4ème dimanche de Pâques ©
Abbé Jean Compazieu | 16 avril 2010Le bon Berger
Textes bibliques : Lire
Dans l’évangile de ce jour, Jésus se présente à nous comme le “bon berger” qui connaît parfaitement chacune de ses brebis. Sur nos secteurs ruraux et en bien d’autres endroits, tout le monde connaît bien la vie des bergers. Nous savons que leur travail commence très tôt le matin et qu’il ne permet pas un jour de congé. Le vrai berger aime son troupeau et se fait un devoir d’être sans cesse attentif aux besoins de celui-ci. Une précision s’impose précisément sur le sens du verbe connaître : dans le monde de la Bible, cela ne signifie pas que l’on a des renseignements sur la personne (son nom, son âge, le lieu où elle habite…) Quand Jésus nous dit qu’il connaît ses brebis, cela signifie qu’il les aime. Il voit les points faibles de chacune et il prend soin d’elles. Son amour est tellement immense qu’il va jusqu’à donner sa vie pour elles.
Devant tant d’amour, nous nous sentons bien misérables. Nous découvrons que nous ne connaissons pas vraiment le Seigneur. Les moyens de formation sur la Bible sont de plus en plus à la portée de tous. Et pourtant, nous sommes dans un monde où l’ignorance religieuse est de plus en plus grande. Les propos du pape sont passés à la loupe et tournés en dérision par des médias totalement étrangers à la foi. A travers lui, c’est le Christ qui est rejeté. C’est sa parole qu’on refuse d’entendre. Mais pour l’Eglise, l’important ce n’est pas de faire croire mais de témoigner de cet amour passionné du Christ qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer.
L’évangile de ce dimanche insiste précisément sur l’importance de l’écoute : “Mes brebis écoutent ma voix”. Ecouter, cela suppose un dialogue entre au moins deux personnes et donc une parole qui circule entre elles. Il faut que chacune soit vraiment attentive à ce que l’autre dit. Et si ce n’est pas le cas, l’autre ne se gêne pas pour dire : Ecoute moi quand je te parle.” Et quand la relation est devenue difficile, on dit : “ils ne s’entendent plus.” Ecouter, c’est être ouvert à l’autre, c’est accueillir sa parole avec respect et bienveillance, c’est être persuadé que sa parole est plus importante que la nôtre. Un tel accueil a besoin, de part et d’autre, des temps de silence. Le trop de paroles est un obstacle à l’écoute.
Cet appel à écouter le Seigneur, nous le retrouvons tout au long de la Bible. Le Christ a repris cet appel : “Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu” (Luc 11, 22). Le problème c’est que beaucoup entendent mais ils n’écoutent pas. Cela a commencé dès le début de l’humanité : Adam a entendu la Parole de Dieu ; il a eu peur et il s’est caché car il n’a pas “écouté” cette voix qui lui offrait un chemin de vie. Alors oui, nous pouvons demander au Seigneur qu’il nous apprenne à écouter son message d’amour pour qu’il imprègne vraiment toute notre vie. C’est sa voix qui se fait entendre dans l’intimité de notre cœur. C’est son regard plein d’amour qui touche chacun de nous au plus profond de lui-même.
C’est en écoutant la voix du Seigneur que nous apprendrons à mieux le “connaître”. Ce verbe, nous devons le comprendre au sens de “naître avec”. Pour cela, il nous faut le fréquenter, lui donner du temps, vivre avec lui. C’est ainsi que Jésus est venu vivre avec les hommes. Il s’est fait l’un de nous, en tout semblable à ses frères hormis le péché. En lui c’est Dieu qui se fait proche des hommes. Il partage notre vie parce qu’il nous aime. Nous le connaîtrons vraiment quand nous accepterons d’être pris dans son courant d’amour. Encore une fois, il ne s’agit pas d’une connaissance intellectuelle mais d’une connaissance amoureuse.
Tout cela nous conduit à une troisième attitude : Les brebis suivent leur berger. Suivre le Seigneur, c’est faire route avec lui, c’est l’accompagner. Nous pouvons lui faire confiance car il nous conduit sur le chemin de la vraie vie : C’est ce que Pierre a répondu un jour à Jésus : “Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle.” Ce que Jésus veut nous offrir, c’est une vie de bonheur sans fin. Pensons au père du fils prodigue. Ce dernier demande sa part d’héritage. Il n’a pas compris que son Père avait prévu de tout lui donner. Alors n’hésitons pas à tout demander au Seigneur, la plénitude de son amour et de sa présence.
Voilà la bonne nouvelle de ce dimanche, celle d’un Dieu amour. Cette bonne nouvelle, le Christ nous demande de l’annoncer et de la crier au monde entier. Ce monde imprégné de mal croyance, d’incroyance et d’indifférence, le Seigneur veut le guérir et le sauver. Il veut lui offrir la Vie éternelle. C’est pour tous et pour chacun qu’il a donné sa vie sur la croix et il compte sur chacun de nous pour témoigner de la foi, de l’espérance et de l’amour qui l’animent. “Allez dans le monde entier, de tous les peuples faites des disciples.”
C’est en vue de cette mission que le Christ a institué les prêtres de la nouvelle alliance. Ils sont envoyés dans le monde entier pour l’évangéliser en lui donnant la Parole de Dieu et le Pain de Vie. Quand le prêtre proclame la Parole de Dieu et quand il célèbre l’Eucharistie, c’est le Fils de Dieu qui se rend présent et se donne à chacun des croyants. Il veut nous attirer dans cette intimité extraordinaire qui existe entre lui et son Père. Il veut faire grandir en nous le désir de Dieu.
En cette année du sacerdoce, nous te prions, Seigneur, pour tous les prêtres. Donne-leur force et courage pour la mission que tu leur confies. Et donne à tous les croyants de reconnaître et d’accueillir ce don de l’Eucharistie et du sacerdoce qui leur est offert. Donne-nous de vivre de ton amour afin qu’il remplisse nos vies.
D’après diverses sources
4ème dimanche de Pâques – année C – 25 avril 2010 – Evangile de Jean 10, 11 et 27-30
Confiance: Nous sommes dans de bonnes mains
Chaque année, le 4ème dimanche de Pâques est consacré au thème du Bon Pasteur. En milieu ecclésiastique, on aime parler de “pastorale” et de “projets pastoraux”: ce vocabulaire ne signifie rien pour les générations actuelles qui vivent en milieu urbain, dans un monde sécularisé. Et d’ailleurs cette métaphore semble rabaisser l’homme à un numéro perdu au milieu d’un troupeau et tenu d’obéir . “Eh bien, moi, je ne suis pas une brebis” m’a lancé un jour une gamine de 10 ans à la sortie d’une messe où était lu cet évangile. N’avait-elle pas raison, cette petite, de défendre sa personnalité ?
LA PARABOLE DU BON BERGER
Or une lecture attentive de l’évangile de Jean montre illico qu’il ne s’agit nullement d’une vision douceâtre. Lorsque Jésus se désigne comme “le Bon Berger”, il s’adresse à ses ennemis farouches, les pharisiens. Le climat n’est pas idyllique mais polémique. Jésus fait référence au célèbre chapitre 34 du prophète Ezéchiel qui dénonçait les mauvais pasteurs qu’étaient les rois et les grands prêtres: au lieu de guider le peuple sur le chemin du droit et de la justice, au lieu de veiller aux pauvres et aux blessés, ces autorités ne cherchaient que leur avantage. C’est pourquoi, par son prophète, Dieu annonçait qu’un jour il viendrait prendre soin lui-même de son troupeau en même temps qu’il enverrait le Messie qui serait le Bon Berger apportant paix et unité. Déclarer “Je suis le Bon Berger”, c’était donc pour Jésus une sèche dénonciation des autorités de son temps et une prétention messianique insupportable pour ses adversaires.
En outre, la parabole du Berger ne désigne pas du tout Jésus comme un dictateur qui impose ses diktats à une foule obligée de suivre aveuglément ses ordonnances. Et si son disciple est appelé “sa brebis”, ce n’est pas pour lui dénier toute intelligence et toute liberté. Au contraire Jésus n’impose pas son programme: en homme libre, il s’adresse à des êtres libres. Son message n’est pas imposition mais proposition. A chacun d’écouter, de réfléchir, d’argumenter, de questionner et finalement d’opter en toute conscience…avec la possibilité toujours offerte de tourner le dos à un maître qui ne retient personne dans les rets de son implacable organisation. Des foules de disciples, un jour, le quitteront sans qu’il fasse rien pour les retenir (Jn 6, 66) et même Judas, son ami, le livrera à ses ennemis (18, 5). La foi n’est jamais un carcan.
Aujourd’hui il faudrait donc au préalable relire le chapitre 10, 1-18 de Jean: la parabole du Berger provoque la scission dans l’auditoire: beaucoup accusent Jésus d’être un fou, les autres restent dubitatifs (10, 19-21). Ce passage clôt le récit de la grande fête des Tentes commencé en 7, 1 .
EVANGILE DU JOUR : LA FÊTE DE LA CONSÉCRATION DU TEMPLE
Quelque temps plus tard, en début d’hiver, avait lieu la fête de la Dédicace qui commémorait la nouvelle consécration du temple après la victoire des frères Maccabées (fête de Hanoukka: 1 Macc 4, 36…).
A l’Eucharistie du jour, on pourrait lire le passage intégral de S. Jean:
C’était l’hiver. Au temple, Jésus allait et venait sous le portique de Salomon. Les Juifs firent cercle autour de lui et lui dirent: ” Jusqu’à quand vas-tu nous tenir en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le nous ouvertement”. Jésus leur répondit: ” Je vous l’ai dit et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père me rendent témoignage mais vous ne me croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix: moi, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la Vie éternelle: jamais elles ne périront, Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout et personne ne peut rien arracher de la main du Père; Le Père et moi, nous sommes UN”
Les Juifs à nouveau ramassèrent des pierres pour le lapider.
ILS NE CROIENT PAS JESUS. Ses propos les irritent: inacceptables ! Cependant ils ont vu ses œuvres, les quelques guérisons qu’il a opérées et qui étaient des “signes” de son identité. Mais ils n’y ont vu que des prodiges suspects ( réussites d’un charlatan ? pacte avec le diable ?). Quelles que soient les réalisations, si on bloque son cœur, si on n’est pas ouvert à une vérité inouïe, on ne peut accepter les discours de Jésus. On les lit, on les entend mais on ne les “écoute pas”. Mystère de l’incroyance ! Peur devant l’inconnu !
MES BREBIS ECOUTENT MA VOIX Jésus parle, il est le Verbe, la Parole même de Dieu exprimée en mots humains. Les humains qui sont “de Dieu”, qui ont un cœur accordé à Dieu, sont touchés par la voix de Jésus. A travers la cacophonie actuelle des messages, la stridence des sons, le matraquage des slogans, le déferlement des fausses promesses, ils reconnaissent comme d’instinct une Voix unique. En elle, aucune ombre de mensonge, aucune séduction fallacieuse, aucune pression tyrannique, aucune tentative d’enjôlement.
” Je suis le Chemin et la Vérité et la Vie” a pu dire Jésus sans aucune arrogance. (14, 6) .
JE LES CONNAIS ET ELLES ME SUIVENT Entre le Bon Berger et ses Brebis, entre Jésus et ses disciples, il y a une “connaissance” qui ne se réduit pas à un simple savoir ( Tu es Jésus; toi, tu es Pierre, tu es Bernadette…) mais qui est une communion profonde. Paul Claudel parlait de “co-naissance”: Jésus et son disciple grandissent l’un de l’autre, l’un par l’autre. Le vrai chrétien ( pas seulement de nom et d’habitude) se sait aimé de son Seigneur et il l’aime. Il a entendu que Jésus se disait le Bon Berger parce qu’il était prêt à donner sa vie pour ses brebis (10, 11) et il appelait ses disciples ” mes amis” (15, 15). C’est pourquoi le disciple s’empresse de suivre son Maître car sa voix n’enferme pas dans un ghetto, elle retire de la tranquillité, elle met en route, elle envoie vers l’au-delà de tout horizon. Il ne suffit pas de savoir ce qu’est l’évangile: il est nécessaire de le prendre comme livre de conduite.
JE LEUR DONNE LA VIE ETERNELLE Les brebis-disciples ne sont pas des inscrits dans les registres d’une organisation ni des naïfs alléchés par de vagues promesses. Aujourd’hui ils ont reçu la vraie Vie, la Vie divine, la Vie éternelle. Ils sont devenus en réalité, dans leur être profond, les enfants de Dieu (1, 12). Celui-ci n’est plus une transcendance énigmatique, un créateur lointain, un juge sévère, un père Noël bonasse: il est leur Père ! Nous sommes des “Re-nés”.
LE PERE ME LES A DONNÉES Car Jésus ne s’attribue jamais nul mérite, il n’est pas en train de racoler des supporters, il ne se vante pas de “faire du chiffre”, il ne réalise pas son programme. Lorsqu’un disciple l’écoute et s’approche de lui, il ne doute jamais qu’il s’agit d’un cadeau de son Père (17, 6). Nous sommes des “Dieu-donnés” .
DANS MA MAIN …DANS LA MAIN DU PÈRE En conséquence, Jésus en est persuadé: ses brebis-disciples sont dans la Main du Père et dans sa Main de Fils. Père et Fils tiennent le croyant en toute sécurité. Nous ne nous reposons pas sur notre généalogie, notre bonne santé, nos diplômes, nos vertus, nos réalisations, notre héroïsme. Notre confiance ne repose que sur Dieu et son Fils: c’est pourquoi elle est inébranlable. Nul ennemi ne doit nous faire peur, nulle tentation nous ébranler, nulle chute nous décourager. Nous ne devons craindre …que nous ! Car seul le disciple lui-même peut décider de rompre le lien et de choisir un autre guide: ainsi au tribunal de Pilate, la foule rejettera le Jésus qu’elle avait peu avant accueilli avec joie et elle demandera la libération de Barabbas, le résistant violent et criminel. (18, 40)
Et Jésus termine par une affirmation scandaleuse: LE PERE ET MOI NOUS SOMMES UN. Blasphème qui mérite lapidation sur le champ !
Il faut lire la finale de ce dialogue: Jésus déclare aux pharisiens:
” A celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous dites: ” Tu blasphèmes”,
parce que j’ai affirmé que je suis le Fils de Dieu.
Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire.
Mais si je les fais, quand bien même vous ne me croiriez pas, croyez en ces œuvres.
Et ainsi vous connaîtrez et vous connaîtrez de mieux en mieux
que le Père est en moi comme je suis dans le Père”.
Une fois de plus ils cherchèrent à l’arrêter, mais il échappa de leurs mains.
Donc, en ce jour de Hanoukka où l’on faisait mémoire de la nouvelle consécration du temple de pierres , Jésus affirme que c’est lui le véritable temple “consacré”. Rappelons-nous qu’il avait chassé les marchands du temple et avait justifié son geste en disant: ” Détruisez ce temple et je le rebâtirai en trois jours”. Phrase incompréhensible mais que Jean avait expliquée: ” Il parlait du temple de son corps” (2, 19-21)
Tout s’éclaire dans la foi. Jésus a le droit de s’attribuer le titre de BON PASTEUR puisque, étant le FILS CONSACRÉ, il est UN avec SON PERE. Nulle faille, même infinitésimale, entre eux. Ensemble ils tiennent, ils soutiennent les disciples: ceux-ci marchent dans la confiance vers la Demeure éternelle du Père puisqu’ils suivent leur Bon Berger. Et au fond, ils sont déjà dans ce temple; ils sont eux aussi DES ENFANTS CONSACRÉS A DIEU et ils vivent de la Vie de Dieu. Ils sont LIBRES !
Le guide du chrétien n’est pas un gourou, une organisation, un code, une conception héritée, une leçon enseignée, un catéchisme, un prêtre, un pape…mais JESUS VIVANT, SON BON PASTEUR.
Croire, c’est se remettre dans les mains du PERE et du FILS.
C’est écouter la Voix du Fils c’est-à-dire vivre selon l’Evangile.
Chaque disciple a sa propre vocation, son propre chemin.
Conséquence nécessaire: les disciples osent l’originalité. Refusant la tyrannie des marques et des slogans, ils “se démarquent” de la pensée unique. Ils dénoncent les pressions actuelles pour transformer les hommes en “moutons de panurge”, en individus formatés et esclaves des modes et des idoles.
Accusés de marcher en troupeau, ils savent, eux, qu’ils sont profondément LIBRES.
Si, dimanche passé, l’homélie en l’année sacerdotale, tenait à valoriser la tâche des prêtres, sans les exclure, ce dimanche se veut celui des vocations. Il concerne tous les chrétiens mais tout particulièrement ceux et celles qui n’hésitent pas à prendre des responsabilités dans la vie de l’Eglise du Christ.
Il faut regretter vivement la conduite gravement répréhensible de certains prêtres pédophiles, comme le vacarme à ce sujet de quelques médias. Il faut surtout rappeler que dans l’Eglise, comme dans l’humanité entière, les péchés graves sont nombreux et très divers : mensonges et infidélités à la parole donnée, jouissances charnelles déshonorantes, haine et vengeance acceptée, destructions de la vie, orgueil, calomnies et dénigrements, et l’adoration si recherchée : l’argent ! Ne faut-il pas dénoncer aussi, sous aspect collectif, l’acceptation et la recherche de lois permissives du mal ? Qui peut se vanter de n’avoir jamais chuté ? Existe, toute la vie, un combat à livrer contre des tentations sataniques qu’heureusement Jésus a permis de vaincre … si nous lui ouvrons nos cœurs ! D’où la nécessité de le proclamer, vocation de tous ses disciples.
Dans l’Evangile (Jean 10, 27-30) Jésus se présente comme le Bon Pasteur de ses brebis, en fait l’humanité entière. Il précise : « mes brebis écoutent ma voix ; je leur donne la vie éternelle ; personne ne les arrachera de ma main ». Envoyé du Père comme « Sauveur qui ôte les péchés du monde », il donne une lumière : « le Père et moi, nous somme Un ». C’est dire, en Dieu, l’unité parfaite du Père et du Fils, dans l’Esprit d’Amour offert à tous les humains pour les guider au Royaume des cieux : « Tu nous guideras aux sentiers de vie, tu nous ouvriras ta maison, Seigneur ».
Dans l’Apocalypse (2ème lecture) St Jean, dans sa vision, révèle « une foule immense », impossible à dénombrer, « de toutes nations, races, peuples et langues ». « Purifiés par le sang de l’Agneau », le Christ en croix, ils se tiennent devant Dieu. Conduits par lui « vers les eaux de la source de vie », « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ». Espérance donnée par Jésus sur la destinée humaine pour une vie éternelle.
Avant son retour au Père, Jésus a fondé aussi son Eglise pour intégrer les humains à sa tâche de salut, à commencer par ceux de son pays, les juifs. Tâche combien exaltante mais non sans épreuves et difficultés. S’en aperçoivent Paul et Barnabé (1ère lecture des Actes). A Antioche « beaucoup de juifs et de convertis au judaïsme » sont encouragés par eux « à rester fidèles à la grâce de Dieu ». Ils se voient injuriés par d’autres juifs, jaloux et furieux de leur succès. Ils leur disent alors : « puisque vous rejetez la parole de Dieu, nous nous tournons vers les païens ». Ils obéissent au commandement du Seigneur pour que « le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ». Expulsés « les disciples (de Jésus) étaient pleins de joie dans l’Esprit Saint ». Annoncer Jésus Christ est une grande joie !
A leur suite il nous faut comprendre que les disciples de Jésus – tous les chrétiens – ont à transmettre la Bonne Nouvelle. Si certains, évêques, prêtres, diacres, religieux, religieuses, ont été choisis pour des responsabilités plus importantes, la vocation chrétienne concerne tous les baptisés appelés par leurs paroles et leurs actions à faire connaître et aimer Jésus et son Evangile. Pas de chrétiens immobiles ! L’amitié, ça se propage ! Quand il s’agit de bâtir un monde de paix et fraternel personne n’a le droit de rester inactif. La vocation chrétienne n’est-elle pas aussi vocation universelle ? Le devoir d’aimer concerne finalement tous les croyants, même d’autres religions, même sans aucune foi mais découvrant dans l’amour un « sentier de vie », le meilleur, pour unir l’humanité.
A nous, chrétiens, de faire découvrir que pour suivre ce sentier de vie la rencontre de Jésus est primordiale puisqu’il est la seule source de l’Amour par son Esprit pour gravir jusqu’au bout la « montagne de Dieu ». Et nous croyons à la valeur de la prière, des sacrements de l’Eglise, et du recours à notre Mère du ciel, pour entreprendre une montée qui nous fait passer par la croix du Seigneur pour rejoindre le bonheur éternel.
Jésus s’est comparé au vrai pasteur. Les bergers de la Bible n’ont rien de fade ou de romantique. Ils exercent un métier dangereux qui exige autant d’habileté pour trouver pâturages et points d’eau que de courage pour défendre le troupeau contre les fauves et les voleurs.
Jésus nourrit ses brebis de vie éternelle et les conduit vers les eaux du repos. Il connaît ses brebis. Dans ce monde où se vivent tant de solitudes tragiques et tant de séparations, comme il nous est bon de recevoir cette confidence.
Il affirme ensuite « qu’elles ne périront pas et que personne ne les arrachera de sa main ». Le pâtre d’Orient est un rude nomade du désert, un combattant capable de défendre ses bêtes contre les prédateurs animaux ou humains.
Mais il ne faut pas oublier que les moutons ont aussi une responsabilité. Il leur faut d’abord « écouter ». C’est là une attitude essentielle dans la relation entre deux êtres, un signe d’attachement authentique. Que penserions-nous de deux fiancés, de deux époux qui ne s’écouteraient pas ? Le voeu profond de l’amour, c’est l’attention à l’autre. C’est vrai pour nos amitiés fraternelles et notre relation avec Dieu. Quand on aime quelqu’un, on l’écoute et on lui fait humblement confiance.
Les brebis, ensuite « suivent » leur bon gardien. Suivre, c’est s’attacher à un autre que soi, c’est, là encore, l’aimer jusqu’à lier notre vie à la sienne.
Nous sommes toujours, avec ce mot profond, dans le registre de l’intimité amoureuse, de la communion de deux êtres qui ne font plus qu’un. Nous nous aimons tellement que nous décidons de mettre en commun nos deux destins.
Suivre Jésus, c’est s’engager sur le chemin qu’il a déjà parcouru, dans un totale confiance, sous la pluie des incompréhensions, des soupçons ou des indifférences. Comme le Père a envoyé le Fils, le Fils a envoyé Paul et Barnabé pour qu’ils annoncent la vie éternelle, proclament la Parole et rassemblent les dispersés. Mais ce n’est pas du gâteau ! Ceux qui devraient être les plus aptes à recevoir le message, répondent par l’hostilité, la malveillance et le mépris. Mais c’est de cet échec apparent que va surgir la nouveauté. « Puisque vous rejetez la Parole de Dieu et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien nous nous tournons vers les païens », dit Paul à ses adversaires.
La porte est désormais ouverte à l’universel et au rassemblement d’un nouveau peuple « de toutes nations, races, peuples et langues ».Les Actes des Apôtres continuent de se vivre au quotidien de notre monde à évangéliser.
Ne nous étonnons pas que notre voyage vers Dieu s’effectue souvent à travers tentations et contradictions. La vie de la foi est un voyage, aux nombreux imprévus, mais où nous savons que celui qui guide et accompagne notre marche est le Christ.
Pour que l’Eglise, communauté de Jésus, puisse vivre demain, supplions pour les vocations de prêtres, de religieux et de laïcs engagés. « Seigneur, donne-nous de bons pasteurs, de bonnes bergères » !
De Kerit.be
27 Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent.
28 Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main.
29 Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père.
30 Le Père et moi, nous sommes UN. »
Ces quelques lignes, tirées de l’évangile de Jean, nous introduisent dans l’atmosphère du procès fait à Jésus par les juifs : “Dis-nous si tu es le Christ ? ” Jésus en connaît déjà le verdict final : “Je vous l’ai dit, mais vous ne croyez pas.” – Toutes les personnes qui restent fermées sur elles-mêmes ou sur leur conception de la vie et de la religion, ne pourront qu’aboutir au même refus du Christ.
Mais celles qui écoutent la voix de Jésus, c’est à dire celles qui accueillent sa Parole avec foi et confiance, celles qui se déterminent à agir avec lui et comme lui, celles-là perçoivent la vérité de cet homme : “Le Père et moi, nous sommes un”.
Opte un fois pour toutes pour Jésus Christ ! Écoute sa voix. Suis-le là où il t’appelle. Aie la confiance absolue que rien ne peut t’arracher de sa main, si ce n’est ta propre décision.
Que ta joie puisse t’entraîner dans l’effusion d’amour qui unit le Père et Jésus.
Le Seigneur Jésus, le Bon Pasteur de l’Église et de toute l’humanité, veut la vie et le bonheur de tous les humains. Prions-le avec confiance.
Seigneur exauce notre prière.
Seigneur, toi le premier pasteur de l’Église, soutiens ses pasteurs, les évêques et les prêtres et tous ceux et celles qui exercent des ministères, nous t’en prions.
Seigneur, toi qui guide tes brebis vers la source de vie, éclaire les responsables qui ont à prendre des décisions pour le bien de l’Église et de la société, nous t’en prions.
Seigneur, toi qui n’abandonne jamais ton Église, suscite dans nos communauté des hommes et des femmes qui consacreront leur vie au service de l’Évangile, nous t’en prions.
Seigneur, toi qui nous appelles à collaborer à ta mission de salut, fais que nous soyons les pasteurs des uns et des autres, nous t’en prions.
Seigneur, toi qui a choisi tes apôtres, guide tes pasteurs d’aujourd’hui dans cette tourmente qui habite l’Église pour le plus grand bien de tes brebis.
Seigneur Jésus, toi qui veut rassembler dans ta maison tous les humains, en particuliers les égarés et les blessés, accueille nos demandes et donne-nous l’audace de te suivre en nous mettant à ta suite, au service de tous nos frères et sœurs. Toi le Pasteur vivant pour les siècles des siècles. Amen
VOC 2010
« dimanche autrement »
Accueil : Vent qui renouvelle (adf P. Richard)
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Chant d’entrée : Si le Père vous appelle
Kyrie : pas
Gloria : Gloire à Dieu dans le ciel
Psaume : Il est l’agneau et le pasteur (phrases lus, par deux)
Alleluia :
P.u. : Seigneur, écoute-nous (3, à deux lecteurs)
Offertoire : guitare
Sanctus : messe d’Emmaüs
Anamnèse : Artaud
Agnus Dei : messe d’Emmaüs
Communion : Goûtez et voyez (adf R. Mutin, J. Akepsimas)
Envoi : Mets ta joie dans le Seigneur (Chemin Neuf, CD signe n° 52)