Homélie de Noël
Abbé Jean Compazieu | 17 décembre 2012Noël 2012
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Tous les ans, on se rassemble pour fêter Noël : tout est prévu, le réveillon, les cadeaux, le sapin, les décorations. Nous chrétiens, nous savons que cette fête c’est celle de la naissance et de la venue de Jésus dans notre vie et notre monde. Mais plus le temps passe, moins on semble se rappeler du véritable sens de cette fête. Les familles et les amis se rassemblent pour s’amuser. De grands banquets sont organisés. Mais on oublie Celui qui devrait en être le principal invité. Toutes les portes se referment devant lui. C’est un peu comme un enfant qui invite ses amis à son anniversaire : si personne ne s’occupe de lui, nous pouvons imaginer sa déception.
En venant ici dans cette église, nous voulons précisément nous rassembler autour de Celui qui nous invite à SA fête. Noël ce n’est pas seulement l’anniversaire d’un événement d’autrefois. C’est Jésus qui continue à vouloir naître dans notre vie et notre monde. C’est là le grand cadeau que Dieu nous fait : “Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique.” A côté de ce cadeau extraordinaire, tout le reste c’est de la pacotille ; c’est comme des boites entourées de papier brillant qu’on met sur le sapin de Noël, mais à l’intérieur, elles sont vides.
Noël, c’est une bonne nouvelle pour “peuple qui marchait dans les ténèbres” (Isaïe). Nous aussi, nous sommes ce peuple envahi par les ténèbres : ténèbres de la guerre, de la violence, de l’égoïsme, ténèbres de l’ignorance religieuse et de l’indifférence, ténèbres de l’exclusion… Les pauvres y deviennent de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. Les actes de violence font chaque jour la une des médias. Mais au milieu de ces ténèbres, une lumière a resplendi : des associations s’organisent pour aider les plus pauvres à sortir de leur misère. A travers ces gestes de solidarité, c’est un peu plus de lumière qui vient éclairer notre monde.
Mais en cette fête de Noël, la bonne nouvelle c’est d’abord celle que les anges ont annoncée aux bergers. “Aujourd’hui, vous est né un Sauveur… Il est le Messie, le Seigneur.” Cette bonne nouvelle aurait pu être annoncée en priorité aux prêtres, aux lévites, aux docteurs de la loi. C’étaient tous des gens très pieux et très cultivés, capables de lire la Bible et de l’expliquer, de chanter les psaumes et de respecter la loi. Ce ne sont pas ces notables qui sont choisis pour entendre la bonne nouvelle mais des pauvres bergers, des individus frustes qui vivent en pleine campagne. Ils sont considérés comme des marginaux par la société bien pensante. On ne les voit que très peu à la synagogue.
Mais ils ont une prédisposition que les autres n’ont pas. Alors que tout le monde dort, eux ils veillent dans la nuit de Bethléem. Ils veillent sur leurs bêtes, oui, bien sûr, mais aussi, peut-être dans leur cœur. Eux qui sont considérés comme des moins-que-rien dans le monde des hommes, ils devaient rêver de quelqu’un qui pourrait les respecter, les estimer ou tout simplement leur parler. Or voilà que c’est à eux que cette bonne nouvelle est proclamée. C’est déjà une manière d’annoncer que le Sauveur est venu pour les petits, les pauvres, les exclus. Ils ont la première place dans le cœur de Dieu. Bien sûr, les autres ne sont pas rejetés : Dieu aime tous les hommes, juifs et païens, riches et pauvres.
Mais ce n’est pas à la porte des grands que Dieu vient frapper. Ces derniers ont d’autres préoccupations. Ce n’est pas dans le bruit nous dans l’agitation qu’il se révèle. Rappelons-nous ce qui s’est passé avec le prophète Elie : c’est dans le silence qu’il a entendu Dieu. Et c’est dans le silence de la nuit, loin de tout, que le Fils de Dieu devient l’un de nous. C’est un tout petit bébé comme chacun de nous à sa naissance. Ce silence continuera à Nazareth. Enfant comme les autres, on l’appellera “le fils du charpentier”.
La naissance de Jésus est l’annonce de ce que sera sa vie. Il naît come un sans abri. Plus tard il dira qu’il n’a pas “d’endroit où reposer sa tête”. Né sur les planches d’une mangeoire, il mourra sur le bois de la croix. Par ailleurs, une mangeoire sert à nourrir le bétail. Or Jésus se présentera précisément comme le bon berger qui prend soin de chacune de ses brebis. Il faut aussi savoir que le nom de Bethléem signifie “la maison du pain”. La naissance de Jésus dans ce village et dans une mangeoire nous annonce la nourriture qu’il donnera au monde : “Moi je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim”.
Nous n’aurons jamais fini de découvrir la grandeur de ce cadeau extraordinaire que Dieu nous fait. Il dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. C’est ce cadeau que nous sommes invités à redécouvrir en cette année de la foi pour le révéler au monde. Avec la venue de Jésus, c’est Dieu qui nous rejoint. Dans les circonstances les plus humbles et les plus douloureuses, il est Emmanuel, Dieu avec nous. Il se fait petit enfant pour partager notre existence et nous accompagner sur le chemin qu’il est venu nous montrer. En ce temps de Noël, nous le supplions : “Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour”. Amen
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye), Dossiers personnels
Merci pour vos homélies qui sont une source pour des amis prêtres âgés.
Je vous souhaite un joyeux et saint Noël.
Jocelyne de Toulon (Var)
Noël 2012 (Messe du jour)
Noël ! Chantons Noël, alleluia ! « Eclatez en cris de joie, car le Seigneur a consolé son peuple » Reprenons à notre compte ces paroles du prophète Isaïe. Noël ! Nous est transmis un message de joie et d’amour, vraiment une Bonne Nouvelle. Qu’il est beau le messager de cette bonne nouvelle, messager de paix. Oui, qu’il est beau et qu’il est grand ce messager, car ce messager : c’est Dieu même !
St Paul (2ème lecture) le certifie : « Dieu nous a parlé par ce Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes ».
L’Evangile (Jean 1, 1-18) le précise : « la parole de Dieu, le Verbe était Dieu » ; « Par lui tout s’est fait ». Créateur du monde, il est aussi Lumière du monde. Il est la Vie, la lumière des hommes. Toutes ces affirmations, d’une façon ou d’une autre, nous les entendons prononcées par Jésus sur les routes de Palestine.
Noël nous fait revivre cet instant où le Verbe de Dieu, Lumière et Vie, Créateur du monde, se fait chair par Marie, vient habiter parmi nous. Quelle bonne nouvelle ! Il vient en Sauveur des hommes pour dissiper les ténèbres du mal, de la haine, du mensonge, de l’égoïsme et de l’orgueil, pour établir la lumière de la vérité et de l’amour. Quelle bonne nouvelle ! « Le Seigneur a montré la force divine de son bras aux yeux de toutes les nations » (Isaïe). La Lumière des hommes s’imprime sur la Lumière de Dieu.
Etrange cependant ! « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu » Ces paroles nous font penser à la porte de la salle commune, à Bethléem. Elle se ferme devant Joseph, et Marie qui va bientôt engendrer l’Enfant-Dieu. Nous pouvons y voir aussi le roi Hérode : apprenant cette naissance dérangeante il décidera sa mort. D’autres encore ne voient là sans doute qu’un événement bien commun et n’ont aucune envie de secourir ce couple galiléen gagné par une urgente nécessité.
Noël ! La fête est si défigurée aujourd’hui par le luxe, les plaisirs égoïstes, la bombance de ceux et celles que n’attirent guère la misère et la souffrance des autres. Interrogeons-nous ! Notre vie n’aurait-elle pas aussi des insuffisances d’amour ?
Heureusement existent d’autres attitudes. Avec les anges, nous aussi, pouvons chanter : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » L’amour de Dieu pour les hommes, pour chacun d’entre nous, se manifeste en cette naissance ! Essayons de comprendre !
Par amour pour nous et mieux se faire connaître Dieu se fait homme. Par amour pour nous il accepte de prendre la condition des plus petits, des plus pauvres, des paumés, afin que ceux-ci se sentent aimés de Dieu, privilégiés même dans son amour. Par amour pour nous toute sa vie sera remplie de pauvreté, de service, d’humilité, du don total de sa vie, jusque sur la croix !
Noël ! Dieu nous fait signe. Il nous donne un cadeau immense, incommensurable, infini : Jésus, son Fils ! Ce cadeau ? C’est l’Amour ! Il nous est offert. Allons-nous, comme une crèche nouvelle, accepter de le recevoir … ou fermer notre porte ?
Le recevoir, lui ouvrir son cœur, c’est vivre comme Dieu nous fait signe : « rejeter le péché, vivre en hommes raisonnables, devenir un peuple ardent à faire le bien ! » ; nous revêtir nous aussi d’humilité et d’esprit de pauvreté … ce qui doit signifier partage.
Des associations, telles Secours catholique, CCFD-Terre solidaire, Restos du cœur, Secours populaire …et bien d’autres, tendent la main pour secourir !
Sachons-le ! La joie de Noël, la joie apportée par Jésus et Marie, pénétrera nos cœurs si nous savons, vraiment , aimer Dieu et tous nos frères humains. Peut-être alors, comme les bergers, les apôtres et tous les saints, répandrons-nous la Bonne Nouvelle.
Vive Noël ! Chantons Noël ! Alleluia !
Merci Dieu, de nous avoir offert ton fils en ce jour de Noël. Crois bien que je penserai beaucoup à Jésus ce jour – là, plus que d’habitude en tout cas.
Ce Noël sera un jour de partage et de convivialité pour ma famille. J’essaierai aussi de ne pas trop tomber dans la gourmandise, qui est quand même un péché mortel.
Je vous souhaite à tous un Noël Extraordinaire :
Christiane
Un grand merci pour ces éclairages qui aident pour l’accompagnement des catéchumènes adultes aussi qui vivent intensément ces fêtes de Noël ! La merveille de notre salut : un Enfant humble dans un monde qui essaie de s’approcher doucement, parfois sans trop le savoir !
Joyeuses fêtes à tous et grand merci.
Je vous demande de prier pour l’Egypte, la terre d’accueil de Jesus enfant , mais d’ou’ le fanatisme actuel veut Le chasser..
Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il une eglise pour prier, ou devra-t-il aller a la mosquee de Rome ou de Paris ?
Prions aussi pour l’Occident dechristianise’. mais politiquement correct.
Merci de nous le rappeler. Nous porterons cette intention à la messe de demain