4ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 13 décembre 2009Textes bibliques : Lire
Dans quelques jours, nous allons fêter Noël. La liturgie de ce dimanche est remplie de cette joie à venir. Bien sûr, les textes bibliques ne se réjouissent pas du réveillon qu’on va préparer ni des cadeaux que l’on sait cachés quelque part dans la maison. Notre joie, c’est plutôt celle d’une famille qui attend “un heureux événement.” Cet événement ce n’est pas seulement la naissance d’un petit enfant, c’est la venue de Dieu sur terre. Nous nous réjouissons particulièrement en relisant l’évangile de la Visitation qui est un mystère joyeux par excellence.
Rappelons-nous : Marie vient de dire “oui” au projet de Dieu qui lui a été transmis par l’ange Gabriel. Plus que jamais, elle est la Servante du Seigneur. Aussitôt, elle se lève et elle se met en route pour aller auprès de sa cousine Elisabeth devenue enceinte du futur Jean Baptiste. En toute hâte, elle va parcourir environ 150 kilomètres. Elle n’est pas préoccupée de sa propre fatigue. Elle sent qu’Elisabeth a besoin d’elle sur le plan matériel, psychologique et spirituel. Il lui faut bien sûr une aide ménagère mais aussi un être pour communier avec elle au mystérieux bonheur de la vie.
La Vierge Marie n’a pas changé : si nous l’appelons, elle court toujours vers nous. Et Jésus est en elle ou à ses côtés. Bien sûr, nous ne sommes pas Elisabeth et Marie n’est pas notre cousine : elle est bien plus puisqu’elle est notre mère. C’est Jésus qui l’a voulu ainsi quand il était sur la croix. La Vierge Marie est venue dans notre vie. Elle vient toujours comme pour Elisabeth. C’est avec elle que nous nous préparons à vivre un vrai Noël et à accueillir le Christ Sauveur dans notre vie.
La raison d’être de Marie, sa vocation, c’est son Fils. Elle ne vit que pour le donner au monde. A l’approche de Noël, elle est là pour nous inviter à l’accueillir, lui donner la première place dans notre vie et faire “tout ce qu’il nous dira.” Avec lui, c’est la joie, c’est l’amour qui entrent dans notre vie. Il est celui qui vient “nous rendre espoir et nous sauver.” Il veut habiter le cœur des hommes. Alors oui, soyons dans la joie et l’allégresse.
Ils sont nombreux dans notre monde ceux et celles qui vont fêter Noël sans penser à cette bonne nouvelle. Tout est prévu, le sapin, les décorations, les cadeaux, le réveillon, mais on oublie Celui qui est à l’origine de ces festivités. Certains en viennent même à penser que la religion n’a rien à voir avec la fête de Noël. Alors, comme Marie et avec elle, nous sommes tous appelés à nous mettre en route “rapidement”. Nous sommes envoyés dans ce monde pour y être les témoins et les messagers de l’amour qui est en Dieu.
La visitation c’est quand une personne vient à nous avec Jésus en elle. Quand l’Amour s’approche de nous, c’est quelque chose d’extraordinaire. La visitation c’est aussi quand nous allons vers l’autre, en particulier vers celui ou celle qui souffre de la solitude, la maladie, la précarité. Nous voulons l’aider mais aussi lui porter ce Dieu Amour et le faire resplendir dans la mesure où il nous habite. Et comment ne pas penser à toutes ces personnes qui vont porter l’Eucharistie aux malades ? Elles vivent ce parcours comme Marie dans un cœur à cœur silencieux avec ce Jésus qui est entre leurs mains. Et nous n’oublions pas les catéchistes qui portent le Christ à des enfants qui le connaissent si peu dans leur famille
A l’approche de Noël, nous venons puiser auprès de Celui qui est à la source de tout amour et de toute joie. Puis comme Marie et avec elle, nous sommes envoyés. Ce n’est pas pour demain ou plus tard mais pour aujourd’hui. Elle s’est mise en route “aussitôt” après l’annonce de l’ange. Pour nous aussi, la mission est une priorité absolue qui ne doit pas attendre. Avec Marie, nous apprenons à ouvrir nos yeux, notre cœur et nos mains à toutes les situations de souffrances dans nos familles, nos quartiers, nos villages. C’est avec elle et avec Jésus que nos visites pourront devenir des “visitations.”
A la fin de la messe, nous entendons cette parole : “Allez dans la paix du Christ…” C’est un envoi en mission. Nous sommes envoyés pour porter la paix à tous ceux et celles que nous rencontrerons sur notre route. Demandons au Seigneur qu’il nous donne de suivre l’exemple de Marie. Avec elle, nous allons porter le Christ aux hommes d’aujourd’hui ; nous allons leur dire la bonne nouvelle de sa présence et de son amour.
D’après diverses sources
Pour ceux qui cherchent d’autres sources : Voir ici
Pour prier le Rosaire en audio : Ecouter ici (avec Internet Explorer ou Maxthon)
Voici une crèche envoyée par un internaute :
Que notre oui soit confiance, le Seigneur ne nous demande pas autant qu’il a demandé à Marie !! Bonne fête de Noël à tous et plus particulièrement à Jean qui fait ce merveilleux lien de communion entre nous.
Alors, je sors et que vois-je ? Des vitrines débordantes de mets de choix, des jouets plus sophistiqués les uns que les autres et j’en passe.
Dans les journaux, c’est pareil : où passer le réveillon et j’en passe…
Alors, je rentre chez moi, et je me plonge dans mes revues chrétiennes qui parlent enfin du SEIGNEUR !!!! Je vais sur les sites chrétiens qui me nourrissent vraiment.
D’ailleurs, par mesure de rétorsion, je veux un cadeau VRAI : UN ABONNEMENT A UNE REVUE CHRETIENNE ; d’autre part, je ne m’empiffrerai pas à Noël et j’aurai une pensée presque constante pour mon Seigneur.
Heureusement, mon ciel s’éclaircit un peu, puisque nous irons à la messe de Minuit où je communierai de toute mon âme.
Marie a répondu aussitôt à Dieu : alors moi aussi je reste à l’écoute du Seigneur et je lui dis : parle, ta servante écoute.
PASSONS UN VRAI NOEL ! Que le Seigneur occupe tout notre coeur !
Christiane
Portons dans notre coeur les besoins de nos frères et soeurs et confions-les à la misericorde de notre Dieu.
R/ Toi notre Père, entends notre prière
Plusieurs personnes seront éloignées des leurs durant le temps des Fêtes ou devront travailler. Pour que la joie de cette fête les habite malgré tout, prions le Seigneur. R/
Des personnes agées ou malades seront seules pour fêter Noël. Pour que l’Esprit du Christ nous pousse et nous aide à combler cette solitude, prions le Seigneur. R/
Dans certaines familles, des tensions et des blessures se feront sentir à l’occasion des Fêtes. POur que la paix du Christ les habite et les guérisse, prions le Seigneur.
R/
Pour nous tousqui attendons dans la foi le Seigneur. Pour que la foi de Marie nous apprenne à l’accueillir pleinement, prions le Seigneur. R/
Dieu Père, accueille notre prière pour nos prière pour nos frères et soeurs. Donne-nous de partager ta tendresse et ton attention envers eux. Nous te le demandons par Le Christ, notre Seigneur, AMEN.
Aujourd’hui, dernier dimanche avant Noël ! Dimanche passé c’est de joie que la liturgie abreuvait nos cœurs. Ce jour ne restreignons pas cette joie, bien au contraire, puisque nous voilà invités à contempler Marie dans son attente de Jésus, le Messie attendu depuis des siècles par le peuple d’Israël, le Sauveur du monde qu’elle va bientôt enfanter. Quelle joie en effet de nous lier d’amour avec notre Mère du Ciel, de l’invoquer pour notre propre marche vers Dieu.
L’Evangile (Luc 1, 39-45) nous présente Marie « en route rapidement » vers sa cousine Elisabeth, en Judée, à plus de 100 km de Nazareth. Enceinte, son chemin, même si à dos d’âne, ne fut certainement pas sans gêne. Elle tient à seconder Elisabeth , âgée, dont elle sait qu’elle porte en elle le futur Jean Baptiste. Saluant sa cousine celle-ci sentit en elle son enfant « tressaillir d’allégresse ». Remplie de l’Esprit Saint elle « s’écria d’une voix forte (c’est important) : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni ». Eclairée par le Seigneur, Elisabeth comprend la valeur de Marie, et celle, infiniment plus grande, de l’enfant qu’elle mettra au monde. Que son bonheur de recevoir Marie soit aussi le nôtre. Que la grandeur si profonde de « celle qui a cru … aux paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » fortifie notre propre foi.
Les textes de la Parole de Dieu viennent aider notre louange et notre amour.
La 1ère lecture de Michée (700 ans avant Jésus Christ) indique le lieu de naissance, Bethléem, « où enfantera celle qui doit enfanter ». De l’enfant le prophète rapporte : « sa puissance s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre, il sera la paix ! » Annoncée déjà, puisqu’il sera la Paix, sa puissance infinie d’amour, avec la paix si recherchée dans notre monde divisé et même déboussolé. De cette paix Marie n’est pas séparée !
Le psaume 79, dans son refrain comme ses versets, dicte notre attitude : Dieu, fais nous revenir ; que ton visage s’éclaire (il le sera par Jésus) et nous serons sauvés ». « Visite cette vigne, protège-la, celle qu’a plantée ta main puissante », peut s’appliquer à l’Eglise, sainte en sa tête Jésus, mais invitée à l’être aussi dans ses membres, dont nous sommes. Reconnaissons que nous avons beaucoup « à faire », peuple pécheur, pour correspondre à la volonté divine. Marie peut nous aider !
Le texte des Hébreux (2ème lecture) nous restitue la prière du Christ venu dans le monde en accomplissant la volonté de Dieu qu’il fait sienne. Il apporte un progrès possible dans la conduite de l’humanité en supprimant « l’ancien culte pour établir le nouveau ». Dans l’Eglise qu’il a fondée, en place des sacrifices et offrandes de l’ancienne loi de Moïse, il établit le culte de l’âme et du cœur. L’offrande du corps de Jésus sur la croix, « une fois pour toutes » est maintenant le sacrifice, puissance d’amour, qui sauve pour l’éternité. L’Eglise, comme l’a si bien précisé le Concile Vatican II, est le nouveau peuple de Dieu de tous les baptisés en marche vers le Royaume des cieux.
La liturgie présente nous demande des attitudes cultuelles du cœur et non pas d’un devoir à accomplir sous peine de péché. Ne regrettons pas le temps où pour avoir « sa messe » il suffisait d’être présent de l’offertoire à la communion. Nous sommes sortis d’une loi d’obligation pour revêtir un amour du Seigneur dans toute notre vie, à l’image de son amour. L’Eucharistie est une rencontre avec Jésus , dans la foi et dans l’amour. Elle doit nous pousser, sauf obligation, à une présence à la messe du chant d’entrée à l’envoi signifié par le prêtre. Que Marie, aimée et priée, nous aide à nous accrocher solidement à Jésus qui vient parmi nous, avec une foi, une espérance, et un amour de tous les jours !
O Marie, notre Mère du Ciel, toi qui a engendré la Paix ; Reine de la Paix, donne-nous ton fils ; prie pour nous pauvres pécheurs !
Marie nous rend Visite
L’historien moderne s’attache à reconstituer, avec la plus grande exactitude possible, les événements qu’il veut raconter de sorte que le lecteur est sûr que “tout s’est bien passé comme il le dit”. Mais lorsque saint Luc, plus de 80 ans après les faits, veut évoquer l’enfance de Jésus, il n’entend pas narrer des petits épisodes avec précision. Son intention, ce qui le passionne, c’est de montrer la foi de la communauté chrétienne en Jésus ressuscité. Il veut proclamer que Jésus était bien Seigneur dès sa conception, que Marie, sa mère, était déjà comme la figure de l’Eglise et que tout ce qui s’est produit accomplissait les Ecritures. Le passé est évoqué dans le but de soutenir la foi présente et pour affermir l’espérance en l’avenir. La scène de la Visitation, évangile de ce dimanche, n’est donc pas un reportage pris sur le vif: c’est déjà comme une homélie, un enseignement donné à l’Eglise de tous les temps pour qu’elle croie en l’Incarnation et pour qu’elle accomplisse sa mission.
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.
Une jeune paysanne quelconque, d’un village insignifiant de Galilée, vient de vivre l’événement qui va changer l’histoire du monde: Dieu a distingué celle que personne ne remarquait et lui a proposé de devenir la mère du Messie attendu. Non d’un simple roi ni d’un grand prophète, mais du propre Fils de Dieu, comblé de l’Esprit, pour inaugurer un Royaume qui ne passera jamais. Bouleversée par cette visite, Marie a tremblé, a questionné, a buté sur ses limites puis finalement a cru à l’incroyable: ” Voici la servante du Seigneur: que tout se passe pour moi comme tu l’as dit”. Or, en outre, lors de cette annonce, il lui a été dit que sa parente, Elisabeth, demeurée stérile après plusieurs années de mariage, était enfin enceinte.
Marie pourrait se donner le temps de réaliser ce qui lui arrive, se calfeutrer à l’abri chez elle afin de protéger le trésor qu’elle porte, se réfugier dans un petit ermitage pour se livrer à la prière et à la contemplation. Au contraire, sur le champ, Marie a décidé d’entreprendre le voyage. “Rapidement”: elle ne tergiverse pas, ne perd pas de temps en cogitations. Et elle ne part pas pour aller constater la véracité du fait ni pour exhiber sa propre et suréminente dignité mais pour soutenir Elisabeth dans ses dernières semaines puisqu’elle va demeurer chez elle jusqu’à son accouchement.
Tant il est vrai que la vocation est toujours une “pro-vocation”, que l’appel de Dieu est un privilège mais toujours “pour” les autres. Répondre à Dieu “Je suis la servante du Seigneur” entraîne de se faire “servante de sa sœur”. Une illumination qui bloquerait un voyant dans l’extase serait illusion; une écoute de Dieu qui ne deviendrait pas écoute d’autrui serait aliénation.
Elle entra dans la maison d’Elisabeth et salua Elisabeth. Or quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle et elle fut remplie du Saint-Esprit.
Prendre l’initiative de venir – pénétrer dans la maison – saluer l’autre: Marie se comporte envers sa parente de la même façon que l’ange Gabriel à son égard. Elle est “l’ange”, l’envoyée de Dieu. Et même elle n’a nul besoin de parler: sa seule présence suffit à bouleverser l’autre. La surprise de la visite inattendue a peut-être provoqué le premier mouvement du fœtus mais Luc interprète de façon théologique: Jésus, en Marie, apporte au futur Jean-Baptiste l’Esprit de Dieu comme l’ange Gabriel avait dit au père, Zacharie le prêtre:
” Ta femme Elisabeth t’enfantera un fils…Il sera rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère” (Luc 1,13-15)
Quelques années plus tard, Jésus se présentera au baptême de Jean, il paraîtra donc comme son disciple qui, après l’arrestation de son maître, prendra sa succession. Luc dément: Jean est un personnage d’une immense envergure, prophète sanctifié dès le sein maternel, mais cette grandeur lui a été conférée par Jésus. Jean est apparu le premier sur la scène de l’histoire mais Jésus est le premier en grâce et c’est de lui que son précurseur tient sa force. Autrement dit c’est la Loi (proclamée par les prophètes) qui apparaît d’abord mais toute sa valeur lui vient de celui qu’elle annonce et sa mission est de conduire à lui. Car lui seul peut sauver l’homme.
Marie se contente de saluer sa parente, de lui souhaiter la “shalom”, la paix de Dieu. Sous l’action de l’Esprit, c’est Elisabeth qui exprime sa réaction: elle clame un éloge qui tient en 5 parties ( la typographie fait remarquer les concordances de la construction ) : Elisabeth s’écria d’une voix forte :
” Tu es bénie entre toutes les femmes
Et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ”
Au cœur de cette exclamation brille l’expression ” Mère de mon Seigneur “: Marie n’est pas porteuse du plus grand des prophètes ni du plus génial des sages ni d’un homme qui serait transfiguré en “fils de Dieu” lors de son baptême. Dès sa naissance dans le sein de Marie, Jésus est Fils de Dieu et Marie sera à bon droit saluée plus tard comme “theotokos”, Mère de Dieu. Son sein est bien un “tabernacle”. Son voyage n’était pas curiosité mais mission: la vie nouvelle en Christ envoie à la rencontre de l’autre.
Le texte ruisselle d’une joie profonde ( allégresse, bonheur, heureuse…). Marie survient à l’improviste, elle rayonne de la Vie qu’elle porte et qui la transfigure: comment celui ou celle qui lui ouvre sa porte ne serait-il pas comblé(e) ? L’acte de foi est accueil de l’Eglise qui porte en elle un mystère, une Présence, un Dieu silencieux qui n’est ni juge des fautes ni récompense des qualités – mais gratuité et plénitude. La peur s’éteint, l’idolâtrie s’effondre, la lumière jaillit: comment le cœur ne bondirait-il pas d’allégresse ?
Et lorsque Elisabeth loue Marie, ce n’est ni pour sa virginité ni pour son “immaculée conception” mais pour sa FOI ! La grandeur de Marie réside dans le fait qu’elle a osé faire confiance: sans réticences, de manière totale – comme une femme se donne à la maternité éclose en elle – Marie a CRU. Lorsque, plus tard, une femme, éblouie par l’enseignement de Jésus, enviera la mère qui l’a porté, il répondra: ” Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui l’observent” ( Luc 11, 28).
La foi est espérance – certitude que si Dieu dit quelque chose, cela se réalisera certainement. Comment ? Marie n’a pas exigé de connaître son avenir: elle sait que Dieu la guidera toujours.
Elisabeth est ainsi la première de l’immense multitude qui, depuis 20 siècles, continue à chanter Marie comme elle a osé le dire dans sa prière qui va jaillir à la suite
“…Et toutes les générations me diront bienheureuse…”
Remarquons le parallèle voulu par Luc entre les débuts de ses deux livres, l’Evangile et les Actes des Apôtres:
* Marie écoute le message de Dieu, elle cherche à le comprendre, elle le croit c.à.d. elle se donne.
——— De même la 1ère communauté écoute l’ultime instruction de Jésus ressuscité et le croit ( Ac 1, 7-8)
* Marie reçoit l’Esprit qui la rend féconde.
——— De même la 1ère communauté, au cénacle, reçoit l’Esprit de Pentecôte ( Ac 2, 1-4)
* Marie quitte sa maison en hâte pour se rendre en visite chez l’autre.
——— De même, la communauté sort vite du cénacle, descend dans la rue et rejoint la foule des passants.
* Marie chante son Magnificat: ” …Le Seigneur a fait pour moi des merveilles…”
——— De même l’Eglise explose de joie, chante, danse et “proclame les merveilles de Dieu” ( Ac 2, 11)
Marie est le modèle de l’Eglise, elle est sa réalisation initiale; l’Eglise doit imiter son modèle.
* * * * * * *
Noël est maintenant tout proche: la ville multiplie ses efforts pour créer une ambiance de fête, le commerce déploie ses charmes pour accélérer les achats. Vacarme, luxe, artifices enjôleurs pour séduire.
Doucement, discrètement, sans bruit, Marie nous fait signe: la petite pauvre vient nous rendre visite, elle nous prie de l’accueillir, de partager avec elle la Bonne Nouvelle de celui qui vient nous aimer et nous sauver.
Et elle nous suggère de devenir, à notre tour, “des anges”, des envoyés de Dieu: l’important ce ne sera pas la quantité de paquets chamarrés dans nos bras, ni le nombre de bouteilles pour donner un plaisir factice mais le vrai bonheur qui nous habitera et que nous avons, comme Marie, envie de partager.
Les autres voient-ils en nous des vrais croyants ?
R. D