Homélie du 30ème dimanche du temps ordinaire.
Abbé Jean Compazieu | 17 octobre 2015SOYEZ DANS LA JOIE
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« Acclamez ! Criez de joie ! Jubilez ! » Comme il doit être heureux le peuple auquel on adresse de telles paroles ! Pourtant Jérémie se trouve devant des gens qui ont tout perdu. Le vainqueur babylonien emmène le peuple juif en captivité. Mais le prophète regarde au-delà de ce désastre qui les accable. Il comprend que si le peuple tient bon dans la foi, Dieu le délivrera. Il ramènera sur leur terre ceux qui en ont été arrachés. Ce sera un temps de joie : les aveugles verront, les boiteux marcheront. Impossible d’en douter pour celui qui a reconnu Dieu comme un père aimant son enfant. Dieu ne peut abandonner indéfiniment ceux avec qui il s’est lié, même si eux l’ont abandonné.
Ce Dieu plein d’amour nous est révélé en Jésus-Christ. La lettre aux Hébreux nous le présente comme le « grand prêtre » par excellence. Ce prêtre c’est celui qui établit les relations entre Dieu et les hommes. Comme le disait Jean Paul II, « il donne Dieu aux hommes et les hommes à Dieu. » Il les libère de leurs péchés pour leur permettre d’aller à Dieu. Il s’est offert une fois pour toutes dans un acte libre et obéissant envers Dieu. Il est le médiateur de la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes. Appartenant au monde divin et à celui de l’humain, il met les deux mondes en communion.
Avec l’Évangile, c’est la promesse du prophète Jérémie qui se réalise. Ça se passe à Jéricho, la ville la plus basse du monde (400 mètres au-dessous du niveau de la mer). Cette ville représente le monde du péché, éloigné de Dieu. Jésus entre dans Jéricho et en sort aussitôt. Il vient dans ce monde du péché pour nous en sortir. Il ne veut pas nous y laisser seuls, livrés à nous-mêmes. Et c’est la rencontre avec Bartimée. Son nom signifie « fils de gloire » Dieu nous a créé pour que nous soyons divinisés, pour que nous partagions sa gloire. Mais voilà que Bartimée est devenu aveugle et mendiant ; c’est l’image de l’humanité tombée dans le péché.
L’Évangile nous dit que cet homme aveugle est assis. C’est une bonne chose. Dans la Bible, être assis, c’est l’attitude de celui qui écoute. Bartimée s’est assis pour écouter Jésus, entendre Jésus qui passait. Il va le supplier avec grande insistance. On veut le faire taire. Mais plus on veut le faire taire, plus il crie fort. C’est un très bel exemple de ténacité et de constance dans la prière. On peut avoir de nombreuses raisons de ne pas prier. Mais Bartimée nous apprend à ne pas nous décourager.
Aujourd’hui encore, la vie de tant d’hommes et de femmes n’est plus qu’un cri qu’on essaie de faire taire : pensons aux malades dans les hôpitaux, aux personnes isolées, aux réfugiés refoulés aux frontières… Et nous-mêmes, nous sommes souvent des aveugles enfermés dans nos doutes, nos peurs, nos angoisses. Tout cela nous rend incapable de voir le chemin qui s’ouvre devant nous. Bartimée nous apprend à oser la confiance. Cette confiance nous fera bondir vers Jésus. N’ayons pas peur de crier notre révolte, notre incompréhension, notre désir de justice. Bartimée nous fait comprendre que la confiance et l’espérance ne seront jamais déçues.
Et c’est ce qui se passe avec lui. Jésus l’appelle. L’aveugle rejette son manteau, il bondit. Ce manteau c’est sa seule couverture. C’est toute sa possession, toute sa protection. Pour aller à Jésus, il doit rejeter tout son passé, tous ses fardeaux, toutes ses possessions. Dans l’Eglise primitive, le catéchumène se dévêtait de sa tunique pour être revêtu de la lumière de Dieu. Sans rien voir, Bartimée fait un saut dans la foi. Jésus lui demande : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répond : « que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : “va ta foi t’a sauvé”.
Cet homme va être exaucé dans tous les sens du terme. Il va retrouver la lumière du jour ; mais surtout il va pouvoir contempler Jésus en vérité et devenir disciple. Il devient un modèle de disciples, modèle de ceux qui veulent vivre un nouveau commencement en cherchant la véritable lumière. Guéri non seulement dans son corps, mais aussi dans son âme, Bartimée est un modèle de foi.
C’est important pour nous : Dieu ne cesse de venir à notre rencontre. Il fait toujours le premier pas vers nous. La foi qu’il attend de nous ne peut être qu’une réponse à son amour. C’est un cadeau extraordinaire qu’il nous offre. En célébrant cette Eucharistie, nous te rendons grâce, Seigneur pour toutes les merveilles que tu ne cesses de réaliser en nos vies. Tu regardes avec tendresse tous les blessés de la vie. Fait que nous puissions vivre en toi et trouver en toi le bonheur éternel. Amen
Sources : revue Signes, Feu Nouveau, commentaire de Claire Patier, semainier chrétien, lectures d’Évangile de vieux prêtre de Montpellier
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Sous le figuier avec Nathanaël
ADAP
Claire nous informe que son site a été piraté. Il est en reconstruction. Mais rassurez-vous, rien ni personne ne peut empêcher la Parole de Dieu d’être annoncée et de porter du fruit.
Pour preuve, la vidéo ci-dessus qui provient d’une autre source.
Bonne semaine à tous
Seigneur, fais que je voie
La première partie de l’évangile de Marc, qui présente l’apparition de Jésus et ses missions à travers la Galilée, culmine sur la profession de foi de Pierre. A Jésus qui demande : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? », Pierre enfin voit et répond : « Tu es le Messie ». Ce n’est donc pas un hasard si, juste avant, Marc raconte que Jésus guérit un aveugle à Bethsaïde (8, 22). Ce miracle n’est plus une anecdote passée qui suscite admiration ou scepticisme, mais le signe de la véritable ouverture des yeux : Pierre a été guéri et il a pu enfin « voir » que Jésus était plus qu’un prophète comme Jean-Baptiste, qu’il était le point final de l’histoire, celui qui seul peut conduire l’humanité à Dieu.
La seconde partie de l’évangile révèle de quelle manière Jésus exerce cette fonction messianique. Ses disciples rêvent d’un Messie qui impose sa puissance, qui rétablit un royaume d’Israël débarrassé de ses ennemis et de ses malfaiteurs et dont ils seront les grands ministres. Or sur la route de Jérusalem, Jésus donne des enseignements radicalement contraires: un disciple doit suivre un messie qui sera refusé, jugé, condamné et mis à mort, il doit porter sa croix, perdre sa vie pour Jésus, se faire serviteur des autres, prendre la dernière place, prôner le mariage définitif, devenir comme un enfant, éviter le piège de la richesse (évangiles des dimanches précédents). Chaque fois, les disciples sont déconcertés, abasourdis : « ils ne voient pas » pourquoi il faut aller jusque là ni comment le règne messianique peut être instauré de cette façon.
Donc ce n’est pas un hasard si, à l’ultime étape de cette montée à Jérusalem, Marc raconte à nouveau la guérison d’un aveugle. Qu’il est difficile de « voir » exactement ce qu’est la foi !
LE FILS DE TIMEE VOIT LE FILS DE L’HOMME
Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
Dans la vallée du Jourdain, la magnifique oasis de Jéricho, célèbre pour ses baumiers et ses lauriers-roses (Sir 24, 14), est le lieu où les voyageurs bifurquent vers l’ouest et entament la dure montée qui les conduira à la capitale. Pâque est maintenant toute proche et c’est en foule, dans l’allégresse et les chants, que les gens suivent ce Jésus annoncé comme le messie. Ah que l’espérance est violente !
Sans illusion sur cette fougue qui l’entoure, Jésus « sort » (un verbe rendu célèbre par notre pape !) de la ville et va faire une rencontre. Remarquons tous les détails du texte.
L’homme n’est pas nommé de son nom propre mais par sa relation de filiation : Bar-…
Il est enfermé dans sa cécité, obligé de mendier, en-dehors de la ville.
Assis, arrêté, alors que tout le monde marche. Il est marginal : dans le fossé, à côté du chemin.
Il est aveugle : il doit demander ce qui se passe, il a besoin qu’on lui explique. Un vrai pauvre !!
Mis au courant, il ne peut qu’appeler au secours : sa seule force est son cri.
Ses cris s’adressent à un autre fils, « le fils de David », désignation du Messie qui est attendu comme descendant du grand Roi. Pour lui, ce fils de David, avant de monter à sa capitale, se doit de le soigner, lui, le pauvre aveugle, fils de Timée. Avant les palais, les troupes, les fastes de la Cour, il y a son malheur, son enfermement.
La foule n’a que faire de cet importun et tente de le faire taire : ses appels semblent malséants aux gens sérieux, à ceux et celles qui croient marcher vers le renouveau messianique du monde. Les disciples n’ont pas de temps à perdre avec ce mendiant sans importance.
Mais, au milieu du brouhaha, Jésus, lui, a perçu l’appel et, à son tour, il appelle. La miséricorde a entendu le cri de la misère. Un cortège triomphal ne vaut rien devant la souffrance d’un homme.
Quelques-uns servent d’intermédiaires : ils invitent l’aveugle à la confiance, le pressent de se lever, lui transmettent l’invitation de Jésus.
Bouleversé, Bartimée se débarrasse de sa seule protection, son manteau, et il se presse comme il peut.
Il n’est plus qu’un cri, une supplication, un sanglot : « Fais que je voie » !
Parce que la foi n’est pas récitation de formules mais confiance, démarche vitale de l’homme enfermé dans sa nuit, remise de soi dans l’amour actif du Messie, Bartimée « est sauvé » et il recouvre la vue.
Et – sommet du texte -, au lieu de courir en ville, de fêter sa guérison, « il suit Jésus sur le chemin »- ce fameux chemin que Jésus a pris à Césarée, au long duquel il a multiplié les annonces et les enseignements lourds à porter, comme une croix, et où, au terme, à Jérusalem, il va donner sa vie.
VOIS-TU CE QUE VEUT DIRE « VOIR » ?
L’homme moderne voit tant de gens et de choses. Les écrans de ses médias lui permettent de voir en temps réel tout ce qui se passe dans le monde ; il a vu le dernier film dont tout le monde parle, la pièce de théâtre qui fait un triomphe, et les Baléares, et l’Inde, et New-York, et Saint-Domingue…Où n’est-il pas allé ? Que n’a-t-il pas vu ?…Je vois donc je sais.
Mais voit-il comment il convient de vivre ? Le monde est-il une scène où l’on entre par hasard, où l’on se débrouille comme on peut et d’où l’on sort par nécessité ? Suffit-il d’être au courant, de voir comment gagner beaucoup d’argent ?
Bartimée m’apprend beaucoup de choses. D’abord que je suis aveugle sur les enjeux profonds de l’existence, sur le sens, sur le mystère de l’amour, sur ce qu’on appelle « Dieu ». Que mon avoir me laisse sans pouvoir. Que les divertissements ne me libèrent jamais de ma prison.
Ensuite que je dois m’écarter du troupeau de moutons de Panurge qui suivent les slogans de la publicité et écoutent les ténors de la pensée unique.
Que je serai alors doute traité de marginal, d’original. Que je connaîtrai des moments de découragement, que je résisterai au dur devoir d’être homme. Alors, sans issue, je deviendrai cri.
Non un S.O.S. vers un leader, un génie, un Prix Nobel, un prédicateur, un prophète, un gourou. Mais vers Jésus le Messie. C’est-à-dire le seul qui me rend confiance, me remet debout, m’entraîne derrière lui sur la route qui monte, plus loin que Jérusalem et Rome, vers le Royaume du Père.
Le « fils de David » me rend, comme lui, « fils de Dieu ». Non pour goûter des moments exaltants ni pour fuir la cité. Mais pour VOIR que celui qui perd sa vie pour Jésus la trouve, que l’amour qui se donne à mort débouche dans la vraie Vie.
Mais si déjà je fais partie du groupe des disciples, je dois faire attention de ne pas être étourdi par les tintamarres des cantiques, des catéchèses, des sermons afin de percevoir, en marge, au-delà des discours pieux, le cri ténu mais insistant de la multitude des aveugles qui, enfermés dans leur nuit, appellent un Libérateur. Il ne faut pas que je reste coincé avec ceux qui ne veulent pas être dérangés dans leurs habitudes et qui font taire ceux dont le malheur risque de troubler leur piété tranquille.
Raphaël D. dominicain
PAPE FRANÇOIS : « Il y a 3 réponses face aux cris de l’aveugle. 1) PASSER à côté des problèmes. « C’est naturel qu’il y ait des malades, des pauvres ». Un cri n’attire pas mon attention. C’est l’écho qui naît d’un cœur blindé. Ils courent après la dernière nouveauté mais ne réussissent pas à entrer en contact.
2) TAIS-TOI. Drame des disciples qui pensent que la vie de Jésus est seulement pour ceux qui se croient aptes. Ils ne sont plus pasteurs mais contremaîtres….Ils mettent des barrières au peuple de Dieu.
3) COURAGE, LEVE-TOI. Le cri se transforme en invitation au changement…Jésus s’est arrêté : il ne lui fait pas de sermon, ne le classe pas ; il lui restitue la dignité qu’il avait perdu, il l’inclut, il s’identifie à ses problèmes et ainsi lui manifeste la force transformatrice de la miséricorde. Il n’y a pas de compassion qui n’écoute. La logique de l’amour, c’est le souffrir-avec…elle naît du fait de ne pas avoir peur de s’approcher de la douleur des gens…Un jour Jésus nous a vus au bord du chemin, il n’a pas étouffé nos cris…. Nous ne sommes pas témoins d’une idéologie, d’une recette…mais témoins de l’amour purificateur et miséricordieux de Jésus…Passer de l’indifférence du zapping au « Courage, lève-toi ». Non parce que nous sommes des fonctionnaires de Dieu mais témoins reconnaissants de la miséricorde qui transforme…..Quand on vit ainsi, il y a gaieté et joie » (Bolivie – Aux prêtres et religieux – jeudi 9.7.2015)
Bonne nouvelle, Jésus nous appelle à le suivre sur la route. Il appelle tous les hommes. Même ceux qui ont du mal à se déplacer : l’ aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée, tous les éclopés de la vie, même ceux qui sont alourdis par leurs péchés, aveuglés par leurs fautes, amollis par leurs faiblesse.
A tous, il offre sa force, il propose sa lumière, il ouvre les yeux et l’aveugle peut bondir à sa suite mais il faut crier vers Lui. Comme Bartimée : Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! il devait crier fort, Bartimé, si fort qu’on voulait le faire taire, mais lui de crier de plus belle : Jésus, fils de David aie pitié de moi ! par ses cris, il attire la compassion du Seigneur : “appelez-le”; “lève-toi, il t’appelle”; confiance ! alors, il bondit, jette son manteau, il se déleste de ce qui l’alourdit; Il se libère de ce qui l’encombre; il croit que le fils de David peut lui redonner la vue, le sortir de sa nuit; bel exemple de foi.
Le Seigneur n’est pas sourd à nos prières, il faut crier ver Lui, mais pour le suivre, il faut se libérer de ce qui encombre, qui nous empêche de voir clair; il y a tant de choses dans nos vies qui brouillent notre vue, qui déforment notre regard, qu’on ne voit pas les choses essentielles. qu’on ne voit plus le monde qui crie au secours, le pauvre, le ma-aimé, le petit qui a besoin qu’on le considère, qu’on le regarde avec amour. Qui n’attend qu’un geste, un mot de compassion, un sourire, un coup de main… qu’on l’aime, tout simplement.
Comme Bartimée, je te demande Seigneur : “Rabbouni, bon Maître, que je voie” et que mon oreille soit attentive au cri de mes frères.
Eh oui, Bartimée, cet homme au profil atypique! Voici sa carte de visite: Père, Timéé,, adresse: la rue, profession, mendiant. Etat de Santé: aveugle. Etat d’âme: obstruction complète: Trait de caractère, persévérant…. C’est cet homme qui fait une rencontre bouleversante avec Jésus. et qui se laisse façonner par lui. Et voici que plus rien comme avant. Tout est renversé, même son statut. son identité. Fort du salut reçu, le voici sur le chemin du monde, proclamer les merveilles de celui qui l’a fait sortir des ténèbres à son admirable lumière. On devient vraiment homme que guéri surtout intérieurement. On a un autre regard sur soi même, sur Dieu et sur le prochain. On retarde mieux l’essentiel qui est invisible à l’œil de la chair mais visible avec l’œil de la foi. C’est là une grâce qu’on reçoit à rencontre du Christ Jésus. Quand il nous l’ accorde il est le premier qui se laisse voir et en le voyant nous apprenons à voir ceux avec qui il s’est identifié: le pauvre, le sans abri, le prisonnier, l’affamé….En devenant le disciple du Christ Jésus Bartimée va apprendre à suivre ce chemin de la foi et nous après et avec lui.
Quelle leçon nous donne cet homme en ce 30eme dimanche! Dieu veut que nous exprimions toujours nos désirs, mais cette demande doit se faire dans la confiance . Nombreux sont ceux qui adressent une demande à Dieu, s’il l’accomplit tant mieux s’il ne l’accomplit pas tant pis; on ne croyait pas en lui on ne croirait jamais. Aujourd’hui Bartimée nous invite à faire confiance pour goûter la bonté de Dieu