Fêtes de Noël
Abbé Jean Compazieu | 18 décembre 2021Nuit de Noël
Tournés vers le Christ,
venez accueillons-le !
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Jour de Noël
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La Sainte Famille (C)
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Homélie
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Dans le prolongement de Noël, nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Il s’agit d’une famille humaine toute simple mais totalement conduite dans la foi. Jésus, le Fils éternel du Père, s’est… Lire la suite
Ça y est, c’est Noël !… Cette année encore, Noël est à nouveau au rendez-vous de notre vie. Et comme chaque année, nous nous émerveillons devant la représentation de l’Enfant-Dieu dans une humble crèche. Dieu Lui-même vient habiter parmi nous dans une extrême pauvreté. Le mystère de l’Incarnation ! Dès l’introduction, l’Évangile nous met dans l’ambiance. « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. » (Jn 1:1-3) C’est cet Enfant-Dieu qui est à l’origine de tout ! C’est Lui la Lumière des origines qui éclaire tout être humain. « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Jn 1:14)
Depuis quatre semaines, le temps de l’Avent nous a préparé à commémorer la naissance de Jésus. Aujourd’hui, Noël, nous fêtons le Dieu aimant qui s’est fait homme pour réunir tous les hommes autour de Lui. Cette belle célébration doit nous rapprocher encore plus de Dieu. En ce jour de fête, avec ferveur, nous nous recueillons pour L’accueillir dans notre âme. Noël, cette grande fête, ne passe jamais inaperçu. C’est la fête la plus populaire de l’année. C’est la période où les cœurs sont ouverts à la joie. Et ce n’est pas un hasard si Noël est le moment des retrouvailles en famille. Pour les non-chrétiens, c’est un temps de réjouissance sans référence spirituelle. Mais, pour les croyants, Noël c’est avant tout une fête religieuse ! Nous y ajoutons une dimension spirituelle. C’est l’anniversaire de la naissance de Jésus, l’Emmanuel, le ‘Dieu-avec-nous’. C’est sa présence aimante parmi nous qui doit donner du sens à nos rencontres et à nos festivités. En communion avec les chrétiens du monde entier, nous célébrons avec joie le souvenir de cette naissance hors du commun. Oublions donc un peu la séduction des sirènes d’une réjouissance uniquement festive. Tournons-nous vers cette Lumière qui vient nous éclairer. Sommes-nous prêts à accueillir Jésus dans notre cœur ?
Le tourbillon de la vie nous cache-t-il cette présence du Christ à la porte de notre âme ? Pandémie, terrorisme, crise écologique, scandale au sein de l’Église… Franchement, le temps n’est pas à la réjouissance. Tous les jours, les chaînes d’information déversent des flots d’informations affligeantes en provenance du monde entier. Partout, des pans entiers de la société décrochent ! Une bonne partie de la population se retrouve dans des situations dramatiques et a besoin d’assistance. Beaucoup ne savent pas de quoi demain sera fait !… De nombreuses personnes sont frappées de plein fouet par cette crise d’une ampleur inégalée. Tous n’ont pas le cœur à la fête ! Et pourtant, même dans les moments sombres, il est possible de goûter une joie intérieure dans le recueillement spirituel. La Paix s’invitera au milieu de nos traversées du désert ! Car même en ces temps troublés, la joie n’a pas déserté notre monde. Telle est la promesse de Noël. Noël naît dans le cœur de ceux qui cherchent du sens. ‘La plus belle joie de Noël c’est la joie intérieure, la joie de la paix’, suggère le pape François. L’Amour de Dieu est venu dans notre monde nous apportant la Paix dans l’âme !
L’Évangile nous raconte qu’à Bethléem, dans l’angoisse de trouver un endroit pour mettre Jésus au monde, Marie et Joseph ont frappé à plusieurs portes mais personne ne les a offert l’hospitalité. Aujourd’hui, sommes-nous prêts à passer un moment en cœur-à-cœur avec Lui ? Noël, c’est la fête de l’Amour. De l’amour au-delà des mots ! Noël doit ouvrir davantage la porte de notre cœur aux autres. Un don généreux de soi sans rien attendre en retour. « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même ? » (Mt 5:46) Pour nous, ce Noël doit être une nouvelle étape de vie axée sur l’amour et le partage. Vivons donc Noël autrement sans pour autant renier les saines joies familiales. Noël naît dans le cœur de ceux qui savent aimer au-delà des frontières. Ouvrons donc généreusement notre cœur et nos bras pour accueillir les personnes qui ont besoin de nous ? Jésus est là, à la porte de notre cœur. Il attend d’être reçu.
La naissance de Jésus a été le grand tournant qui change le cours de l’histoire. Noël nous invite à accueillir Dieu dans notre vie et à retrousser nos manches pour rendre notre monde meilleur. C’est Noël chaque jour, quand nous osons la fraternité, le partage et la réconciliation. C’est Noël chaque jour, quand nous osons aimer et nous laisser aimer. C’est Noël chaque jour, quand notre cœur s’ouvre à un autre, quand la rencontre devient possible. « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. » (Lc 2:14)
Joyeux Noël à toutes et à tous et que l’Enfant-Jésus naisse et demeure en nous.
Nguyễn Thế Cường Jacques
Après avoir célébré la Naissance de Jésus, notre regard se porte naturellement vers la Sainte Famille. La maison de Nazareth a été pour Jésus un foyer d’amour. Dans l’ambiance chaleureuse d’une famille unie, l’Enfant-Jésus s’épanouit pleinement. « Il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes. » (Lc 2:52)
Et pourtant, l’Évangile de ce dimanche nous présente un moment difficile de cette Famille exemplaire. Une étape de vie que tout foyer, à un moment ou l’autre de son histoire, doit traverser ! Saint Luc nous rapporte l’épisode de l’Enfant-Jésus montant avec ses parents à Jérusalem pour accomplir, selon la tradition juive, son entrée officielle dans la communauté. Après les cérémonies au Temple, croyant que Jésus se trouve parmi leurs compagnons de route, Marie et Joseph quittent Jérusalem… Mais ne l’ayant pas retrouvé le soir, ils ont fait demi-tour pour le chercher. « C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi. » (Lc 2:46) Nous entendons alors Marie faire à Jésus ce qui n’est après tout qu’un bien gentil reproche : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! » (Lc 2:48) Auquel son Fils répond par ce qu’on pourrait bien tenir, à première vue, pour une impertinence ! « ‘Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être.’ Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. » (Lc 2:49)
Cette tranche de vie de la Sainte Famille nous montre que des situations délicates ne sont pas rares au cœur de chaque foyer. Des expériences d’incompréhension sont inévitables. Les années passent, l’enfant prend progressivement de l’assurance et de la confiance en lui. Il acquerra au fur et à mesure de l’autonomie et voudra faire ses propres expériences de la vie. Une découverte personnelle de la société qui l’entoure. Et il faut savoir qu’un jour il prendra une direction autre que celle que les parents voudraient qu’il emprunte. La famille est un port d’attache mais aussi un point de départ d’une conquête. Pour cette raison, il faut que l’enfant puisse prendre le large avec confiance. Le récit de l’Évangile d’aujourd’hui nous décrit cet envol. Être parents, c’est accepter que nos enfants nous échappent et évoluent différemment de nous. Aimer nos enfants, c’est les aider à vivre leur vocation, à découvrir leur propre chemin. C’est accompagner avec amour et compréhension leur progression à la vie sociale et religieuse. Aimer nos enfants, c’est partager leurs joies et leurs peines. L’entente familiale ne pourra grandir que si parents et enfants s’orientent vers l’épanouissement et le bonheur de chacun. Toujours unis pour se soutenir mutuellement et affronter ensemble les problèmes de la vie. C’est à ce prix que chacun trouvera sa place dans ce foyer d’amour pour ensuite s’ouvrir totalement à l’environnement social qui l’attend.
Cependant, dans la réalité quotidienne, cette belle harmonie familiale n’est pas toujours aussi évidente. Même un foyer uni aura des périodes compliquées à traverser. Des moments d’insatisfaction, de malaise, de mésentente et même de conflit !… La famille, on l’aime mais on a parfois la sensation qu’elle nous étouffe. Souvent, on vit mal les séparations et pourtant il y a des moments où on a de la peine à la supporter… Toutefois, la famille nous est tellement précieuse ! N’est ce pas agréable, dans les instants de bonheur, de partager les bonnes nouvelles, un projet qui se réalise, un bon repas ? N’est-elle pas indispensable, dans les moments difficiles, de se serrer les coudes pour affronter ensemble l’adversité ? Chaque famille a ses problèmes et ses défauts, mais elle reste toujours notre refuge le plus sûr. Et c’est dans les beaux moments partagés que nous réalisons souvent que notre famille est notre pilier, notre bien le plus précieux, car elle sera toujours à nos côtés.
La famille est la cellule de base de la communauté humaine. C’est le premier lieu où l’enfant s’épanouit et développe sa personnalité. C’est au sein de ce foyer que l’enfant s’initie aux valeurs les plus fondamentales. Il y apprend les premières notions de la vie sociale et l’essentiel de la foi. C’est dans ce cadre de vie que la transmission des valeurs humaines et religieuses forme la base de l’éducation de l’enfant. D’où l’importance d’une belle complicité entre parents et enfants. Notre façon d’être, de penser, d’agir et d’aimer nous viennent en grande partie de ceux qui s’occupent de nous, et dans la plupart du temps ce sont nos parents. Puissions-nous apprendre à reconnaître l’importance de notre famille dans les périodes difficiles mais également au quotidien, car elle constitue souvent notre trésor le plus précieux.
En cette fête de la Sainte Famille, confions au Seigneur notre famille. Que le Seigneur nous protège et nous aide à vivre ensemble dans l’amour et le respect mutuel. Qu’il nous apprenne à vivre dans la joie du partage et du pardon. Saint Paul, dans sa lettre aux éphésiens, nous recommande vivement de resserrer les liens familiaux en toute circonstance : « Vous, les enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, car c’est cela qui est juste : Honore ton père et ta mère, c’est le premier commandement qui soit assorti d’une promesse, ainsi tu seras heureux et tu auras longue vie sur la terre. Et vous, les parents, ne poussez pas vos enfants à la colère, mais élevez-les en leur donnant une éducation et des avertissements inspirés par le Seigneur. » (Eph 6:1-4)
Nguyễn Thế Cường Jacques