre monde, le temps de l’Avent nous invite à préparer notre rencontre personnelle avec le Seigneur, prêts à Le recevoir. Il n’appartient qu’à nous de Lui ouvrir le chemin de notre cœur.
« Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur… » ‘Le désert’ désigne un lieu de silence et de solitude. Rien que le ciel et la terre. Une image marquante de notre for intérieur, le lieu où l’on se retrouve en toute vérité. Rien que Dieu et nous. Un face-à-face avec soi-même et un tête-à-tête intime avec Dieu. C’est là que Dieu veut nous rejoindre. C’est au cœur de l’intimité avec Lui que nous découvrons la voix qui nous parle dans le silence. ‘Préparer le chemin du Seigneur’, c’est aussi remettre de l’ordre dans nos habitudes de vie, à commencer par des choses les plus simples, car, au fil des temps, sur les chemins de notre vie, des trous et des bosses se forment. Les sentiers tortueux s’encombrent de ronces ou obstrués par des futilités qui s’accrochent à nos pieds et où l’on se perd… Un grand nettoyage s’impose afin de permettre au Seigneur d’arriver jusqu’à nous.
En évoquant la vie de saint Jean Baptiste, l’Évangile nous invite à une vie sobre, à découvrir d’autres richesses dans des valeurs plus spirituelles. Une remise en cause de notre façon de vivre. Comme lui, apprenons à vivre de peu pour être heureux ! Redécouvrons le bonheur de cette frugalité dont nous parle l’Évangile : « Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. » (Mc 1:6) Tout au long de sa mission, Jésus n’a de cesse de proclamer la Bonne Nouvelle à tous ceux qui ne s’attachent pas aux facilités matérielles et aux pouvoirs. Le bonheur est en nous, le ‘Royaume de Dieu’ est au milieu de nous. Le temps de l’Avent nous aide à le redécouvrir dans la sobriété et le partage.
Dans son encyclique ‘Laudato si’, le Pape François nous montre les bienfaits de cette simplicité de vie : « La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire […] On peut vivre intensément avec peu, surtout quand on est capable d’apprécier d’autres plaisirs et qu’on trouve satisfaction dans les rencontres fraternelles, dans le service, dans le déploiement de ses charismes, dans la musique et l’art, dans le contact avec la nature, dans la prière. Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. » C’est d’ailleurs la ‘Petite Voie’ de sainte Thérèse. Un chemin d’Amour vécu en plénitude dans le cadre d’une vie ordinaire. Elle est heureuse et cherche à faire plaisir à Dieu dans les choses les plus simples de la vie quotidienne. C’est cette voie qui ouvre le cœur à l’initiative divine.
Vivons cette période de préparation à Noël comme un renouvellement de notre rencontre avec le Seigneur. Le temps de l’Avent nous invite à revoir nos priorités, à reconsidérer ce qui est vraiment important pour nous. Il est temps de nous mettre en marche, d’aller à la rencontre de Celui qui vient nous apporter la Paix et le Bonheur.
Nguyễn Thế Cường Jacques
Amen.
Merci aussi à soeur Claire pour ses explications complémentaires qui sont les bienvenues.
merci a soeur Claire ses commentaires sont magnifiques et m’aident beaucoup