3ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 17 janvier 2010Textes bibliques : LIRE
Nous lisons aujourd’hui le début de l’évangile de saint Luc. Dès le départ, il précise qu’il désirait affermir la foi de Théophile dont le nom signifie “ami de Dieu”. Voilà déjà un appel qui nous rejoint aujourd’hui. Ce récit s’adresse aussi à chacun de nous pour que, nous aussi, nous le communiquions à d’autres. C’est pour nous une manière de faire grandir l’Eglise. Nous ne mesurons sans doute pas assez le cadeau qui nous est fait : Cela vaudrait la peine d’entreprendre cette semaine une lecture continue de l’évangile de Saint Luc en nous rappelant que le plus important c’est de nous en nourrir et d’y rencontrer le Christ.
Le texte de ce dimanche nous présente le début du ministère de Jésus. Peu de temps après son baptême, il commence à enseigner en Galilée. Tous les gens parlent de lui. Ce jour-là, il revient à Nazareth, le village où il a grandi. Comme il en a l’habitude, il va à la synagogue et il se lève pour faire la lecture. Cette lecture, c’est lui qui la cherche et il la trouve. “L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur”.
En écoutant Jésus proclamer ce texte, nous pouvons déjà imaginer son grand amour pour les Ecritures. Qu’en est-il pour nous ? Aujourd’hui, le même Christ voudrait nous apprendre à prier en ouvrant la Bible avec soin et en lisant les textes proposés pour ce dimanche. Il est indispensable que toute prière, tout témoignage et toute prédication s’appuient sur la Parole de Dieu. Il est heureux de constater que l’Ecriture retrouve toute sa place dans la liturgie. De plus en plus de familles prennent du temps dans la semaine pour se préparer à mieux accueillir les textes qui seront proclamés le dimanche. Cette Parole doit être accueillie avec le même respect que l’Eucharistie.
En ce jour, le Christ a une bonne nouvelle à nous annoncer : l’Ecriture devient Parole parce qu’elle est proclamée ; c’est une bonne nouvelle pour les pauvres et les exclus de tous les temps ; c’est une annonce de libération et de guérison. Dieu s’intéresse aux petits, aux pauvres, aux captifs, aux malades et aux pécheurs. Alors, n’ayons pas peur de nous tenir devant lui pour nous reconnaître petits, pauvres, aveugle et pécheurs. C’est ainsi que nous pourrons accueillir la libération que le Christ est venue apporter et en être les messagers dans le monde d’aujourd’hui.
Deux mille ans après, le mal, les injustices, les souffrances de toutes sortes sont toujours là. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont profondément meurtris par le tremblement de terre qui vient d’éprouver Haïti. D’autres souffrent de maladies incurables. Et bien sûr, nous n’oublions pas ceux et celles qui sont victimes de la haine et de la violence des hommes. Et même tout près de nous, des personnes peuvent être en grande difficulté et ne pas avoir de quoi se nourrir. Quand nous voyons tant de malheurs, nous risquons de nous sentir dépassés. Et beaucoup en viennent à se poser la question : “Où est-il cet aujourd’hui de la bonne nouvelle ?”
Pour répondre à cette question, il suffit de regarder les nombreux témoignages vécus autour de nous et dans le monde : Cette bonne nouvelle, nous la voyons se réaliser dans cet immense élan de générosité des chrétiens et des non chrétiens à l’égard du peuple d’Haïti. Elle est aussi à l’œuvre quand nous allons voir un malade sur son lit d’hôpital, quand nous partageons avec celui qui a faim. Aucun organisme n’a œuvré plus que l’Eglise au service des plus pauvres. C’est elle qui, tout au long des siècles, a ouvert des hôpitaux, des orphelinats, des léproseries. Et aujourd’hui, elle est présente à travers divers organismes, secours catholique, CCFD, ACAT, éducateurs de rues, visiteurs de prisonniers…
Il nous appartient de faire en sorte que cette Parole de Dieu se réalise aujourd’hui dans nos divers milieux de vie. Cela ne sera possible que si nous nous en imprégnons pour en devenir les serviteurs fidèles. Comme les gens de la synagogue, nous fixons notre regard sur Jésus pour accueillir son message libérateur. Et comme lui, nous sommes ensuite envoyés pour rejoindre les gens là où ils vivent. Cette bonne nouvelle doit être annoncée dans les églises mais aussi dans les divers lieux de vie, de travail et de loisirs. C’est en vue de cette mission que l’Esprit du Seigneur nous est donné. Aujourd’hui comme autrefois, il nous conduit vers les pauvres, les exclus, ceux et celles qui ont perdu ou oublié leur dignité.
“Seigneur, vois ton peuple assemblé, ton peuple venu pour t’écouter. Ouvre nos oreilles à ta voix, nos cœurs à ta Parole qui peut les transformer. Et fais de nous des messagers de cette bonne nouvelle dans le monde d’aujourd’hui.”
D’après diverses sources
Pour la proclamation de la Parole, on doit avoir le même respect en lisant sur le grand livre de la Parole et non dans un petit missel.
Le même Seigneur est présent dans sa Parole et dans l’Eucharistie.
L’évangile de ce dimanche est composé de deux parties: d’abord l’introduction où saint Luc présente le projet de son œuvre; ensuite les débuts de la mission de Jésus. Faute de place, et vu son importance, nous n’étudierons que ce 2d point.
LE COMMENCEMENT DE LA MISSION DE JESUS
Nous l’avions vu lors de la fête du baptême de Jésus ( le 10 janvier), le rite par Jean-Baptiste de purification par l’eau a été à peine évoqué par Luc car l’événement essentiel s’est déroulé tout de suite après:
” Jésus, baptisé, priait: le ciel s’ouvrit et l’Esprit-Saint descendit sur Jésus, sous une apparence corporelle, comme une colombe; une voix vint du ciel: ” Tu es mon Fils : moi aujourd’hui je t’ai engendré” …” (3, 21-22).
Cette déclaration solennelle du psaume 2 était celle que le Grand Prêtre prononçait, au nom de Dieu, lorsqu’il oignait d’huile consacrée un nouveau roi. Elle devait également être faite pour désigner le Roi Messie attendu (Messiah, en hébreu, signifie “oint” et se traduit en grec par “Christos”). Donc, à l’issue de son baptême, sans qu’il soit besoin de recourir à l’huile, Jésus reçoit directement une infusion d’Esprit qui est la Force de Dieu. Celui-ci le nomme “son Fils”: il est bien le Messie royal espéré, le Christ. L’heure de l’action a sonné : son Père lui intime une mission à accomplir sur le champ: “aujourd’hui”. Comment, par quels moyens, réaliser cette tâche ? Jésus doit réfléchir: après le passage à travers l’eau, il pénètre dans le désert, comme ses ancêtres hébreux, après la traversée de la Mer Rouge, se sont enfoncés dans le désert du Sinaï:
” Alors Jésus, rempli d’Esprit-Saint, revint du Jourdain et il était dans le désert, conduit par l’Esprit…” (4, 1)
Il écarte trois contrefaçons diaboliques de sauver l’humanité et il opte pour un autre moyen: La PAROLE NUE sera la proposition et l’instrument du salut. L’humanité ne peut être sauvée que librement: chacun aura à écouter puis à opter, comme Jésus, en toute conscience. L’ancien charpentier de Nazareth devient prophète itinérant. Il est invité à prêcher dans les synagogues des villages et très vite on parle de lui dans la région.
Lorsque Jésus, avec la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région.
Il enseignait dans les synagogues des Juifs et tout le monde faisait son éloge.
LE DISCOURS PROGRAMME A NAZARETH
A la différence de Marc et Matthieu qui rapporteront la scène plus tard, Luc raconte tout de suite le passage de Jésus dans son village de Nazareth. Tous le connaissent bien, plusieurs ont été ses voisins, ses clients. Comme certains d’entre eux, il était allé se faire baptiser par Jean-Baptiste mais ensuite, au lieu de rentrer chez lui, il avait abandonné sa mère et son métier et s’était mis à prêcher en circulant. Et le revoici de passage. Tous l’ont congratulé, joyeux de voir revenir un enfant du pays en train de devenir célèbre.
Le sabbat est le grand jour de fête où la communauté cesse le travail et se rassemble le matin pour l’office de prière. Il y a les bénédictions puis la lecture d’un passage de la Torah, le chant du psaume puis une seconde lecture tirée des Prophètes bibliques. Le responsable a dû demander à Jésus de faire cette dernière.
Il vint à Nazareth où il avait grandi. Comme il en avait l’habitude, il entra dans la synagogue, le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit:
” L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, proclamer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur” ( Isaïe 61, 1….)
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Ce texte était-il celui prévu pour ce jour-là ou Jésus l’a-t-il choisi lui-même ? On ne sait. Toujours est-il qu’il s’approprie ce texte et il le présente comme son discours programme.
Dans le livre d’Isaïe, on parle à plusieurs reprises d’un personnage appelé “Le serviteur du Seigneur” qui sera oint par Dieu et comblé de l’ Esprit; il vivra une obéissance parfaite aux ordres de Dieu et il apportera le droit et la justice non seulement à Israël mais à toutes les nations. ( Lire: Isaïe 61, 1…; 42, 1-3; 49, 1-5; 52, 13 à 53, 12;…)
Jésus a refermé le rouleau, l’a rendu au servant: il s’assied selon la coutume. Tous, intrigués, le fixent des yeux. Silence total. Suspense ! Que va-t-il dire ? Quel commentaire va-t-il faire de ce texte ?
Alors il se mit à leur dire:
“Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit”.
Stupeur générale ! Il y a de quoi suffoquer, avouons-le !!!
— Le pauvre charpentier du village s’identifie à l’immense personnalité de ce Serviteur de Dieu !!??
— Sans rien de changé dans ses apparences, il se déclare comblé et animé par l’Esprit de Dieu !!??
— Il assume la mission universelle du Serviteur !!??
— Et pour lui cette mission n’est pas un projet lointain: elle est déclenchée, en voie de réalisation “aujourd’hui” !!??
Toute la suite de l’Evangile montrera comment Jésus accomplit ce programme : ce ne sera ni une œuvre guerrière, ni une œuvre politique, ni même ce que l’on appelle une œuvre sociale, caritative. Car en fait Jésus ne rendra la vue qu’à un ou deux aveugles; il ne répondra pas à l’appel de Jean-Baptiste en prison pour venir le libérer; il ne supprimera pas l’esclavage et la domesticité; il ne distribuera pas des vivres; il ne supprimera pas les geôles; il ne rejoindra pas les rangs des zélotes pour fomenter la révolution violente…..
Il nous faut sans cesse relire et méditer l’Evangile pour comprendre en quoi consiste précisément cette mission fondamentale qui n’est rien d’autre que l’arrivée du Royaume de Dieu sur terre.
En tout cas, cette déclaration de Jésus est terriblement dérangeante: l’auditoire va se cabrer et rejeter Jésus – cf. la suite de la scène dimanche prochain.
L’HOMELIE : COMMENT UN VIEUX TEXTE EST ” PRESENT”
Jésus inaugure sa mission en citant les Ecritures où il a lu ce qui lui est arrivé au baptême et quelle vocation son Père lui a confiée. Il a su interpréter le Livre, il y a entendu la voix de son Père qui lui parlait réellement, il a compris son identité, il en a reçu sa vocation. Tout l’histoire de son peuple convergeait sur lui; il venait pour l’accomplir, la mener à terme, proclamer à tous la Bonne Nouvelle.
Cette scène est l’occasion de réfléchir à la place que tient dans notre vie chrétienne la lecture et l’écoute des Ecritures. Y cherchons-nous à comprendre notre identité nouvelle “dans l’Esprit de Dieu” et à percevoir la mission que cette vocation nous confère ? Ce que nous appelons l’Ancien Testament et que nous connaissons si mal est une mine pour connaître Jésus: n’a-t-il pas dit à ses disciples: ” Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été dit de moi dans la Loi et les Prophètes ?” (Luc 24, 44)
LA LITURGIE DE LA PAROLE n’est pas ” l’avant-messe”. Pas plus que la conversation des convives n’est “l’avant-banquet”. Si tous les mélomanes sans exception, à Paris comme à New-York, à Pékin comme à Moscou arrivent à l’heure au concert, pourquoi l’assemblée chrétienne n’est-elle jamais complète dès le début ?…Ne serait-ce pas parce qu’on ne veut pas écouter une parole qui remet en question? On veut bien prier, chanter, consommer une Hostie…mais on n’aime guère accueillir une parole qui ouvre un nouveau chemin “AUJOURD’HUI.”
ET L’HOMELIE ? Elle n’est pas un catéchisme, un enseignement dogmatique, une leçon de morale, un commentaire historique, une spéculation sur l’avenir, ni encore moins un morceau d’éloquence.
Elle est la proclamation assurée du PRESENT DE L’EVANGILE, l’offre de la foi, la révélation de la grandeur de l’homme qui reçoit l’Esprit de Dieu, la présentation de la plus belle mission qui soit: libérer l’homme, faire sauter les chaînes, chasser le désespoir et l’absurde. Maintenant. Mais la Parole ne se réalisera que si nous, qui l’écoutons, nous décidons à l’accomplir. La Bonne Nouvelle, c’est toujours AUJOURD’HUI.
Qu’en est-il pour moi des Écritures ? Eh bien, je lis la Bible comme un roman, et lorsque j’ai terminé, je recommence et ainsi de suite car il me faudra bien tout le reste de ma vie pour l’assimiler.
Et puis, si je cherche Le Seigneur dans les Evangiles, je sais que Lui aussi me cherche à travers sa Parole car Il veut me conformer à Lui.
Je suis vraiment rassérénée de voir, d’autre part, la mobilisation mondiale pour non seulement aider les sinistrés d’Haïti, mais aussi pour RECONSTRUIRE les édifices. Et je suis fière d’Henri qui a fait un joli don en passant par le site du Secours Catholique, car il a une totale confiance en le Secours Catholique.
Le Seigneur est là AUJOURD’HUI et il m’apporte Sa lumière et sa bonne nouvelle. Il m’apporte de plus en plus de libération à mesure que ma foi grandit. Je peux dire sans mentir que le Christ apporte de la lumière dans ma vie.
Aussi, je lui confie mon existence. Mais je dois être prête à remettre CHAQUE JOUR en question ma façon d’être et d’agir. Avec Jésus, CHAQUE JOUR EST NOUVEAU.
En tout cas, Jésus sera TOUJOURS l’axe de ma vie. C’est pour cela qu’il y a sans cesse de petits changements dans ma vie.
Henri est content car je suis heureuse avec ma foi. Et il a dit qu’il était heureux de recevoir cette année encore, les internautes chrétiens. Il sera d’ailleurs à la retraite le 31 mars !
Seigneur, tu prépares mon coeur, et je te dis : “Parle, ta servante écoute”.
PORTEZ-VOUS BIEN !!
Christiane
Parler de la Bible, c’est d’abord parler de nos « frères aînés » les Juifs, qui l’ont transmise de génération en génération, de père en fils, de conteur en conteur. Les anciens racontent à la génération qui vient les bienfaits reçus, les épreuves endurées par le peuple. Israël est le Peuple de la mémoire, le Peuple de la parole.
Avec les prophètes, les conteurs se faisaient éditorialistes qui, en une sorte de revue de presse, donnaient sens à la situation générale des événements qui allaient marquer le destin de leur peuple. Ils sont comme des porte-parole de Dieu.
Mais à partir de l’Exil, Israël risque d’être rayé de la carte du monde et de perdre ce trésor de mémoire transmis par les conteurs et les prophètes. Alors survint une nouvelle génération qui va recueillir la tradition et la mettre par écrit pour que la transmission puisse continuer. Ce sont les scribes. L’un des plus célèbres de ces scribes, celui auquel nous devons peut être la première parution de la Bible, était Esdras. Il était à la tête d’une école qui ne d’est pas contenter de recueillir une tradition, mais qui, sous l’inspiration de l’Esprit, ont créé une liturgie nouvelle. Dieu reste ainsi toujours présent au milieu de son peuple, non plus à travers un temple de pierres et des sacrifices d’animaux, à travers des prières, des lectures, des homélies et des chants. Remarquons aussi que les juifs avaient perdu l’hébreu, puisqu’ après la lecture du texte hébraïque, on le traduit en langue populaire, c’est-à-dire l’araméen. C’est l’invention de la synagogue. Notre liturgie de la Parole puise son origine dans le culte de la synagogue. Elle est un signe de sa fidélité à la Première Alliance.
La lecture de l’Évangile de saint Luc de ce dimanche est un montage où l’on a rapproché le texte de l’introduction de l’Évangile et la scène de la prédication de Jésus à Nazareth, dans son pays, au milieu des siens. Le prologue de saint Luc donne ses intentions. On sent tout le sérieux, toute l’application qu’il a mis à composer son Évangile. Il y a fait œuvre d’historien tel qu’on pouvait comprendre ce métier dans l’Antiquité.
Puis nous passons dans la synagogue de Nazareth, pour la liturgie du sabbat. Jésus est invité à faire la lecture. Comme le scribe Esdras, Jésus, pour lire, se tient sur une estrade au milieu de l’assemblée. Comme lui, il va lire le texte d’Isaïe puis, comme le bon lévite, il va expliquer le texte.
Et c’est dans cette explication que tout bascule. Jésus s’est assis, il a fait naître un silence attentif. Puis, quand il élève la voix, c’est pour dire que cette Parole entendue n’est pas une parole morte faite de souvenir. Cette parole est vivante, elle se réalise, elle s’accomplit. Elle est efficace, elle qui fait ce qu’elle dit : « Aujourd’hui, cette Parole s’accomplit à vos oreilles. » Avec Lui, la Parole de Dieu est au présent. Elle est dans sa personne. Elle ne peut être plus concrète. Toute sa personne parle de Dieu. Le principe de l’homélie est énoncé dans ces quelques mots. Désormais, dans nos célébrations, il revient à celui qui fait l’homélie de révéler que l’Esprit est à l’œuvre dans les textes proclamés. Cette œuvre est pour aujourd’hui, en commençant par l’assemblée qui est là, à l’écoute.
Aujourd’hui nous sommes invités à poser des gestes concrets de communion fraternelle en cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Jésus compte sur nous aussi, pour apporter une Bonne Nouvelle au cœur de toute situation désespérée, comme celle qui se vit en Haïti. Il est capable, en autant qu’on accepte de les partager, de nourrir toute une foule avec quelques pains et deux poissons. Jésus va donc trouver le moyen de multiplier les élans de générosité venus de partout et les divers fruits qu’ils produisent. Nous n’avons qu’à dire oui et à participer chacun selon nos ressources.
R/ Seigneur, entends notre prière.
Pour l’Église, le corps du Christ, rassembléautour de la Parole et de l’Eucharistie, prions le Seigneur; R/
Pour les personnes qui exercent le ministère de la Parole: les théologiens,et théologiennes, les catéchètes, les prédicateurs, prions le Seigneur. R/
Pour les jeunes qui, à travers le bruit de ce monde, découvrent la parole de l’Écriture et le visage de Dieu qu’elle révèle, prions le Seigneur. R/
Pour les pauvres et les malades qui trouvent dans la parole de Dieu une force de libération et de réconfort, prions le Seigneur. R/
Pour le rapprochement des Églises, en ce début de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, prions le Seigneur. R/
Pour nous qui confessons le nom de Jésus en nous laissant toucher par la parole vivante des Écritures, prions le Seigneur. R/
Dieu notre Père, en ton Fils Jésus s’accomplit ta parole de paix et de libération. Exauce les prières de ton peuple. Accorde-lui de se rassembler en un seul corps pour qu’il t’adresse d’une seule voix ses paroles de louange et de supplication. Nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. AMEN.
Autres difficultés ? Vraiment très légères ! Lire la Bible où elle est écrite, et pour les chrétiens en particulier les Evangiles et le Nouveau Testament. D’autre part chaque dimanche elle est prononcée à la messe et dans de nombreuses célébrations religieuses. On la trouve commentée dans des revues, journaux, radios, à direction chrétienne, jusqu’à la télévision en nommant KTO et , sur antenne 2, « le Jour du Seigneur ».
L’Evangile de ce jour (St Luc 1, 1-4 ; 14-21), avec l’évangéliste, nous offre une communication de quoi nous mettre en appétit ! Comme d’autres consultés, Luc, médecin païen converti par St Paul, vers l’an 60, au sujet de Jésus Christ « s’est informé soigneusement de tout depuis les origines ». Il l’écrit à Théophile, sans doute un personnage important, mais qui peut représenter tous les hommes cherchant à s’éclairer (Théophile = ami de Dieu).
Luc parle ici de la première prédication de Jésus dans la synagogue de Nazareth « où il avait grandi » et où « tout le monde faisait son éloge ». Pour faire une lecture on lui présente dans la Bible le livre d’Isaïe. Il trouve le passage où il est écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi » … avec mention d’une Bonne Nouvelle apportée aux pauvres, aux prisonniers, aux aveugles « qui verront la lumière », les opprimés leur libération, « une année de bienfaits accordée par le Seigneur ». Le livre reposé Jésus conclut : « Cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s‘accomplit ». La mission dictée Jésus la prend à son compte. Il est le Messie !
Dans son Evangile Luc relatera ensuite le déroulement du ministère du Christ jusqu’à sa mort et sa résurrection. Comme il est bon, précieux, instructif, de prendre connaissance de cet Evangile, et d’autres écrits, qui finalement concernent notre vie et notre salut éternel !
La liturgie de ce dimanche développe des considérations au sujet de la Parole de Dieu.
En 1ère lecture du livre de Néhémie, le prêtre et scribe Esdras fait une longue mention de la loi de Moïse au peuple rassemblé. « Tout le monde se mit debout », signe de l’importance de cette Parole, lecture effectuée au cours d’une célébration où « Esdras bénit le Seigneur ». L’assemblée alors s’incline et se prosterne « devant le Seigneur, le visage contre terre », véritable adoration ! Indiquées aussi les utiles explications données par les lévites, éducateurs instruits de la foi, et la joie d’un banquet où l’on n’oublie pas les absents.
Avec des nuances, aucune peine à rattacher tout cela à nos célébrations chrétiennes.
« La joie du Seigneur est notre rempart » (refrain du Psaume). Les chrétiens d’Haïti, dans leur dramatique malheur, l’ont chanté. La Parole de Dieu est une force. Elle « réjouit le cœur » ; « clarifie le regard » pour découvrir la vérité. Dieu n’est pas sans écouter les prières adressées. Il dialogue à l’intérieur des cœurs avec ceux et celles qui s’en remettent à sa « loi parfaite ». Elle est celle de l’Amour. Qui pourrait trouver mieux ?
En 2ème lecture St Paul donne le résultat d’une bonne écoute de la Parole de Dieu. Il prend la comparaison du corps avec ses membres qui forment un tout, « un seul corps ». Disciples du Christ nous formons le Corps du Christ avec des responsabilités, des engagements différents, mais tous unis intimement en Jésus … du moins si nous vivons la réalité de son Eglise, telle qu’il la veut.
Nous voilà conduits à la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, « afin que le monde croie ». Elle se termine demain avec la liturgie de la « Conversion de St Paul ». Il est bien évident que cette unité, dans la prière et dans des actes concrets, est à rechercher constamment avec le mouvement œcuménique. N’oublions pas l’intercession de Marie. Plus que quiconque, la mère du Christ et de tous les hommes par décision divine, compte sur la bonne volonté de ses enfants pour édifier un monde de paix et de fraternité, « à la gloire de Dieu ».
Mille mercis Abbé Jean, vos Homélies m’aident beaucoup dans la préparation de la messe. vos commentaires sont simples et profonds. puisse Dieu continuer à vous inspirer afin d’aider les fidèles a vivre leur foi.