Homélie du 3ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 6 décembre 2020“Réjouissez-vous…”
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En ce 3ème dimanche de l’Avent, nous entendons des appels à la joie. Alors beaucoup se posent la question : comment être dans la joie avec tout ce qui nous arrive ? La crise sanitaire due à la pandémie, la solitude, les violences, les guerres, les persécutions ? Ils sont nombreux ceux et celles qui vivent dans le désespoir. Et pourtant, c’est là au cœur de nos épreuves et de nos inquiétudes que la voix des prophètes vient nous rejoindre.
C’est ce message que nous retrouvons dans la première lecture : bien avant la venue de Jésus, le prophète s’adresse à un peuple qui vient de vivre une situation dramatique. Ce peuple a été déporté en terre étrangère. Pendant cinquante ans, il y a souffert de l’injustice, de l’oppression et de la pauvreté. Or c’est là que le prophète Isaïe intervient : il annonce la bonne nouvelle aux pauvres, réconforte les cœurs brisés, libère les captifs et annonce un temps de grâce pour ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur.
Cette bonne nouvelle est toujours d’actualité dans le monde tourmenté qui est le nôtre : le Seigneur est là, au cœur de nos vies. Il est la bonne nouvelle annoncée aux pauvres, aux exclus et à tous ceux et celles qui souffrent. Il est venu rendre à tous les hommes leur liberté et leur dignité d’enfants de Dieu. Comme disait le pape Jean-Paul II, “il est celui qui a donné Dieu aux hommes et les hommes à Dieu”. C’est un don que lui seul peut nous faire.
Voilà une bonne nouvelle qu’il faut faire circuler de toute urgence : “le Seigneur fera germer la justice devant toutes les nations”. Cette justice, cette paix et cette fraternité, c’est comme des graines qu’il nous faut cultiver avec beaucoup de soin. Cela se traduit par des gestes d’accueil et de partage envers celui qui est exclu. La joie chrétienne est un don de Dieu. Mais Dieu ne l’accorde qu’à ceux qui remportent la victoire sur leur égoïsme.
La deuxième lecture est une lettre de saint Paul écrite pour une communauté persécutée. Il exhorte les chrétiens à puiser aux sources de la joie qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Pour obtenir cette joie, il faut prier sans relâche et la demander. C’est important car elle est avant tout un don de Dieu. C’est pour cela que Paul nous recommande de prier sans cesse. Il nous faut parvenir à faire de la prière une habitude quotidienne. C’est là que nous apprenons à être présents à Dieu dans nos paroles, nos silences, nos manières d’agir et de ressentir. Le Seigneur est toujours là, bien présent, mais trop souvent nous sommes ailleurs. En ce temps de l’Avent, il nous appelle à revenir à lui. C’est dans le contact régulier avec lui que nous trouverons la vraie joie.
L’Évangile de ce dimanche est une annonce de Celui qui apporte la vraie joie au monde. Non, il ne s’agit pas de Jean Baptiste ; ce dernier n’est que le témoin de la Lumière. Sa mission, c’est de la montrer et de lui rendre témoignage : “Au milieu de vous, se tient celui que vous ne connaissez pas”. De même que l’arbre de vie était au milieu du jardin d’Éden, de même Jésus est au milieu de nous. Il se propose à tous. Tous peuvent avoir accès à lui. C’est l’abaissement d’un Dieu qui s’est fait homme et qui a vécu trente ans comme un homme.
Jean Baptiste est venu annoncer la Lumière dans un monde de ténèbres. Il est venu annoncer la Parole dans un monde de silence. Il faut savoir que, depuis longtemps, il n’y avait plus de prophète pour parler de la part de Dieu. Mais l’Évangile de ce dimanche nous annonce le changement : En Jésus, c’est Dieu qui vient à nous. Il est le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu. Avec lui, la bonne nouvelle sera annoncée aux pauvres, aux exclus, aux prisonniers. Plus tard, Jésus dira que le Fils de l’homme n’est pas venu pour les bien-portants mais pour les malades.
Voilà ce message de joie qui nous rejoint dans un monde qui souffre de la violence, de l’injustice et de l’égoïsme. Mais comme Jean Baptiste, nous sommes appelés à rendre témoignage à Celui qui est la source de toute joie. Notre mission c’est de les conduire à Jésus ; mais si nous voulons être crédibles, il faut que son passage dans notre vie l’ait transformée, libérée, illuminée. Pour resplendir de la lumière de Dieu il nous faut rester en relation constante et intime, “prier sans relâche”, toujours revenir à Dieu.
Dans quelques jours, nous allons fêter Noël. Le plus important n’est pas de préparer une fête mais d’accueillir Celui qui vient chercher et sauver ceux qui étaient perdus. C’est là, dans le désert de nos vies, qu’il nous faut réentendre ce message de Jean Baptiste : “Au milieu de vous, se tient Celui que vous ne connaissez pas”. Notre mission, c’est de révéler cette présence du Christ dans notre monde. Les plus beaux cadeaux, les plus fastueux réveillons ne peuvent pas vraiment nous combler. C’est seulement auprès du Seigneur que nous trouverons la vraie joie. Lui seul peut nous aider à évangéliser Noël car il en est le principal acteur. Nous sommes tous invités et attendus à la crèche. Que le Seigneur nous donne de répondre généreusement à son appel.
Télécharger : 3ème dimanche de l’avent
Sources : “La joie de l’Évangile (Pape François), Revues liturgiques, Commentaires de Claire Patier, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes B (JP Bagot), Homélies pour l’année B (Amédée Brunot), Répertoire ADAP
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Merci
Le troisième dimanche de l’Avent est celui de la joie. Pendant longtemps le peuple de Dieu attend avec impatience le Messie et voici que la ‘Bonne Nouvelle’ s’annonce. Jean Baptiste l’a annoncé au peuple d’Israël : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. » (Jn 1:26-27)
Les textes liturgiques de ce dimanche sont axés sur le thème de la joie chrétienne. Le prophète Isaïe, la vierge Marie et l’apôtre Paul nous parlent tous d’une joie qui traverse leur existence. Isaïe annonce au peuple d’Israël : « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle… » (Is 61:1) Saint Paul nous exhorte : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. » (1 Th 5:16-18) Et la Cantique exprime cet élan d’allégresse à travers le Magnificat de Marie : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. » (Lc 1:46-48) Dieu vient à la rencontre de l’humanité avec son Amour et sa Paix. Il y a de quoi se réjouir !
La naissance du Christ vient accomplir la promesse tenue en réserve pendant des siècles. Jésus vient Lui-même nous apporter cette ‘Bonne Nouvelle’. Dieu est présent au plus près de son peuple. Il habite désormais milieu de nous. Nous ne pouvons pas passer à côté de cette joie née de l’amour de Dieu. Saint Paul insiste bien sur ce point : « Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. » (Ph 4:4-5) C’est pourquoi, tout homme touché par la foi en Jésus doit rayonner l’amour fraternel autour de lui. « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jn 13:35) Malgré la dureté de la vie, chacun de nous peut connaître ce bonheur venu de Dieu. Cette félicité dans l’âme nous affranchit des convoitises insatiables. Car, si l’essentiel peut suffire à l’un, l’appétit des futilités pousse l’autre à ramasser toujours davantage et ils ne sont pas pour autant plus heureux. Certains ont beaucoup de mal à supporter leur existence au milieu de l’opulence ! Tout change très vite, trop vite avant de pouvoir assouvir tous les désirs. On ne sera jamais satisfait dans la course effrénée derrière l’argent et le pouvoir.
La vraie joie résiste à toute épreuve car elle n’est pas tributaire de la réussite ni de l’abondance matérielle. Cette joie n’est pas une mimique béate ni un rire forcé. Ce n’est pas un enthousiasme exacerbé. Elle est plus profonde car elle révèle la lumière de l’âme. La joie chrétienne vient de la paix intérieure et se concrétise dans la relation harmonieuse avec les autres. Elle se reflète dans notre manière de vivre et se manifeste dans notre attitude cordiale qui réchauffe les cœurs. Elle illumine chaque événement de notre vie, qu’il soit heureux ou morose. Elle nous invite à sortir de nous-même, à aller à la rencontre des autres pour partager sobrement le bonheur. Jésus vient nous apporter la joie et le bonheur dans la simplicité. L’engagement dans cette voie nous désencombre de biens matériels futiles et des relations superficielles. La simplicité est un art ! C’est la clé de l’équilibre et du bonheur. Pour que cette joie puisse prendre place durablement en nous, saint Jean Baptiste nous conseille de ‘redressez le chemin’, de réaménager notre voie intérieure afin d’accueillir dignement Dieu en nous. Il nous encourage à découvrir Celui qui incarne cette nouvelle voie : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. »
Simplifier sa vie, c’est l’enrichir, contrairement à ce que prône notre société de consommation. La joie chrétienne nous oriente vers l’essentiel : Être en harmonie avec Dieu et avec les autres. Cette quiétude fait rayonner la joie de la ‘Bonne Nouvelle’ autour de nous. Soyons des témoins joyeux de la présence de Dieu dans le monde. Soyons dans la Joie !
Nguyễn Thế Cường Jacques
Merci beaucoup au Père Jean, Jacques et soeur Claire qui nous offrent la Bonne Nouvelle chaque semaine.