Homélie du 20ème dimanche du temps ordinaire (16 aout)
Abbé Jean Compazieu | 8 août 2015“Pour que les hommes aient la vie”
Textes bibliques : lire
La liturgie de ce dimanche nous présente un Dieu qui se dit et se donne. Il est celui qui nous invite et nous accueille : “La sagesse a dressé une table…” Cette table est devenue un lieu symbolique très fort. Elle nous fait penser à la table de travail, celle des négociations, et surtout celle des repas de fête.
Dans la première lecture, nous avons entendu un appel pressant : “Venez manger mon pain, buvez le vin. Quittez l’étourderie et vous vivrez.” En écoutant ces paroles, nous comprenons que c’est Dieu qui parle à son peuple. Il envoie des prophètes pour transmettre son appel. Il s’adresse tous les étourdis qui ne se rendent pas compte de l’enjeu de cette invitation. Plus tard, Jésus se présentera comme la “Sagesse” qui parcourt les rues et les places. Il invitera tous les hommes à son banquet. Il se donnera lui-même en nourriture de Vie éternelle.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à un véritable discernement : “Ne vivez pas comme des fous mais comme des sages.” Le fou c’est celui qui se laisse influencer par les idées à la mode. Il mène une vie trépidante et il oublie le plus important. La seule vérité c’est celle que nous trouvons dans les Évangiles : “Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, nous dit Jésus, personne ne va au Père sans passer par moi”. Saint Paul nous en parle à sa manière : “Accueillir la volonté de Dieu et la Lumière de l’Esprit Saint aux jours mauvais, prier en chantant des hymnes et des psaumes, célébrer Dieu et lui rendre grâce, se retrouver en frères…” C’est ainsi qu’il nous montre comment vivre en sages.
Dans l’Évangile, nous avons entendu la suite du discours de Jésus sur le “Pain de vie”. C’est une réponse à l’invitation de la Sagesse (1ère lecture). Avec Jésus la promesse annoncée par le livre des Proverbes s’est réalisée au-delà de toute espérance. Sa déclaration est des plus solennelles : “oui vraiment, je vous le dis : celui qui mange ma chair et boit mon sang a la Vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour.” Nous désirons tous avoir la Vie éternelle. Nous avons donc absolument besoin de ce Pain vivifiant, de Jésus lui-même. C’est lui qui a donné la force aux martyrs de tous les temps de rester fermes dans la foi. Nous en avons de nombreux témoignages dans l’histoire de l’Église.
Face à une telle affirmation, les juifs se sont mis à récriminer. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on refuse Jésus et son Pain vivant. L’abandon que nous constatons actuellement a commencé dès le premier jour où Jésus faisait sa catéchèse sur le Pain de vie. Ils ne peuvent accepter les prétentions de cet homme, Jésus de Nazareth que tout le monde connaît bien.
Mais Jésus insiste : “Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie. Il ne donne pas d’explication. Il les invite à un acte de foi. C’est ce même acte de foi que nous sommes appelés à faire à chaque messe. Nous reconnaissons en Jésus le Pain vivant donné pour la vie du monde. Aujourd’hui comme autrefois, c’est difficile à comprendre. Beaucoup refusent de l’accepter ; d’autres sont trop habitués. Il nous faut retrouver toute la force et la nouveauté du message qu’il nous adresse : Jésus nous donne les paroles et la nourriture de la Vie éternelle. Nous entrons dans une communion d’amour avec Dieu qui nous fait entrer dans une communion d’amour avec tous les hommes.
Bien sûr, à chaque messe, nous n’avons pas toujours conscience de la grandeur de ce mystère de la foi. Mais nous ne devons pas oublier que la messe, c’est le moment le plus important de la journée. C’est Jésus qui est là ; il rejoint les communautés rassemblées en son nom. Il veut se donner “pour que les hommes aient la vie”. Le prêtre dit avant la communion : “Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde”. Ces paroles ne sont pas seulement pour l’assemblée présente dans l’église mais pour le monde entier. Le Christ veut se donner à tous. Il est le Pain vivant offert pour la vie du monde.
Nous allons proclamer ensemble notre foi. Mais n’oublions pas que c’est toute l’Eucharistie qui est profession de foi. En disant le “Je crois en Dieu”, nous disons que nous faisons confiance aux paroles du Christ et que nous voulons le suivre jusqu’au bout. En ce jour, nous faisons nôtre cette prière du psaume 33 : “je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m’entendent et soient en fête.”
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Sources : Revues Signes et Feu nouveau – Homélies pour l’année B (A Brunot) – Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot – Les entretiens du dimanche (Noël Quesson)
Les textes de ce dimanche nous invitent à manger, à nous nourrir de sagesse et d’intelligence prendre des forces pour la route; tout d’abord dans le Livre des Proverbes : la Sagesse a dressé une table, elle proclame sur les hauteurs : “Si vous manquez de sagesse, venez à moi” ! et à l’homme sans intelligence : mangez mon pain et buvez le vin que j’ai apprêté ! La Sagesse, c’est l’Esprit de Dieu, C’est Dieu Lui-même. Cela me fait penser aux premières paroles de la Genèse : “la terre était informe et vide et l’Esprit de Dieu planait sur les eaux…Il y avait des ténèbres à la surface de l’eau”… C’est la Sagesse, l’Esprit qui a donné vie à cette masse inerte. Dieu, notre Dieu se donne à nous, il nous invite à son Festin, qu’avons-nous à faire les fines bouches ? Il se donne en nourriture pour que nous ayons la vie; pourquoi traîner les pieds, au lieu de chanter d’allégresse et de nous rendre à son invitation au repas de noces de son Fils.
Paul nous met bien en garde de pas vivre comme des fous, mais comme des sages, car nous traversons des jours mauvais… Nous y sommes en plein dedans !
La Sagesse, le Souffle s’est fait homme et il a habité parmi nous et les siens ne l’ont pas reconnu…
Depuis le début de son discours sur le Pain de Vie, Jésus insiste auprès de ses interlocuteurs : Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. “Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme, si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie”.Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. Ces paroles sont insupportables à la foule qui écoute : la loi interdit la consommation du sang, à plus forte raison de sang humain.
En participant à l’Eucharistie, nous accueillons en nous, Jésus qui s’est livré en sacrifice pour que tous les hommes aient la vie.
Seigneur Jésus, Sagesse de Dieu, augmente notre foi en Toi.