27ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 27 septembre 2009Dimanche des familles
Textes bibliques : Lire
Cet évangile, nous le connaissons bien, car nous l’avons entendu souvent, en particulier lors des célébrations de mariage. Il nous interpelle tous, enfants jeunes et adultes. Il est donc important que nous prenions du temps pour le méditer car il pose un problème qui nous rejoint aujourd’hui. Nous pensons tous aux couples qui se marient. Ils savent qu’ils s’engagent pour toute leur vie. Ils le disent clairement lors de la célébration. Le problème c’est que le nombre de divorces ne cesse d’augmenter. Plus encore, dans nos sociétés occidentales, il devient juridiquement plus facile de divorcer que de se marier.
En ce jour, la Parole de Dieu nous est adressée à tous, prêtres, religieux et laïcs. Notre monde a plus que jamais besoin de gens qui ont une haute idée de l’amour et du mariage. C’est important car certains médias nous en parlent d’une manière absolument indigne. Et nous avons le devoir de porter dans notre prière les jeunes qui s’y préparent et les couples qui le vivent. Les uns et les autres ont besoin du soutien et du témoignage de toute la communauté chrétienne. Les couples chrétiens ne doivent pas vivre isolés. Ils ont besoin de se grouper pour résister aux vents d’une civilisation qui tend à perdre ses repères.
Nous savons tous combien le sujet abordé par les pharisiens est d’une actualité brûlante : Aujourd’hui comme autrefois, la question du divorce et celle des enfants sont bien présentes. Les pharisiens qui cherchent à mettre Jésus à l’épreuve lui demandent s’il est permis à un homme de renvoyer sa femme. Dans notre langage à nous, la question reste la même : Quel est le point de vue de l’Eglise sur le divorce ? Est-ce qu’il sera un jour autorisé ? Beaucoup aimeraient bien que sur ce sujet, l’Eglise soit un peu plus tolérante.
Mais en posant la question de cette manière, on ne songe gère à ce que Dieu pense. Les pharisiens se laissent enfermer dans leurs idées, leur point de vue, leurs certitudes qu’ils prennent pour une vérité absolue. Aujourd’hui, Jésus vient nous rappeler le projet de Dieu depuis le commencement : “Il les fit homme et femme… Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas.” Et nous pourrions ajouter : “Qu’il ne le détruise pas, qu’il ne l’avilisse pas.” La difficulté vient du fait qu’on a pris ces paroles du Christ pour en faire un article de loi. Il ne faut pas oublier de relier ces paroles à d’autres. Le Christ sait très bien que nous sommes fragiles et limités. L’être humain peut faire échouer une relation d’amour qui, au départ, était belle et vraie.
Mais l’amour de Dieu est toujours présent, même quand nous le refusons. Tous les pécheurs, quels qu’ils soient, peuvent toujours revenir à lui. Il a pardonné à Zachée ; il ne lui a pas demandé de ne plus être percepteur d’impôts pour les Romains. Il lui a tout simplement donné sa présence. Il a mangé avec lui. En ce jour, nous prenons le temps de méditer sur cette attitude d’accueil de Jésus pour en témoigner dans la douloureuse question du divorce. Bien sûr, il est hors de question de donner des réponses toutes faites en quelques minutes. Mais une chose est sûre : L’Eglise doit intensifier sa prière pour que l’Esprit Saint lui inspire un chemin de lumière et de miséricorde.
Un jour, Jésus a dit qu’il est venu pour que tous les hommes aient la vie en abondance. Cela vaut aussi pour les couples. Par le sacrement de mariage, il vient demeurer avec les époux. Il veut les aider à ne plus être deux mais à ne plus faire qu’un dans l’amour. Aujourd’hui, nous le prions d’ouvrir le cœur de tous les époux à son projet d’amour. Aimer c’est une aventure qui s’appuie sur la fidélité de Dieu. L’union de l’homme et de la femme nous dit quelque chose de l’alliance entre Dieu et les hommes. En vivant dans l’amour, le respect et la fidélité, ils témoignent à leur manière d’un Dieu qui aime, qui pardonne et qui se donne. Il est impossible de séparer l’homme et la femme sans dénaturer cette image de Dieu.
L’Evangile nous fait aussi entendre cet appel du Christ : “Laissez les enfants venir à moi ! Ne les empêchez pas…” Le Christ veut attirer à lui tous les hommes, y compris les enfants. A son époque, ces derniers avaient peu de valeur. Mais si nous y regardons bien, ce n’est pas mieux aujourd’hui. On peut se poser la question en constatant le peu de cas que l’on fait d’eux quand on oublie le projet du Créateur. Pensons aux enfants qui sont tués avant la naissance, ceux qui sont abandonnés, ceux qui traînent dans les bidonvilles, les enfants soldats que l’on oblige à faire la guerre, ceux qui sont victimes de toutes sortes de violences. A travers eux, c’est le Christ qui est bafoué et humilié.
En ce dimanche des familles, nous nous tournons ensemble vers notre Dieu qui est source de tout amour. L’Eucharistie, c’est Dieu qui se donne pour nous faire vivre de son amour à l’intérieur de nos familles et de nos divers lieux de vie. Dieu nous aime tous inconditionnellement quelle que soit notre situation et quels que soient nos torts. Il vient nous chercher là où nous en sommes pour nous inviter à faire un pas de plus sur le chemin de la vie. Que cette bonne nouvelle nourrisse notre espérance et notre prière !
D’après diverses sources
La Morale Familiale à la suite de Jésus
En route vers Jérusalem et la croix, entre la 2ème et la 3ème annonce de sa Passion imminente, Jésus donne des enseignements extrêmement ardus à propos des trois niveaux de la vie humaine:
– sur la vie ensemble ( 9, 33-50) : c’était l’évangile de dimanche passé.
– sur la vie familiale ( 10, 1-16) : évangile d’aujourd’hui
– sur la vie économique (10, 17-31) : texte de dimanche prochain.
Souvent l’opinion publique caricature cet enseignement moral de l’évangile en le réduisant à une liste d’interdits disciplinaires : ” On ne peut pas…Il est défendu de…L’Eglise ne permet pas que…” – si bien que la pratique de la foi paraît enfermée dans un code rigide que, au nom de sa liberté, l’homme moderne ne peut que rejeter comme un carcan insupportable. C’est pourquoi il est essentiel de rappeler que ces exigences ne doivent pas être entendues comme des obligations d’un code (sinon elles condamnent toute infraction) mais comme des exhortations pressantes données à des disciples qui aiment leur Seigneur et désirent le suivre jusqu’au bout.
La vie chrétienne n’est donc pas d’abord une obéissance à des lois, mais attachement à un Seigneur, décision libre de le suivre quoi qu’il en coûte. Si l’on oublie cela, la discipline de l’Eglise paraît tout à fait intolérable.
LE MARIAGE
Un jour, des Pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre dans l’embarras, ils lui demandaient: ” Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ?” Jésus dit: ” Que vous a prescrit Moïse ?”. Ils lui répondirent: ” Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation”.
Jésus répliqua: ” C’est en raison de votre endurcissement qu’il a formulé cette loi. Mais au commencement du monde, quand Dieu créa l’humanité, “il les fit homme et femme” (Genèse 1, 27). “A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ainsi ils ne sont plus deux mais ils ne font qu’un” (Gen. 2, 24). Donc ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas”.
Effectivement, le livre du Deutéronome disait: “Lorsqu’un homme prend une femme et l’épouse puis, trouvant en elle quelque chose qui lui fait honte, rédige pour elle un acte de répudiation et le lui remet en la renvoyant de chez lui…” ( 24, 1). La répudiation – seulement possible du côté du mari ! – était donc admise mais il y avait débat sur le sens de l’expression: “quelque chose qui lui fait honte”. Pour certains, il fallait une raison grave; pour d’autres le plus léger motif suffisait. On questionne Jésus afin qu’il prenne parti d’un côté et donc se mette à dos les tenants de l’opinion adverse.
Mais Jésus évite le piège des discussions juridiques: cette loi, dit-il, est une concession du législateur due à votre “endurcissement”, littéralement “à la dureté de cœur” – le cœur, en hébreu, ne désignant pas le siège de l’affectivité mais le centre de la personne, là où elle raisonne et échafaude ses décisions. Au fond, dit Jésus, vous refusez le projet de Dieu en considérant le femme comme une compagne que l’on peut prendre puis rejeter. Et il remonte au livre de la création qui exposait le sens originel du mariage :
” Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa; mâle et femelle il les créa.
Dieu les bénit et leur dit: ” Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la”
( Genèse 1, 27-28)
Dieu a bien créé l’humanité “mâle et femelle”: la sexualité est la marque de deux êtres égaux en dignité, elle n’est donc pas le lieu du péché mais de l’amour qui attire homme et femme afin qu’ils s’attachent l’un à l’autre et procréent la vie. Ce don réciproque réalise le projet de Dieu et donc Jésus l’interprète comme total et définitif, sans possibilité d’être remis en cause par l’homme.
En tout cas, il devrait en aller ainsi si les humains avaient le courage d’accueillir l’idée divine…- ce que même la Bible trouve très difficile puisqu’elle en vient à tolérer la rupture du couple !
Pour les disciples eux-mêmes, ce retour à la source divine du mariage paraît une telle utopie qu’ils en restent sidérés et éprouvent le besoin d’entendre confirmation – signe que les 1ères communautés chrétiennes avaient encore du mal à accepter cet enseignement de leur Seigneur. (Marc ajoute le cas du renvoi par la femme car il écrit pour les communautés chrétiennes de Rome où les épouses avaient cette possibilité). Mais Jésus réaffirme clairement son enseignement :
De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
Il leur répond: ” Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre, est coupable d’adultère envers elle.
Si une femme a renvoyé son mari et en épouse un autre, elle est coupable d’adultère”
Toutes nos sociétés modernes ayant admis la possibilité du divorce, nous nous trouvons devant une situation extrêmement douloureuse, sur un lieu de grandes souffrances. S’appuyant sur ce passage et celui de la lettre aux Ephésiens, le magistère catholique maintient des positions nettement tranchées sur l’interdit du divorce et donc sur le refus de l’Eucharistie aux divorcés qui ont contracté une nouvelle union. Les critiques fusent de partout contre une discipline qui semble trop dure, qui ne tient pas assez compte des personnes. Une homélie n’apporte pas la solution mais elle peut rappeler certaines choses:
1) Les divorcés remariés ne sont pas excommuniés. “L’Eglise, instituée pour mener au salut tous les hommes ne peut pas abandonner à eux-mêmes ceux qui ont voulu passer à d’autres noces. Elle doit s’efforcer de mettre à leur disposition les moyens de salut…Les pasteurs ont l’obligation de bien discerner les diverses situations…J’exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu’ils ne se sentent pas séparés de l’Eglise car il peuvent, et même ils doivent comme baptisés, participer à sa vie”. ( Jean-Paul II: La famille chrétienne – 1981, § 84)
2) Les débats se poursuivent à tous niveaux, notamment avec les autres confessions chrétiennes(qui ont des positions différentes). C’est ensemble, à l’écoute des cœurs meurtris mais aussi à la lumière de la vérité de l’Evangile, qu’il nous faut discuter, chercher ce que l’Esprit dit aujourd’hui aux Eglises.
3) En route vers la croix, Jésus énonce des enseignements intransigeants: ” Porter sa croix…servir les autres…pas divorcer…donner ses biens….”. Ses disciples écoutent mais à Jérusalem, ils lâcheront leur maître. Toutefois, peu après, lui-même, ressuscité, il ira vers eux et, sans reproches, il leur offrira son pardon. Equilibre délicat et difficile entre vérité et amour, entre netteté des enseignements et sollicitude pour les personnes. Ne pas brader l’Evangile et compatir aux faiblesses des hommes.
4) Benoît XVI a la réputation d’être très strict sur la doctrine. Cependant, en juillet 2005, dans un entretien familier avec des prêtres suisses qui l’interrogeaient sur ce sujet, il répondait: “Parfois ces personnes se sont mariées par tradition sans être de véritables croyants puis, après un second mariage invalide, ils redécouvrent la foi et se sentent exclus de l’Eucharistie…”. Il rappela que, préfet de la Congrégation pour la Doctrine, il avait invité souvent les conférences épiscopales et les spécialistes à étudier la question du “sacrement célébré sans la foi” et à voir “si on pourrait y trouver vraiment un élément d’invalidité, le sacrement ayant manqué d’une de ses dimensions fondamentales…”.
5) Jour de réflexion de nos communautés: que faire pour la préparation au mariage, pour apprendre aux jeunes à mûrir afin de prendre des décisions adultes ? Jour de prière pour les familles….
L’ ENFANT
On présentait à Jésus des enfants pour les lui faire toucher mais les disciples les écartaient vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit: ” Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis: celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant, n’y entrera pas”. Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
En ce temps-là, les enfants étaient très aimés mais confinés dans leurs jeux et laissés aux soins des mamans (cf. déjà au 25ème dimanche): aussi les disciples, “grandes personnes raisonnables” n’ont que faire de cette marmaille envahissante qui fait perdre du temps à leur Maître. Voyant cela, Jésus est très fâché et au contraire il ordonne d’accueillir ces petits. Non parce qu’ils sont soi-disant innocents, candides, purs, irresponsables mais parce que l’enfant est un petit qui vit dans la dépendance, dans la confiance, parce qu’il désire apprendre, parce qu’il est ouvert, parce que, s’il fait des bêtises, il sait que la colère de papa cèdera vite devant le pardon. Ainsi devez-vous devenir, apprend Jésus à ses disciples. Si vous n’acquérez pas cette confiance, si vous ne faites pas cette conversion difficile ( qui est tout sauf un retour à l’enfantillage ! ), vous n’entrerez pas dans le Royaume du Père.
Non pas infantilisme et gaminerie mais confiance du fils envers son père: foi. – Non pas innocence et pureté (la psychanalyse a démoli ce mythe ) mais abandon des rancunes et pardon : charité. – Non insouciance et divertissement mais désir de grandir, envie de poursuivre la route: espérance
Il faut comprendre l’enfant non à partir de nos imaginations mais à partir de Jésus.
Il accepta à fond de recevoir sa vie de son Père, il décida de ne plus faire sa propre volonté mais la sienne, il fut fier de rester “le Fils”. Mais y eût-il jamais homme aussi mûr, aussi adulte que lui ? Il n’avait nulle peur de l’avenir, il ne s’inclinait devant aucun des Puissants, il disait à chacun sa vérité, si risqué cela soit-il, il osa même avoir une telle confiance dans son Père qu’il était certain qu’il lui rendrait la vie s’il la donnait par amour. –
Sommes-nous heureux d’être des enfants de Dieu assurés, fortifiés par la prière du NOTRE PERE… ?…
Merci, Père Jean, pour cette homélie qui touche absolument tout le monde. Je parlerai surtout de mon mariage et des enfants.
Je me suis mariée, il y a 35 ans, pour la vie. Pour moi, il ne peut en être autrement et jamais je ne demanderai le divorce. Si Henri le demande, ce sera le plus grand échec pour moi. Car cela voudra dire que je n’aurai pas assez aimé mon mari, pas assez compris ni assez aidé Henri.
Alors Seigneur, guide-moi sur le vrai, beau et bon chemin de la Vérité, chemin qui me permettra d’être une bonne épouse, aimante et compréhensive. Fais aussi Seigneur, que je devienne un véritable disciple pour tous ceux que je côtoie.
Mon mari m’a laissé libre du nombre d’enfants que nous aurions…. En tout cas, jamais l’avortement n’a été abordé chez nous, grâce à Henri qui ne m’aurait jamais imposé ce traumatisme.
Maintenant Jean-Yves a 30 ans et Delphine 34 ans, et je m’en occupe de tout mon coeur. Je leur fais des repas chaque jour et je m’occupe de leur linge. Je suis très heureuse car ils ont l’air épanoui, même Delphine qui souffre de schizophrénie.
Seigneur, merci de me nourrir chaque jour, avec RADIO ESPERANCE, mes revues chrétiennes et les messages chrétiens qui viennent gratuitement dans ma boîte mails.
Le Seigneur est heureux lorsqu’il voit une belle famille unie. Je peux dire que ma famille est assez soudée et cela fait mon bonheur.
PORTEZ-VOUS BIEN !!
Christiane
Avortement et euthanasie, condamnations à mort, homosexualité, famille contestée, multiplicité des divorces mais aussi des suicides, violence accrue de jeunes et même d’enfants, terrorisme mondial, famines et manque d’eau, pesticides et énergie nucléaire, inquiétudes sur l’avenir de la planète, etc. … combien de comportements humains sont évoqués, discutés, mis en interrogation ! Vie et mort ont-elles un sens ? Nous avons vu où conduisent les idéologies néfastes du nazisme et du communisme.
Où allons-nous ? Quels chemins emprunter pour que s’établisse un monde de paix et de fraternité ? Où est la vérité ? Un homme, un juif, il y a 2000 ans, a osé se présenter comme le Messie attendu, comme le Fils de Dieu, Dieu parmi nous. Il a osé dire : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » … Cela lui a valu condamnation à mort, Passion des plus douloureuses, et mort sur une croix !
Chrétiens nous le savons et le croyons. Il est ressuscité, toujours vivant, présent près de son Père. Il a donné aux hommes, à son Eglise, la mission de le faire connaître et aimer, de répandre sa Bonne Nouvelle, Parole de Dieu. Que proclame celle de ce dimanche ?
« Au commencement », nous dit la 1ère lecture, « le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre ». Il est le Créateur, non le hasard, de toutes les merveilles de la nature de notre terre comme celle de l’étendue indéfinie du cosmos. Il est créateur de l’homme, en précisant « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Il lui faut « une aide qui lui correspondra ».
Le texte de la Genèse présente l’homme donnant des noms à tous les animaux. Il a un pouvoir sur tout le monde animal dont il se distingue essentiellement. Il n’est pas interdit de penser, la Bible n’étant pas ouvrage scientifique, que sa création vient comme une magnifique fleur au sommet d’une plante de la vie, se développant d’une cellule initiale et à travers tout un évolutionnisme.
La réalité de la femme « issue de l’homme », « os de ses os, chair de sa chair » souligne l’égalité de nature entre l’homme et la femme. Mépriser celle-ci est interdit aux yeux de Dieu !
Toutefois la nature humaine, homme et femme, est destinée à la constitution de la famille pour l’expansion de l’humanité. Elle est « à l’image de Dieu », du Dieu Amour, et non l’homme seul. Leur union dans l’amour se veut, normalement , avec la venue de l’enfant, des enfants, en sachant que « tous deux ne feront plus qu’un ».
Le Psaume 127 indique ensuite : « Que le Seigneur nous bénisse tous les jours de notre vie ». Il est célébration de la famille avec père, mère, et enfants.
Mais qui, ici bas, peut donner voie et force à la famille pour aimer comme Dieu le souhaite sinon Dieu lui-même en Jésus Christ ? La 2ème lecture des Hébreux nous le fait comprendre. Jésus « abaissé un peu au-dessous des anges », « couronné de gloire et d’honneur à cause de sa passion et de sa mort » est de notre race humaine. Il « n’a pas honte de nous appeler ses frères ». Sa mort en croix, sommet d’amour, il l’a acceptée « pour le salut de tous ». Il est bon de nous en pénétrer l’esprit et le cœur.
L’Evangile (Marc 10, 2-16) peut paraître revêche, surtout à l’heure actuelle où les divorces se sont multipliés, où bien des relations humaines ne sont pas vécues selon le plan divin. Les pharisiens interrogeant Jésus sur la possibilité « pour l’homme de renvoyer sa femme », s’attirent la réponse de Jésus : « au commencement » ils ont été « créés pour ne faire plus qu’un ». Il ajoute : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ». C’est signifier la valeur, la grandeur du mariage aux yeux du Seigneur. Jésus n’hésite pas à taxer d’adultère l’homme ou la femme qui brise son couple pour constituer un autre couple, faute grave ! Elle empêche normalement la réception de l’Eucharistie et l’Eglise est interrogée sur la condition des chrétiens divorcés remariés. Sachons-le, ils ont toujours leur place dans l’Eglise, même s’il y a une croix à porter. Affirmons que ce serait faire injure à Dieu si cela devait faire croire qu’il cesse d’aimer les fautifs. Dieu est Amour et Jésus est venu pour sauver les pécheurs que nous sommes tous. Nous avons besoin de sa miséricorde pour être admis au Royaume de l’Amour où il veut conduire toute l’humanité. Elle ne nous est pas mesurée si nous tournons vers lui notre cœur. Comme les poissons dans les eaux polluées remontent vers la source pour vivre pleinement, remontons vers la source de l’amour qu’est Jésus Christ, « Chemin, Vérité et Vie » (Jean 14, 6)
En ce mois du Rosaire, ne craignons pas de prendre le chemin des hommes que Jésus nous a donné pour aller à lui, Chemin de Dieu : sa mère, notre mère du ciel, la Vierge Marie !
Depuis la fête du Sacré Cœur, nous sommes dans l’année du Sacerdoce. Tout au long des mois à venir, nous serons amenés à en découvrir différents aspects.
Aujourd’hui, l’Evangile nous parle de la grandeur du sacrement de mariage. Par leur manière de vivre, de se respecter, de s’aimer jusqu’au pardon et de se donner, les époux nous disent quelque chose de Dieu qui aime, qui se donne et qui pardonne. C’est leur mission et leur responsabilité.
Les religieux et religieuses ont répondu à un appel très particulier. Par toute leur vie, ils témoignent de l’absolu de Dieu. Ils montrent aux yeux du monde que Dieu mérite qu’on lui consacre toute une vie. Certains avaient une brillante situation. Ils ont tout quitté pour suivre le Christ. Il suffit d’aller dans certains monastères pour s’en rendre compte.
Et puis, nous avons dans l’Eglise des prêtres. Après l’année saint Paul, notre pape a ouvert une année sacerdotale. Nous aurons l’occasion d’en reparler tout au long des mois à venir. Le prêtre est appelé et envoyé par son évêque pour construire le Corps du Christ en lien avec les autres prêtres. Sa mission c’est de prolonger la présence du Christ unique et souverain prêtre. Il est envoyé pour proclamer la Parole et conduire au Père le peuple dont il a la charge. En communion avec l’évêque et les autres prêtres, il participe à l’unique sacerdoce du Christ et à sa mission rédemptrice.
C’est ainsi que l’Eglise a besoin de tous ses membres pour remplir sa mission : Des couples qui vivent fidèlement leur mariage, des religieux entièrement donnés au Christ et des prêtres qui répondent généreusement à son appel. C’est un peu comme sur un terrain de sport. Pour parvenir à la victoire, la participation de tous est absolument nécessaire. Personne ne doit rester sur la touche.
Homélie pour le 27ième dimanche du Temps Ordinaire, année B
Il faut avoir confiance en Dieu, mon enfant
La confiance est au cœur des lectures de cette célébration puisque sans elle l’amour ne peut exister. Dans la première lecture, il est bon de redécouvrir que l’homme a du attendre que la femme existe pour se mettre à parler, pour entrer en dialogue (Première lecture). Un dialogue qui lorsque teinté de sentiments se met à l’unisson dans une relation. A ce moment, deux êtres vont vers un. Il ne s’agit donc pas d’une fusion, d’une unité étouffante mais plutôt d’un souhait de se mettre en marche ensemble sur un même chemin. Tel est l’ambition de Dieu sur notre humanité.
Ce que Dieu attend de nous, c’est l’amour. Réjouissons-nous de ce que Dieu attend de nous et de l’amour qu’il nous invite à vivre dès maintenant. Aimer, c’est oser risquer… Risquer de souffrir car l’autre n’est jamais à l’image de ce que nous rêvons. Il reste pleinement lui-même, elle-même.
Aimer, c’est risquer de vivre des moments merveilleux et d’autres plus redoutables. Aimer, c’est aussi ressentir en soi, à la fois de la crainte et des espoirs fou, c’est se rencontrer, se découvrir puis s’épanouir en s’aimant. Aimer n’est donc pas neutre puisque lorsque j’aime quelqu’un ce sont les fondements de mon être qui sont atteints. A nous alors de prouver, dans la relation, que l’amour existe. Et cela se fait tout simplement en faisant confiance. En ce sens, la confiance est une qualité existentielle nécessaire à l’accomplissement de toute notre vie. Par contre, vivre dans la défiance pourrit l’existence car dans ce cas, nous n’avons personne sur qui nous osons compter pour avancer.
La confiance est une qualité étonnante et complexe. Elle ne se possède pas. Elle se donne. On « fait » confiance. Elle n’est donc pas innée et demande bien un acte de notre volonté pour exister. C’est moi, et moi seul, qui décide de faire ou de ne pas faire confiance et ce, sur base d’une multitude de facteurs. Il y va donc de ma responsabilité personnelle. Il me suffit de le décider.
Choisissez de faire confiance, confiance en vous-même, confiance en la vie, confiance en Dieu. Tel est le sens de nos existences. Dieu peut nous donner un cœur neuf, un esprit nouveau. Le vrai problème pour chacun de nous, ce n’est pas la conversion des autres, mais la nôtre ; c’est de transformer notre propre cœur. Seul Dieu est capable de nous apprendre à aimer comme il nous aime, c’est à dire gratuitement et sans retour. Il est fidèle, même si nous le trahissons. Il nous conserve sa tendresse absolue, indépendamment de notre comportement à son égard et sa volonté coïncide toujours avec notre vrai bonheur. « Il n’y a pas de crainte dans l’amour, l’amour parfait la bannit » (1Jn4, 17-18)
« Il faut avoir confiance en Dieu,mon enfant, il a bien eu confiance en nous. Il faut faire confiance à Dieu, il nous a bien fait confiance à nous. Il faut faire crédit à Dieu, il nous a bien fait crédit à nous. Quel crédit ? Tous les crédits ! Il faut faire foi à Dieu, il nous a bien fait foi à nous. « Charles Péguy, De la deuxième vertu »
Amen.
Michel Houyoux, diacre permanent
Certains vont peut-être célébrer dans une Maison de Retraite ou une communauté âgée.
La grande tentation dans une maison de retraite serait de dire que cet évangile ce n’est pas pour nous, que c’est plutôt pour les jeunes et que c’est à eux qu’il faut le dire. Rassurez-vous, nous le leur disons, en particulier lors des célébrations de mariage. D’ailleurs, c’est cette lecture d’évangile qu’ils choisissent le plus souvent.
J’ai eu plusieurs fois la joie de fêter les 50 ans ou 60 ans de mariage de couples anciens. Ils nous ont dit que pour eux, cela n’a pas toujours été facile. En prenant de l’âge, on devient parfois un peu grincheux. Mais on est toujours là et on essaie d’avancer ensemble à la suite du Christ. Dans un monde où tout devient jetable, les jeunes ont besoin de ces témoignages de fidélité dans la durée.
En ce jour, les plus anciens rendent grâce au Seigneur pour tout ce qu’ils ont vécu de grand et de beau tout au long de ces années. Mais en même temps, nous lui confions tous ceux qui vivent des situations douloureuses, tous ces couples décomposés et recomposés. Nous nous tournons ensemble vers notre Dieu avec la ferme conviction que, pour lui, il n’y a pas de situation désespérée et que rien ne peut nous séparer de son amour.