4ème dimanche du Carême
Abbé Jean Compazieu | 25 mars 2011
Ouvre mes yeux, Seigneur…
Textes bibliques : Lire
“Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance.” En le voyant, ses disciples ne peuvent s’empêcher de se poser des questions et d’interpeller Jésus : “Qui a péché pour qu’il soit né ainsi, lui ou ses parents ?” Cette question est souvent la nôtre aussi : D’où viennent les souffrances, les maladies, les catastrophes de plus en plus fréquentes qui accablent tant de personnes aujourd’hui ? Est-ce une punition de Dieu pour nos péchés ? Et aujourd’hui, Jésus nous apporte la réponse : non, ces malheurs ne viennent pas de Dieu. Il ne faut pas le voir comme un juge irrité qui voudrait nous punir de nos péchés. Dieu est un Père qui aime chacun de ses enfants. Et tout au long des Evangiles, nous découvrons en Jésus l’Envoyé du Père qui est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus.
Cet aveugle sur la route, c’est toute l’humanité. Elle est plongée dans les ténèbres de l’ignorance religieuse et du péché. Jésus a vu toute cette détresse. Et il continue à venir pour nous apporter la véritable libération. Ils sont nombreux ceux et celles qui s’égarent sur des chemins de perdition. Beaucoup sont aveuglés par leurs certitudes. Ils se détournent du vrai Dieu pour s’attacher à l’argent, aux richesses et aux petits bonheurs qui ne peuvent vraiment les combler. C’est de cet aveuglement que Jésus veut nous guérir. Nous avons peut-être lu ou entendu des témoignages de personnes qui ont eu le bonheur de rencontrer le Christ. Toutes sont unanimes pour dire : “Il a changé ma vie.”
Dans l’Evangile de ce jour, c’est Jésus qui vient à la rencontre de l’homme aveugle. Et nous le voyons accomplir un geste surprenant. Il crache sur le sol et avec la salive, il fait de la boue qu’il applique sur les yeux de l’aveugle. Non, ce n’est pas le remède miracle. Ce geste a une signification bien précise. Il nous renvoie au récit de la création dans le livre de la Genèse quand Dieu a façonné l’être humain avec la poussière du sol (Gn 2. 7) En Jésus, une création nouvelle s’accomplit. Par lui, c’est un homme nouveau qui est en train de naître. Voilà une bonne nouvelle qui doit nous remplir de joie et d’espérance. Le Christ vient nous donner un regard neuf capable de “voir” Dieu.
Pour mieux comprendre toute la portée du geste de Jésus, il nous faut revenir sur cette boue sur les yeux. Elle nous rappelle celle du péché qui déforme notre regard. Ce péché c’est celui qui nous empêche de voir Dieu comme un père et de regarder nos semblables comme des frères aimés de Dieu. Cette boue embrouille également le regard que nous portons sur nous-mêmes. Mais le Seigneur est là. Il ne demande qu’à nous rejoindre pour nous ouvrir à la lumière de la foi. Il ne cesse de nous tendre la main pour nous sortir du bourbier de nos péchés, de nos faiblesses et de nos mensonges. Saint Paul nous le dit à la manière : “Là où le péché a abondé, l’amour a surabondé” (Rm 5. 20)
Cette guérison de l’homme aveugle est un véritable bouleversement dans sa vie mais aussi dans celle des témoins de cet événement. Il doit s’expliquer sur ce qui s’est passé : “Il m’a mis de la boue, je me suis lavé et maintenant je vois.” Cet homme guéri a été affronté aux incrédules, à ses parents qui ne veulent pas se compromettre, aux autorités religieuses qui l’injurient et l’expulsent hors du temple. Les chrétiens d’aujourd’hui qui veulent témoigner de leur foi sont également affrontés à toutes sortes d’oppositions. Les pharisiens d’autrefois sont toujours bien présents. Ce pharisien c’est celui qui juge et condamne l’autre, celui qui l’enfonce dans son passé et sa mauvaise réputation. En agissant ainsi, nous faisons obstacle au projet du Christ qui continue à vouloir chercher et sauver ceux qui étaient perdus.
Comme l’aveugle guéri, nous sommes tous appelés à faire un chemin de foi. Le Christ ouvre nos yeux pour que nous croyions. Il est venu enlever de notre regard intérieur ce qui le souille, nous rendre la vue pour apercevoir les merveilles de Dieu. Il veut nous rendre forts dans ce monde marqué par l’incroyance, l’indifférence et même les persécutions et les moqueries. Rien ne doit nous empêcher de rendre compte de l’espérance qui est en nous. Notre Dieu est plein d’amour pour tous. Il est celui qui s’approche de l’homme, des plus petits, des plus délaissés. Alors oui, laissons-nous éclairer par celui qui nous dit : “Je suis la Lumière du monde.”
Cet Evangile nous apporte un éclairage nous apporte un éclairage nouveau sur ce que doit être le Carême. Ce n’est pas d’abord un temps de privation mais un temps pour accueillir la Lumière qui vient de Jésus. Il est venu pour que les aveugles retrouvent la vue. Il nous attend pour raviver notre foi et guider nos pas sur nos routes humaines. Au cours de cette Eucharistie, nous le supplions : “Seigneur, ouvre nos yeux pour que nous te reconnaissions à la fraction du pain.
D’après diverses sources
j’aime beaucoup vos homelies pour moi la lumière du christ notre père et dieu de tout humanité
la lumière amène la paix du coeur
ce monde si agité
ce monde plein de violence
aurait bien besoin de la lumière du christ
un ami bienfaisant
il parle dans vos homélies
la voix de dieu vient du cœur
ce n’est pas un dieu de dissension
c’est bien le contraire
j’aime lire magnificat
mon pere j’aime aussi les homelies de nos frere en humanité de montreal
http://www.interbible.org/interBible/carrefour/actualite/2010/act_100924.html
Seigneur, dessille mes yeux car je suis toujours aveugle : quand je lis les demandes de dons que je reçois, je ne vois pas Dieu et je jette ce courrier à la poubelle. Bien sur, je ne peux donner à tout le monde.
Je suis particulièrement aveugle devant les chrétiens d’Orient, devant aussi les personnes atteintes par le sida, devant les personnes atteintes de trisomie.
Je suis parfois sourde devant ce que me demande de faire Henri.
Alors, Seigneur, ouvre grands mes yeux et mes oreilles.
Seigneur, aide-moi à PARTAGER toujours davantage ! Nous sommes en CAREME, et il faut que je me convertisse chaque jour. Et je ne veux pas être une personne qui parle de Jésus, mais une disciple qui fait CE QUE JESUS DIT.
Je souhaite à tous une magnifique journée ! Que le Seigneur remplisse votre vie.
Christiane
En marche vers Pâques et la Résurrection, le temps de Carême dans sa liturgie nous trace un chemin de lumière. Dimanche dernier, avec la « Samaritaine » nous découvrions Jésus Christ comme le Messie, Sauveur du monde, de l’humanité toute entière. Aujourd’hui, nous sommes invités à réfléchir sous un aspect plus personnel.
Dans la 1ère lecture du prophète Samuel Dieu énonce son choix d’hommes chargés de parler et d’œuvrer en son nom. Ainsi en est-il pour le jeune David gardien de troupeau. Le choix divin n’est guère pour des hommes – ou des femmes – installés en vedettes, de bonne apparence, notables par leur situation sociale, politique, pourvus de fortes richesses corporelles ou financières. Pensons à Bernadette de Lourdes !
Le Psaume 22 s’applique tout à fait au Christ : « La Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer ». Il n’a rien d’un potentat, d’un tyran, d’un dictateur. Comme un berger avec son troupeau il se signale par sa douceur, son souci de ses « brebis », peuple humain aimé particulièrement en ses petits, ses pauvres, ceux et celles qui souffrent d’une façon ou d’une autre.
Il mène vers le repos, « prés d’herbes fraîches et eaux tranquilles », ceux qui peinent lourdement sous le poids du labeur. Il « fait revivre », les désespérés, les sans emploi, les sans but et dégoûtés de la vie. Il trace « un juste chemin pour l’honneur de son nom », qui fait passer « les ravins de la mort », ce qui fait naître l’espérance d’une « table préparée » pour le festin éternel dans la « maison du Seigneur » ou le parfum de l’amour aura son achèvement, sa perfection.
L’Evangile de St Jean (9, 1-41), avec la guérison d’un aveugle de naissance va nous ouvrir à d’autres lumières. Il est affligé d’un lourd handicap celui que Jésus rencontre en sortant du Temple, non seulement aveugle-né mais de ce fait obligé à mendier. « Est-ce lui qui a péché ou ses parents ?» La question posée à Jésus par ses disciples est souvent celle formulée devant toutes graves maladies, catastrophes naturelles ou artificielles, désastres. Serait-ce là punition divine pour des péchés ? Jésus écarte cette vision, comme celle d’un repos sabbatique pour Dieu, sans tenir compte de la vie humaine avec ses exigences.
Il envoie l’aveugle se laver à la piscine de Siloé (ce nom signifie Envoyé) qui revient guéri par Jésus, l’Envoyé de Dieu. L’ « eau vive » utilisée est le symbole du Baptême. Il donne purification totale des péchés et vie nouvelle. Il est semblable à un permis de conduire donnant accès à une route étroite et montante mais largement ouverte pour rejoindre le Père. Elle n’est pas sans difficultés ; celles en particulier des tentations constantes et alléchantes du démon qui veut la faire quitter pour éloigner de Dieu. Mais pour son Eglise chargée de gérer son chemin Jésus a prévu un autre sacrement , celui de la Réconciliation Il est souvent utile et même nécessaire pour les pécheurs que nous sommes tous. Il remet des points d’amour sur le permis pour reprendre la bonne route. Ils sont ceux de la foi en Jésus Christ qui, suivi, est le guide et le compagnon de route.
Devant toute une controverse avec les pharisiens qui s’opposent à Jésus l’ancien aveugle sait témoigner de sa confiance en lui, mais se fait rejeter dehors. Jésus le revoit et se révèle comme le « Fils de l’Homme » nom biblique s’appliquant au Messie, au Fils de Dieu. La foi fait passer des ténèbres à la lumière. Belle leçon de cet Evangile !
Il faut conclure. Nous le ferons avec St Paul (2ème lecture) qui nous dit : « vivez comme des fils de la lumière » ; « qui produit tout ce qui est bonté, justice et vérité » ; « ne prenez aucune part aux activités des ténèbres » ; « démasquez-les plutôt ». Et il invite à chanter : « Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera ». Vivons le Carême avec cet objectif et demandons à Marie d’intercéder auprès de Dieu pour nous unir étroitement avec son Fils toute notre vie.
AH !…VOIR LA LUMIERE DU MONDE
Les 3 premiers évangiles racontent quelques guérisons d’aveugles par Jésus. Jean, lui, a compris le risque de ne voir là que des bienfaits physiques (une bonne santé) et d’en rester à l’admiration. Ces actions de Jésus, dit-il, ne sont pas que des prodiges : ce sont des « SIGNES » qui interpellent la foi. Le bénéficiaire – et après lui le lecteur – doit VOIR qui est son guérisseur. Le récit de la « guérison de l’aveugle né » est là pour nous ouvrir les yeux du coeur. C’est un magnifique petit récit très bien mis en scène (on peut le faire jouer par les enfants du caté)
SCENE 1 : UNE NOUVELLE CREATION
En sortant du temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché ou bien ses parents ? ». Jésus répondit: « Ni lui ni ses parents !! Mais l’action de Dieu doit se manifester en lui.
Il nous faut réaliser l’action de Celui qui m’a envoyé pendant qu’il fait encore jour ; déjà la nuit approche et personne ne pourra plus agir. Tant que je suis dans le monde, je suis la Lumière du monde ».
Cela dit, il cracha sur le sol et, avec la salive, il fit de la boue qu’il appliqua sur les yeux de l’aveugle et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » (ce nom signifie « envoyé »).
L’aveugle y alla et il se lava. Quand il revint, il voyait !
Ce passage revêt une importance capitale à propos de ce qu’on appelle « le problème du mal ». Qu’un bébé naisse handicapé, quoi de plus révoltant ? Puisqu’on ne peut accuser Dieu, n’est-ce pas un châtiment pour une faute secrète de ses parents ? Ou même ne peut-on imaginer que, dans le sein maternel, ce petit être aurait commis (on ne sait comment) une faute dont Dieu l’a puni ? Les disciples répètent les explications qu’ils ont entendues. D’un mot Jésus rejette ces élucubrations.
Le malheur n’est pas la punition d’un péché. Il n’y a pas là « un mal » dont je devrais chercher le coupable mais « un malheureux » dont je deviens responsable. Jésus n’est pas un passant indifférent, un brave homme qui exprime une vague pitié, un théologien qui élabore une théorie fumeuse, un maître impassible qui enseigne la résignation. Jésus est le Fils envoyé du Père, chargé par lui d’une mission urgente à accomplir « tant qu’il fait jour ». Car ses ennemis préparent sa mort, il le sait. Le temps presse, la nuit vient. Et il passe à l’acte.
Mais pourquoi « Un crachat…de la boue …puis l’eau de la piscine » ? Ne serait-ce pas pour insinuer qu’il se passe là non une simple guérison, une amélioration, une correction mais une véritable « re-création » ?
Dans son langage imagé, le livre de la Genèse présentait la création d’Adam, « le 6e jour », par un Dieu potier qui le fabriquait de poussière et d’eau. En bon Fils qu’il est, Jésus est chargé de poursuivre le travail de son Père créateur qui s’est arrêté le 6e jour. Adam (l’être humain) ignore comment vivre, il est comme « aveugle » sur les mystères du monde et sur sa propre dignité. Donc Jésus le « re-crée » le lendemain, le « 7ème jour », en plein shabbat. Car il est, et il l’affirme, LA LUMIERE DU MONDE – cette mystérieuse lumière qui avait été la 1ère création de Dieu au « 1er jour », Lumière du « 8ème jour », de la vie nouvelle apportée par sa résurrection.
La guérison n’est pas qu’un prodige spectaculaire mais un SIGNE DE PÂQUES. Et c’est pourquoi l’aveugle doit aller se plonger dans la piscine de Siloé – symbole évident de la piscine où, dans les premières communautés chrétiennes, les convertis, nus, étaient plongés, baptisés, avant d’en resurgir, les yeux du cœur illuminés par une Lumière divine, capables enfin de voir, de comprendre, de saisir le sens du monde, la signification de l’histoire, la splendeur de leur vie.
————————- LES CONSÉQUENCES ———————-
Guérir d’une maladie vous attire habituellement les félicitations de la famille et de l’entourage : « Quelle chance ! Je suis content pour toi ! Magnifique !… » .
Il n’en va pas du tout de même de la guérison opérée par le Christ. Notre héros va vivre une drôle d’aventure.
SCENE 2 : RÉACTIONS DES VOISINS –
L’ex-aveugle, tout heureux, va retrouver son entourage mais celui-ci demeure incrédule : « Ce n’est pas lui ! Impossible ! ». L’homme affirme: « Si, si ! C’est bien moi ! ». Et il raconte comment « l’homme appelé Jésus » l’a guéri. Qui est-ce ? Où est-il ? Jésus a disparu.
SCENE 3 : 1er INTERROGATOIRE DEVANT LES AUTORITÉS –
On emmène l’homme devant les scribes. « Il a guéri en shabbat ? Et il a fait de la boue ?». Certains concluent : « Ce Jésus ne vient pas de Dieu puisqu’il viole la Loi » ; d’autres sont sidérés : « Un pécheur pourrait-il opérer pareille chose ? ». La division éclate entre eux, les spécialistes des Lois !
Quant à l’ancien aveugle, il certifie: « C’est un prophète » (c.à.d. un envoyé de Dieu)
SCENE 4 : COMPARUTION DES PARENTS –
On convoque les parents qui répondent: « Oui c’est bien notre fils. Oui il est né aveugle. Mais comment voit-il ? Nous l’ignorons ». Jean commente : Ils avaient peur car déjà les autorités avaient décidé d’exclure des synagogues quiconque présenterait Jésus comme le Messie. (Ceci anticipe une décision qui n’interviendra que plus tard ; vers l’an 90, les rabbins excommunieront les Juifs devenus chrétiens).
On en a encore des preuves aujourd’hui : la conversion peut briser les relations familiales !
SCENE 5 : NOUVEL INTERROGATOIRE –
Après avoir obligé l’homme à jurer de dire toute la vérité, les juges d’emblée affirment : « Nous savons, nous, que ce Jésus est un pécheur » !!! Le prévenu répond avec bon sens : « Pécheur ? Je ne sais pas. Moi, je sais une chose : j’étais aveugle et maintenant je vois ! ». Et il argumente : « Si cet homme-là (Jésus) ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire ! ». Les juges, furieux, le renvoient : « Tu es plongé dans le péché depuis ta naissance et tu nous fais la leçon ? ». Et ils le chassent dehors !
Double perfidie des juges : sans enquête, ils « savent » que Jésus est inacceptable ; et ils enferment l’ancien aveugle-né dans une condition de péché inexpiable. Ce sont de vrais aveugles !!!…
SCENE 6 : CHEMIN DE LA FOI
Jésus vient trouver l’homme : « Crois-tu au Fils de l’homme ? — Qui est-il ? — Tu le vois : c’est celui qui te parle ». L’homme dit : « Je crois, Seigneur » et il se prosterne devant lui.
L’homme recréé par la foi a butté sur bien des obstacles : doutes de ses amis, interrogatoires dédaigneux de ses juges, colère des pharisiens, lâcheté de ses parents, condamnation et exclusion de la synagogue !! Mais ces épreuves ont fait mûrir sa foi: au point de départ Jésus n’était pour lui que son guérisseur, puis un homme de Dieu, puis un prophète, puis « Seigneur », puis enfin « Fils de l’homme » c.à.d. Celui qui inaugure le Royaume de Dieu et vient juger le monde (Daniel 7). Ce sont les questions, les critiques et les doutes qui peu à peu nous « ouvrent les yeux », nous aident à discerner, à grandir dans la foi.
SCENE 7 : FINALE : VOIR OU NE PAS VOIR ?
Jésus dit : « Je suis venu pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient soient aveugles ».
Des pharisiens répliquent : « Serions-nous aveugles, nous aussi ? ».
Jésus leur répond : » Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez pas de péché.
Mais du moment que vous dites : « Nous voyons » – votre péché demeure ».
Jésus reste pour toujours pierre d’achoppement : devant lui, tout homme doit se prononcer. Librement.
— Ceux qui (par les lois, les sciences, les règlements, les certitudes) croient tout savoir ne comprennent pas Jésus. « Ils ne voient pas »qui il est.
— Les gens simples qui acceptent de recevoir une nouvelle révélation et de plonger dans l’Eau de l’Envoyé de Dieu, ceux-là guérissent de leur cécité ; ils progressent dans la lumière ; ils découvrent le personnage unique qu’est Jésus, leur Sauveur et ils l’adorent. Pardonnés, ils sont clarifiés.
CONCLUSION
—-Du silex à la navette spatiale, l’aventure de l’humanité est un extraordinaire effort pour VOIR, comprendre, trouver non seulement des moyens mais des raisons de vivre. Le progrès des sciences ne nous a pas guéris de notre cécité profonde- sinon, pourquoi ces horreurs, ces conflits, ces massacres ? Qui nous apportera non des objets, des moyens…..mais LA LUMIERE ? Jésus vient : il est la Lumière du monde.
— Très vite, les premiers chrétiens appelèrent le baptême : «ILLUMINATION ». La coutume du baptême des nouveau-nés diminue mais il y a de plus en plus de baptêmes de jeunes et d’adultes. Après des recherches et des doutes, ILS VOIENT qui est Jésus dans leur vie. Qu’ils soient alertés : ils vont au devant de bien des épreuves. Certains (même des proches) ne leur pardonneront pas leur saut dans la foi.
S’ils tiennent bon, leur témoignage réveillera la tiédeur de nos communautés.
—- Tout commence par le souci de l’handicapé, par le refus des discussions théoriques, par l’arrêt devant le souffrant, par l’ACTE. Pour voir Jésus, d’abord voir l’homme. Et finir par voir DIEU dans l’Homme.
—- Dans l’immensité des problèmes du monde d’aujourd’hui, devant les questions ultimes que les sciences ne peuvent résoudre, on attend non des dogmaticiens, des fondamentalistes, des propagandistes, des fanatiques…mais des gens simples qui avouent qu’ils n’ont pas réponse à tout mais qui, devant leurs juges et face à toutes les critiques, simplement et joyeusement continuent de témoigner, comme notre héros :
« MOI JE NE SAIS QU’UNE CHOSE : J’ETAIS AVEUGLE ET MAINTENANT JE VOIS » (9, 35)
Raphaël D
Le carême nous invite aujourd’hui, à passer peu à peu des ténèbres à la lumière, à nous efforcer de marcher vers la lumière.
Beaucoup de questions sont posées au cours de ce long évangile, même si l’aveugle lui-même ne demandait rien. C’est Jésus qui le voit le premier, d’un regard attentif, et qui prend l’initiative de l’envoyer vers la piscine de Siloé après lui avoir enduit les yeux de boue. C’est un acte qui évoque le récit de la Genèse où Dieu crée l’homme. Jésus pose un geste de recréation. L’aveugle de naissance symbolise l’humanité que Jésus vient rencontrer et toucher. « Le Verbe est la vraie lumière, qui éclaire tout homme en venant en ce monde », disait saint Jean dans son prologue.
Une fois guéri l’aveugle subit un feu de questions : « Comment se fait-il que tu voies ? Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? ». La réponse paraît bien simple : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois » ; elle est simple, si transparente, qu’elle appelle notre réponse unique. Comme tes yeux se sont ouverts à la foi en Jésus ? C’est peut-être une phrase entendue qui m’a bouleversé, ou l’exemple silencieux d’une personne, une sorte de clarté dans la nuit que je traversais, ou encore une parole de la Bible qui m’a brûlé le cœur… Chacun de nous a sa réponse personnelle.
Les questions portent d’abord sur la véritable identité de l’aveugle guéri. « Est-ce bien toi ? ». L’enquête se fait sourcilleuse, même les parents sont convoqués : « Est-ce bien votre fils ? ». Les parents ne peuvent pas nier que ce soit leurs fils, mais ils ne veulent pas être mis en cause. Aurons-nous plus de courage et, en écoutant cet évangile, voudrons-nous prendre la place de cet aveugle anonyme que personne ne soutient et que les Pharisiens ont si bien jeté dehors ?
Enfin, de l’aveugle, l’interrogatoire passe sur celui qui l’a guéri: qui est cet homme qui a guéri l’aveugle ? L’aveugle a retenu son nom : « L’homme qu’on appelle Jésus » (v. 11). Et il ajoute : « C’est un prophète » (v. 17). Les Pharisiens, sûrs d’eux-mêmes, ne peuvent admettre qu’un vrai prophète accomplisse une guérison le jour du sabbat, et donc rejettent fermement cette affirmation.
Le Christ reprend alors l’initiative, vient trouver l’homme qu’il a guéri et le conduit jusqu’au terme de la foi : « Le Fils de l’homme, tu le vois, c’est lui qui te parle » (v. 35-37). Parvenir à une rencontre personnelle avec Jésus qui nous parle, tel est bien le terme du carême.
Saint Paul, dans la deuxième lecture, donne le même enseignement que le récit évangélique. Les destinataires de sa lettre sont des baptisés de la première génération : par le baptême, ils sont passés des ténèbres à la lumière, ils sont « devenus lumière » et malgré les tentations inévitables ils ne doivent pas revenir à des comportements incompatibles avec leur nouvelle condition. Et Paul cite une hymne pascale et baptismale déjà en usage dans les premières communautés :
Réveille-toi, ô toi qui dors,
Relève-toi d’entre les morts,
Et le Christ t’illuminera.
Que ce dimanche soit pour nous un dimanche où le Christ nous illumine. Laissons-nous regarder par Lui pour voir les autres et notre propre misère avec ses yeux de miséricorde et de guérison.
Les homélies sur kerit.be
Jésus est la lumière : l’aveugle voit la lumière du jour. (versets 6 et 7) Jésus est la lumière, mais les gens se divisent à son égard. Certaines personnes s’ouvrent à la lumière, mais d’autres restent aveugles et refusent de croire à Jésus. L’évangéliste Jean nous relate les réactions des voisins et des badauds face au miracle. : ils sont dans le doute sur son identité, et lui demandent comment il a été guéri. Il fait le récit de sa guérison, affirme que c’est Jésus qui l’a guéri, mais ne peut dire où il est (versets 8 à 12)
C’était un jour de sabbat que Jésus lui avait rendu la vue. (verset 14)
Enquête des pharisiens
L’aveugle ayant été amené aux pharisiens, il fut interrogé par ceux-ci : il raconta comment la guérison a été opérée. Les pharisiens furent divisés ; les uns se heurtèrent à la violation du sabbat, les autres considérèrent le miracle. Ils demandèrent à l’aveugle son opinion sur Jésus. Il le tint pour un prophète. (versets 15 à 17)
Les pharisiens ne crurent pas que cet homme qui voyait avait été aveugle ; ils convoquèrent ses parents pour le vérifier (verset 18). Ils attestèrent que c’est bien leur fils, et qu’il est né aveugle, mais n’osèrent rien dire au sujet de sa guérison, par crainte des Juifs qui avaient décidé d’exclure de la synagogue les adhérents de Jésus. (versets 19 à 22)
Ses parents ne voulant pas se compromettre par peur de leurs réactions dirent alors : “ Il est assez grand, interrogez-le !” (verset 23b)
Les pharisiens, ayant rappelé l’aveugle, l’adjurèrent de donner gloire à Dieu et lui déclarèrent que Jésus est un violateur de la loi. Ils le questionnèrent de nouveau sur l’acte de Jésus. Il s’en référa à ce qu’il avait déjà dit. Ayant deviné qu’ils cherchaient quelques chose qui puisse servir à accuser Jésus, l’aveugle guéri passa de la défensive à l’offensive ; sa parole devint ironique et il leur demanda s’ils voulaient, eux aussi, eux, les savants, les magistrats du peuple, devenir ses disciples ! Ils répondirent par des injures. (versets 24 à 27)
L’évangéliste n’a rien rapporté de leurs injures, il ne mentionne que leur argumentation : “Toi, nous le voyons bien maintenant, tu es disciple de cet homme là , mais nous, nous ne reconnaissons pour maître que Moïse. ” (versets 28 et 29)
C’est ce qui est étonnant, répliqua l’aveugle, car il m’a ouvert les yeux ; or Dieu n’exauce pas les pécheurs ; si donc Jésus ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. Les pharisiens reprochèrent à l’aveugle de prétendre les enseigner, lui qui était né tout entier dans le péché, et ils le chassèrent. (versets 30 à 34.)
Les pharisiens qui croyaient voir grâce à la lumière de la Loi s’aveuglèrent, l’aveugle de naissance qui a été guéri par Jésus a reçu de Lui la lumière de la foi. Ce qu’il exprima par cette belle et courte profession de foi : “Je crois, Seigneur !” (verset 38a)
N’ayant dès lors, dans son cœur, plus d’autre sentiment que celui de l’adoration, il se prosterna devant Jésus.
Si dans l’acte de foi l’intelligence doit chercher à comprendre, elle ne peut que nous aveugler si notre esprit n’est pas disponible pour accueillir la lumière du Christ
Beaucoup de personnes pensent que la foi est une utopie, qu’elle cache la réalité et que le réel a pour limite la matière : ce qui peut se toucher, se voir, se compter, se mesurer.
Les personnes qui croient en Dieu voient les mêmes choses que d’autres voient et connaissent ; mais en plus, elles saisissent quelques chose qui échappe à celles qui n’ont pas la foi.
Que notre foi soit une compromission pour le Christ, quelles que soient les réactions de notre entourage.
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