Homélie du 4ème dimanche du Carême
Abbé Jean Compazieu | 22 mars 2014
Dimanche de la joie
Textes bibliques : Lire
Ce 4ème dimanche du Carême est celui de la joie. C’est le prophète Isaïe qui nous y invite : “Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez dans l’allégresse, vous qui portiez le deuil ! (Isaïe 60, 10-11). Ces paroles ont été proclamées pour un peuple qui avait tout perdu en terre d’exil. Comment être dans la joie quand tout va mal ? En fait, la bonne nouvelle c’est que Dieu est là ; il rejoint son peuple au cœur de ses détresses et il intervient pour lui annoncer le salut.
Les textes bibliques de ce dimanche voudraient nous aider à voir les personnes et les événements avec le regard de Dieu. La première lecture nous parle de la succession du roi Saül. Ce dernier ne suit pas les orientations de Dieu sur le droit et la justice. Il doit donc quitter sa place car le Seigneur ne peut tolérer cette situation qui le blesse et qui fait du tort à son peuple. Pour lui succéder, il choisit David, celui auquel personne ne pensait. Dieu ne voit pas comme nous. II se sert des petits et des humbles pour réaliser des grandes choses. A travers ce message, Dieu voudrait nous apprendre à avoir le même regard que lui.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous parle de la lumière spirituelle. S’adressant aux chrétiens d’Ephèse, il leur dit : “Autrefois, vous étiez ténèbres. Maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumières. Voilà un message très important qui rejoint l’Evangile. Il ne suffit pas de recevoir la lumière ; il faut devenir lumière. Rappelons-nous les paroles de Jésus à ses disciples : “Vous êtes la Lumière du monde.” Pour nous chrétiens, il ne suffit pas d’accueillir la Lumière dans notre vie ; il nous faut aussi la manifester par notre comportement. C’est ce que nous recommande l’apôtre Paul : “Vivez en enfants de Lumière, or la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité.”
L’apôtre nous invite aussi à repousser “les œuvres des ténèbres”. En disant cela, il fait allusion à ce que qui est accompli dans l’obscurité par peur d’être vu. Il importe pour nous de faire des œuvres qui puissent être assumées devant les autres. Ce qui doit nous guider c’est la lumière qui est en Jésus, c’est son amour. C’est de lui que nous le recevons ; il veut nous associer tous à sa victoire sur la mort et le péché.
L’évangile de ce dimanche nous invite également à nous ajuster au regard de Dieu. Aux yeux de tous, ce pauvre aveugle était puni à cause de ses péchés. On croyait que Dieu punissait l’homme en fonction de sa faute. De nombreux chrétiens continuent à le penser mais c’est faux. Dieu n’est pas à l’origine des malheurs qui nous arrivent. Il ne passe pas son temps à espionner nos faiblesses pour mieux nous punir. Il n’inflige pas le mal à ses enfants. Jésus est absolument catégorique sur ce point.
L’Evangile nous dit également que Dieu n’est pas indifférent aux drames et aux maladies qui s’abattent sur les humains. Il vient à notre secours pour nous sauver. Il continue à venir pour nous apporter la véritable libération. Ils sont nombreux dans notre monde ceux et celles qui s’égarent sur des chemins de perdition. Beaucoup se détournent du vrai Dieu pour s’attacher à l’argent, aux richesses et aux petits bonheurs qui ne peuvent pas vraiment nous combler. C’est de cet aveuglement que Jésus veut nous guérir. Comme pour le mendiant dont nous parle l’Evangile, le véritable salut ne peut se trouver que dans une vraie rencontre avec Jésus.
Face à ce mendiant sauvé, nous voyons des pharisiens qui s’enfoncent dans leur aveuglement. Ils restent indifférents à sa joie et finissent par le chasser. Leur cœur est dur, leur justice sans amour. Jésus voudrait les inviter à faire un chemin de foi. Mais ils restent enfermés dans leurs certitudes. Mais le Christ est là pour nous apprendre à tendre la main à celui qui en a besoin. Il veut surtout nous aider à prendre conscience des merveilles de Dieu dans le monde d’aujourd’hui. C’est vrai que ce monde reste très marqué par l’incroyance, l’indifférence et toutes sortes de malheurs. Mais le Seigneur continue à nous rejoindre au cœur de nos vies. Rien ne doit nous empêcher de rendre compte de l’espérance qu’il met en nous.
Vivre le Carême c’est revenir vers le Seigneur et accueillir la Lumière qui vient de lui. Cette lumière c’est celle de la foi. Grâce à cette lumière, nous apprendrons à voir les personnes et les événements avec le regard de Dieu. Comme l’aveugle guéri, nous deviendrons des témoins du Christ. Et nous pourrons proclamer ensemble notre foi avec joie et fierté : “Je crois, Seigneur, tu es source de vie.”
Sources : Revues Feu Nouveau, Dimanche en paroisse et Signes – La Parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia) Lectures bibliques des dimanches (A.Vanhoye) – guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot
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Célébration du pardon pour le Carême
Ces homélies ne sont qu’un point de départ. Il ne faut pas craidre de faire aussi appel à d’autres sources. En voici quelques unes possibles : Lire ici
Ces aveugles de naissance, c’est nous. Il nous arrive trop souvent de passer à côté des autres sans les voir. C’est aussi de cela que le Seigneur veut nous guérir pour que nous puissions vivre ensemble comme des frères
Il ne suffit pas de recevoir la lumière, il faut devenir lumière, ces mots me marquent profondément. Et aide-moi, Seigneur à ouvrir les yeux car tu es signe dans tout ce qu’il y a sur terre et dans le ciel. Ainsi, lorsque je ne serai plus aveugle, je ressentirai davantage la formidable joie d’être aimée par toi, Seigneur.
Seigneur, nous te prions pour le pape, les évêques, les prêtres et tous les membres de ton peuple : afin qu’ils soient porteurs et messagers de la Lumière qui est en toi, Seigneur, nous te prions.
Seigneur, nous te prions pour ceux et celles qui sont aveuglés par la haine et la violence. Afin qu’ils trouvent autour d’eux de vrais témoins de ton amour, Seigneur, nous te prions.
Nous te prions aussi pour les malades et les infirmes qui ne peuvent pas aller à l’église. Ils font partie de notre Communauté au même titre que nous. En communion avec eux, Seigneur, nous te prions
Seigneur, nous te prions pour les nations qui crient leur désespoir et leur misère, pour ceux qui souffrent à cause de la crise, ceux qui n’ont plus de travail, plus de logement, plus d’espérance et tous ceux qui sont victimes d’exclusion. Donne-nous force et courage pour construire avec eux un monde plus juste et plus fraternel. Seigneur, nous te prions
Merci Pere pour ces homelies bien enrichissantes. Union de priere et bonne suite du temps de careme