Fête du Christ Roi
Abbé Jean Compazieu | 15 novembre 2009Textes bibliques : Lire
En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons la fête du Christ Roi de l’univers. Voilà un titre qui risque de nous induire en erreur si nous n’y faisons pas attention. La puissance du Christ n’est pas celle d’un colosse, c’est celle de son amour. La seule couronne posée sur sa tête fut une couronne d’épines. On ne peut pas le comparer aux rois de la terre, lui qui est “doux et humble de cœur. Si nous reconnaissons en Jésus le roi de l’univers, c’est pour affirmer que le monde est conduit par lui jusqu’à son terme de justice, de paix, de tendresse et de liberté.
Nous avons écouté dans la première lecture un texte de l’apocalypse de saint Jean. Ce livre a été écrit bien après la résurrection du Christ. L’empereur de Rome était cruel pour les chrétiens. Dans ce monde dur et hostile, saint Jean annonce le triomphe de celui qui est l’Amour. “Je suis l’alpha et l’oméga” nous dit Jésus. Alpha c’est la première lettre de l’alphabet grec et oméga la dernière (comme a et z). Le Christ est l’alpha et l’oméga parce qu’il est le commencement et la fin de tout. C’est par lui que tout a été créé. Et à la fin, il remettra tout entre les mains de son Père. Ce sera désormais la grande victoire de l’amour sur les forces du mal et de la haine.
Voilà une bonne nouvelle pour notre monde d’aujourd’hui. De nombreux rois y règnent en maîtres. Ils font peser leur pouvoir sur les plus faibles. Mais un jour, les dictatures finissent par disparaître. Les murs finissent par tomber. L’histoire du monde, en particulier celle du vingtième siècle nous en donne de nombreux exemples. Le mal, la haine, la violence n’auront pas le dernier mot. La vengeance ne fait qu’ajouter de la violence à la violence. Beaucoup l’ont compris : Ce n’est pas par la force des armes qu’on peut obtenir la victoire contre le mal mais par celle des paroles et de l’amour.
L’évangile nous montre précisément le Christ face à ses accusateurs. Les chefs du peuple on décidé sa mort car il les dérange. On le conduit donc à Pilate pour en finir avec lui. Pour se débarrasser de lui, toutes les accusations sont bonnes. On lui reproche d’être un homme dangereux qui s’oppose à l’autorité de l’empereur de Rome. Il se prétend Roi des juifs. Mais Jésus n’a jamais revendiqué ce titre. Un jour, il a même conseillé de payer l’impôt à César. Mais il ne cherche pas à se défendre. Pour lui ce qui est premier, c’est la mission que son Père lui a confiée, c’est le salut de tous les hommes. Et il veut y être fidèle jusqu’au bout.
Aujourd’hui, Jésus nous pose la même question qu’à Pilate : “Dis-tu cela de toi-même ou bien parce que d’autres te l’ont dit ?” Dis-tu que je suis roi parce que tu l’as entendu au catéchisme quand tu étais petit… parce que tu l’as lu dans des livres sérieux… parce que tu l’as entendu à la messe ? Nous chrétiens, nous affirmons que le Christ est notre roi parce que nous l’avons découvert et appris, parce que nous croyons personnellement au plus profond de nous-mêmes. Le Christ n’est pas un roi terrestre mais “le roi des cœurs”. C’est lui que nous voulons mettre au centre de notre vie.
“Ma royauté ne vient pas de ce monde” nous dit encore le Christ. Pilate peut être tranquille : Jésus ne va pas s’opposer à César. Il n’a pas de gardes qui se battront pour lui. Les quelques disciples qui le suivaient se sont enfuis. Son seul but c’est de “rendre témoignage à la vérité”. A ce sujet, Pilate pose la bonne question mais il n’a pas écouté la réponse. La vérité que Jésus lui propose ne l’intéresse pas. Il préfère sa situation humaine bien confortable et les biens qu’il peut toucher. Au lieu de choisir le seul vrai trésor qui aurait pu donner un sens à sa vie, il a préféré la pacotille.
Le Christ roi de l’univers a donc été envoyé dans le monde pour rendre témoignage à la Vérité, non pas la vérité d’une doctrine ou d’un programme mais l’esprit de l’Alliance qu’il nous propose avec Dieu, une alliance de grâce, de sainteté, de justice, d’amour et de paix. Quand nous lisons l’évangile, c’est lui qui nous parle, c’est sa voix que nous entendons. Prions-le qu’il nous rende attentifs à sa parole et qu’elle devienne tous les jours notre nourriture. Qu’il nous donne de faire la vérité sous l’impulsion de son Esprit Saint.
A la fin de chaque messe, nous sommes envoyés dans le monde. Nous y rencontrerons toutes sortes de situations, des joies mais aussi des peines, des souffrances, des épreuves. Le Christ roi de l’univers voudrait nous inviter à porter sur chacun le même regard que lui, un regard rempli de son amour et de sa tendresse. Il compte sur nous pour leur dire inlassablement que le mal n’aura pas le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera. Demandons au Seigneur qu’il nous donne force et courage pour travailler activement à son règne de miséricorde, de vérité et de paix.
D’après viverses sources
Merci Jean pour cette très belle homélie sur notre Roi d’Amour !
Fraternellement Monique M
Chacun de nous se trouve interpellé : Travaillons-nous à l’avènement du Royaume ?
Merci Jean de nous y inviter.
La question fondamentale de cet évangile est : QU’EST CE QUE LE VRAI POUVOIR ?
Personnellement, j’applique mon pouvoir sur moi d’abord, pour apprendre à me maîtriser dans l’esprit de Dieu. Puis en assurant à ma famille une petite sécurité économique, puis en stabilisant les relations de ma famille.
Par contre, je n’ai aucun pouvoir égocentrique ou absolu parce que ce serait ne pas avoir confiance ni en soi ni en Dieu. C’est aussi se tromper de chemin car suivre le chemin de Jésus mène à la VRAIE LIBERTE.
Jésus a représenté le pouvoir de l’AMOUR venu du Père auquel il a fait confiance jusque dans l’adversité maximale.
Seigneur, continue à me libérer de tout préjugé, fais moi prendre conscience de mes limites ainsi je m’ouvrirai à la vérité de tes paroles, pour marcher encore plus à ta lumière.
“Seigneur, aide-moi” à passer une semaine toute tournée vers les autres ! Et tu n’es pas mon roi, mais mon Dieu.
Christiane
Où est la Vérité ? -– Le Christ, Roi de l’univers
Toujours la Parole de Dieu nous interroge ; méditée elle nous transforme, nous perfectionne. Elle peut aussi, comme ce dimanche, nous surprendre, en nous faisant fêter le Christ, Roi de l’Univers !
Dans le langage commun, le nom de « roi » ne s’applique plus guère aux personnages de l’histoire présente. Ne désignait-on pas ainsi celui qui était à la tête d’un Etat, d’une nation ? Ce souverain avait à son service une armée, possédait de grandes richesses. Sa domination régissait tous les sujets de son royaume. – Peu nombreux aujourd’hui les rois de cette catégorie !
Par contre très nombreux maintenant ceux et celles (il y a des reines !) qui détiennent ce titre. Notons les rois des différents sports, de toutes sortes de jeux et matières. Ils se signalent par une supériorité, souvent corporelle mais aussi intellectuelle, l’identification des autres les plaçant parfois sur un podium. Beaucoup parmi eux sont invités et y souscrivent, à gagner des richesses … en euros ! Toujours l’idole Argent !
Bien étranger à ces nominations le Christ Jésus. Les textes de la liturgie de ce jour approfondissent la compréhension de sa royauté.
La 1ère lecture du prophète Daniel nous parle de sa vision : « comme un Fils d’homme » à qui est « donné domination, gloire et royauté », une « domination éternelle », « royauté qui ne sera pas détruite ». Il sera servi « par tous les peuples ». Ces paroles vont s’appliquer au Christ. Annoncées pour le Messie à venir, comment ont-elles été comprises en son temps terrestre ?
Le psaume 92 renforce cette vision royale : « Le Seigneur est roi » ; « ton trône tient bon » et le refrain en fait la juste application au Christ : « Jésus Christ, Seigneur, tu règnes dans la gloire ».
La seconde lecture de l’Apocalypse nous fait percevoir déjà une royauté de Jésus, hors norme, celle « qu’il peut donner de la grâce et de la paix ». C’est en cela qu’il est « souverain des rois de la terre ». Sa conquête il l’a obtenu « par son sang », « qui nous a délivrés de nos péchés ». Du don de soi, de son offrande sur la croix, « Dieu son Père » l’a comblé en lui donnant « gloire et puissance pour les siècles des siècles ». Fils de l’Homme il est devenu « celui qui est, qui était et qui vient, le Tout Puissant », par sa divinité éternelle.
L’Evangile (Jean 18, 33b-37) va parfaire cette notion « royale » avec Jésus lui-même. En comparution devant Pilate, gouverneur romain de Jérusalem, celui-ci l’interroge : « Es-tu le roi des juifs ? … ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi – Qu’as-tu donc fait ? » Jésus répond : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ». – Ce ne sont pas les hommes qui l’ont choisi. Aucune armée pour prendre sa défense. La pauvreté fut sa condition constante. Il a pourtant une « royauté » – « Alors, tu es roi ? » questionne Pilate. Jésus affirme : « Je suis né, venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix ». Il est lui-même Vérité et Vie. Il est, comme le définira St Jean, Amour, « le Tout Puissant » en amour ! … l’amour qui se donne et qui sauve, l’amour qui nous conduira auprès du Père pour partager sa gloire éternelle, une royauté qui sera également la nôtre, nous en avons l’espérance … si nous savons aimer à son image. Que Marie, les saints et les anges, nous aident à la gagner !
Fête du Christ Roi – année B – 22 novembre 2009 – Evangile de Jean 18, 33 – 37
La Vérité crucifiée
Grande solennité en ce dernier dimanche de l’année liturgique ! Le nouveau-né pauvre que nous avons accueilli à Noel, le misérable prisonnier qui a comparu devant Pilate, le crucifié du Golgotha, nous proclamons à la face du monde qu’il est LE ROI. Certes ce titre n’a plus guère aujourd’hui que valeur honorifique mais il signifie que Jésus a reçu tout pouvoir: il a inauguré le Royaume de Dieu sur terre, royaume éternel et universel comme le prophétisait le songe du prophète Daniel (déjà donné dimanche passé : 1ère lecture).
L’évangile du jour est repris de S. Jean qui a su raconter la Passion de Jésus comme son couronnement royal, sa glorification. Je propose de proclamer les deux premières scènes du procès devant Pilate afin de comprendre la dramaturgie et, à la fin, d’ajouter la sortie de Pilate pour en saisir le sens.
On avait emmené Jésus de chez Caïphe au prétoire (résidence du gouverneur) . C’était le point du jour.
Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas pour ne pas se souiller et pouvoir manger la pâque.
Pilate vint les trouver à l’extérieur:
– Quelle accusation portez-vous contre cet homme ?
– Si cet individu n’avait pas fait le mal, te l’aurions-nous livré ?
– Prenez-le vous-mêmes et jugez-le vous-mêmes suivant votre loi.
– Il ne nous est pas permis de mettre quelqu’un à mort !
C’est ainsi que devait s’accomplir la parole par laquelle Jésus avait signifié de quelle mort il devait mourir.
Pilate rentra dans le prétoire; il appelle Jésus:
– Es-tu le roi des Juifs ?
– Dis-tu cela de toi-même ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ?
– Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation, les grands prêtres t’ont livré à moi: qu’as-tu fait ?
– Ma royauté n’est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce monde, mes gardes auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais ma royauté, maintenant, n’est pas d’ici.
– Tu es donc roi ?
– Tu le dis que je suis roi. Moi, je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.
– Bah ! …Qu’est-ce que la vérité ?
Sur ce mot Pilate sortit trouver les Juifs:
– Pour ma part je ne trouve contre lui aucun chef d’accusation. Il est d’usage à Pâque que je relâche un
prisonnier. Voulez-vous que je relâche le roi des Juifs ?
Ils se mirent à crier:
– Non, pas celui-là mais Barabbas – qui était un brigand.
Dehors une bande excitée veut arracher la condamnation à mort du prisonnier. Dedans Jésus ligoté est avec ses gardiens. Pilate est donc obligé d’aller de l’un aux autres, de sortir puis d’entrer. Sept scènes ainsi se succèdent: quelle en sera l’issue ? Jean enlève tout suspense: Jésus ne sera pas lynché par ses compatriotes mais mis en croix par les Romains comme il l’avait annoncé: ” Lorsque je serai élevé de terre,…” (12, 32) – en jouant sur les deux sens du mot: “élevé” entre ciel et terre sur la croix mais en même temps ELEVE dans la Gloire.
Pilate ( préfet de Judée de 26 à 36 – connu par les historiens de l’époque pour sa violence et sa haine des Juifs) est perplexe: si cet homme était dangereux, les gens de sa police l’auraient déjà arrêté, s’il s’agit d’outrage à la loi juive, que ces Juifs traitent l’affaire entre eux. Vite il comprend: ils veulent sa mort ! Pour quelle raison ?
Pilate connaît l’espérance juive en un certain “messie”, un roi qui serait oint par Dieu pour prendre le pouvoir. Il traduit à sa façon: ” Tu es roi ?”. Jésus lui donne double réponse: ce que n’est pas sa royauté et ce qu’elle est.
LE ROYAUME DE JESUS : TEMOIGNAGE DE LA VERITE
” Ma royauté n’est pas de ce monde…”: attention ! cela ne signifie pas qu’elle s’exerce dans l’au-delà, ni qu’elle soit reportée à l’avenir ni cantonnée dans une spiritualité intérieure. Jésus n’est pas un chef politique, un leader nationaliste puisqu’il s’est laissé arrêter sans défense. Mais son royaume s’inaugure et se déploie bien dans notre histoire, sur notre terre ! La foi n’est pas une affaire de piété cachée mais d’adhésion libre.
Puis il explique positivement par une déclaration majeure de l’évangile: ” Je suis né et je suis venu dans le monde pour témoigner de la vérité”. Déjà dans son prologue, Jean écrivait: ” Le Verbe, le Logos, était la vraie Lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme” (1, 9). Car le monde gît dans les ténèbres, l’homme se heurte aux murs de sa prison: qui suis-je ? Où vais-je ? Y a-t-il un Dieu ? Et le mal ? Pourquoi cette faiblesse, ce mal que nous ne cessons de commettre ? Pourquoi tant d’horreurs ?…
Certes la loi, la philosophie, la sagesse éclairent notre nuit, elles nous livrent des indications précieuses, nous indiquent un chemin…Mais que notre ignorance et notre lâcheté sont immenses ! Que d’occasions de chutes ! Que de coins obscurs ! Aucun code, aucun art, aucune science ne peut nous sortir du marasme.
Mais voici la Bonne Nouvelle: Jésus est le Fils. Il n’est pas seulement le porte-parole de Dieu: IL EST SA PAROLE. Il ne montre pas seulement le chemin de la morale: il offre sa vie pour nous offrir le pardon et nous donner la Vie divine. Il vient nous libérer, il nous introduit dans le royaume de la VERITE et il osera dire: ” Je suis le chemin, la Vérité et la Vie” (14, 6).
Ce royaume n’est pas délimité par des frontières: il est offert à quiconque “est de la vérité”, c.à.d. à tout homme qui se veut fidèle à son origine, qui souffre de ses limites, qui cherche vraiment le dévoilement du mystère, qui commet des péchés mais sans s’y résigner et sans espoir de les surmonter par lui-même.
Celui-là “écoute ma voix” dit Jésus, c.à.d. il perçoit dans l’évangile un ton inouï, il y rencontre non seulement un beau message mais QUELQU’UN, un Dieu qui se donne pour le combler de son amour ! il y entend un appel à sortir de sa nuit et à suivre ce Jésus. Alors, comme Nicodème, “il fait la Vérité et il vient à la lumière” ( 3, 21).
LE PÉCHÉ : REFUSER LA LUMIERE
A ce moment précis se joue le drame: au lieu de poursuivre le dialogue, de demander à son prisonnier un éclaircissement, Pilate, arrogant, se détourne de Jésus en lançant ces mots: ” Qu’est-ce que la vérité ?”.
Le préfet romain a beaucoup vécu, il connaît l’humanité, il a commandé des troupes, il a de la culture, il a lu des livres. Et il en est arrivé à douter de tout: la vérité n’est qu’un rêve, un mirage. Les idées et les théories s’affrontent dans un désaccord permanent; la lâcheté, l’impureté, la violence sont telles que l’on ne peut espérer rejoindre la lumière. Que chacun se débrouille comme il peut. A chacun sa vérité. La vie est un théâtre où gagnent les plus malins et les plus forts. Et ce n’est pas ce pauvre type de Galiléen ligoté qui va m’apprendre quelque chose.
Pilate vient de rater son existence. Il pouvait, pour la première fois de sa vie, entrevoir la lumière, sortir de son scepticisme, découvrir le salut, le pardon, le vrai bonheur, la joie de Dieu.
Et parce qu’il se croit assez malin pour résoudre tous les problèmes ou parce qu’il se résigne au destin, il se détourne de Jésus et se dirige vers la foule hurlante. A trois reprises, il va lui déclarer qu’il ne voit aucune raison d’exécuter Jésus, ce non-violent, un illuminé, un exalté religieux, un utopiste qui croit encore à l’idéal de la paix universelle. Mais sous la pression des grands prêtres, Pilate craque: il signera l’acte de condamnation à mort.
Lorsque l’on ne veut pas connaître la vérité, que l’on refuse d’accueillir la Lumière, on est capable de commettre sciemment une erreur judiciaire. On hurle avec les loups et la vie d’un homme ne compte plus. Là où l’on refuse Jésus, on piétine sa conscience et l’injustice déferle.
Condamné à mort, Jésus sera livré aux soldats et ceux-ci, raconte S. Jean, vont se livrer à un simulacre de couronnement. Ah ce type se prétend roi ? eh bien nous allons jouer au couronnement: On doit le baigner ? On le flagelle…et il baigne ainsi dans son sang Une couronne ? Oui mais avec des épines … On le revêt d’un manteau rouge d’officier – qui évoque le manteau de pourpre impérial Défiler devant lui pour les révérences ?..- oui mais à tour de rôle on le gifle et on le frappe Enfin le présenter au peuple pour l’ovation ? Pilate crie: ” Voici l’homme”…Et le peuple hurle :” Crucifie-le ! Crucifie-le ! ”
Mais c’est au sein de cette affreuse mascarade que brille LA VERITE: Jésus se donne pour nous pardonner et nous vivifier. Avec St Jean et St Pierre, avec St François et St Dominique, avec Fra Angelico et Jean-Sébastien Bach, avec le chœur universel, nous chantons à pleine voix le cantique de l’Apocalypse (1, 5-8 = 2ème lecture) :
” A Celui qui nous aime,
Qui nous a délivrés de nos péchés par son sang,
Qui a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père,
À Lui GLOIRE ET PUISSANCE POUR LES SIECLES DES SIECLES. AMEN !
IL VIENT ! …et tous les hommes le verront, même ceux qui l’ont transpercé…”
Nous te rendons grâce, Seigneur, pour cette année vécue avec Toi.
R. D, dominicain
Solennité du Christ-Roi B
A l’heure de la passion et devant le représentant du pouvoir politique, Jésus est proclamé roi. L’évangéliste Jean emploie abondamment dans le récit de la passion ce terme pratiquement inusité jusque-là. Le procès et la condamnation du « roi des juifs » deviennent le procès et la condamnation des pouvoirs de ce monde. La force dramatique du récit de la passion chez Jean met puissamment en relief ce renversement : ceux qui jugent sont jugés dans leur propre jugement. Ce roi de carnaval et de dérision qu’est Jésus à l’heure de la passion devient là précisément le roi universel, le souverain sur toute la création. En cette heure-là, « l’Heure » de Jésus, tous les pouvoirs de ce monde, le politique (Pilate), le populisme (la foule déchaînée) et le religieux (le haut clergé), révèlent leur néant sans fond.
A Pilate qui lui demande s’il est « roi », Jésus commence par le renvoyer à lui-même : « « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d’autres te l’ont dit ? » « Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » réplique le gouverneur avec irritation. Vient alors et alors seulement la réponse de Jésus. Elle est en deux temps. Négativement d’abord, « mon royaume n’est pas de ce monde »; puis positivement ensuite, « je suis venu pour ceci : rendre témoignage à la vérité ».
Le Royaume que le Christ vient inaugurer en ce monde et pour ce monde n’est pas de ce monde, c’est-à-dire qu’il ne relève en aucune façon de cette manipulation par laquelle les hommes asservissent l’univers au pouvoir du péché. Dans son beau roman « un animal doué de raison », Robert Merle faisait dire aux dauphins qui ont appris le langage humain : « l’homme n’est pas bon… Il ment et il tue. »
Le Royaume du Christ s’établit à l’opposé de celui des hommes imposé par la brutalité et la tromperie. Rien n’a jamais été plus vulnérable ici-bas que cette « Heure » où Jésus dans sa passion fait advenir en ce monde son Royaume. Et les puissances de ce monde viennent depuis se briser devant cette douceur insoutenable pour les violents et les orgueilleux. Depuis cette « Heure » là, les royaumes de ce monde sont désormais en procès jusqu’à la fin du monde tandis que le Royaume du Christ est en cours d’enfantement ainsi que nous le laisse entendre les paraboles du Royaume. Il est comme une semence qui dort sous la neige d’hiver, comme un levain dans la pâte, présent comme l’arbre est déjà dans la graine. Et il grandit, invinciblement.
Qu’ils sont dérisoires les symboles des pouvoirs terrestres et tous leurs comportements quand ils s’aveuglent sur eux-mêmes ! L’affrontement de Jésus et de Pilate n’est pas terminé ; il se poursuivra jusqu’à la fin des temps parce que le combat de la vérité habite tous les temps. En ce dimanche qui est le dernier de l’année liturgique, nous sommes invités à porter un regard renouvelé sur toute l’histoire : nous y voyons que les royaumes de la terre sont fragiles et les civilisations mortelles.
Mais nous comprenons aussi qu’ils sont le lieu où nous devons vivre. Le message de l’Evangile ne nous fait pas mépriser l’autorité, l’exercice de la raison et le débat, la technique, la culture d’aujourd’hui. Il n’invite pas à imaginer un monde irréel, où les rapports humains seraient purs de toute passion, où la foi ne serait qu’une extase radieuse et l’Eglise une société parfaite. Pilate sera toujours là, avec les foules déchaînées à sa porte, pour nous rappeler que le pouvoir du monde est redoutable.
Mais Jésus est définitivement là pour nous dire que la vérité est appelée à régner, qu’il importe dès maintenant de rendre vrai tout rapport entre les hommes, jusqu’à transformer radicalement chacun de nos pouvoirs. La vérité est que nous ne sommes pas faits pour l’engluement dans la possession, mais pour le don dans le partage. Rien n’est reçu qui ne soit donné, rien n’existe pour soi sinon dans l’autre et pour l’autre, rien ne tient sinon dans l’amour, la pauvreté est notre richesse et la vulnérabilité notre force. C’est là ce que le Fils révèle du Père et c’est par-là qu’il rend « témoignage à la Vérité ». Oui, Le Christ est roi parce qu’il donne à chacun de ceux qui le lui demandent la force de lutter contre le mal qui défigure l’humanité.
Avec l’aimable autorisation de http://www.kerit.be
De la part du Père Jean M
Proclamer la Vérité !
Que Dieu soit ignoré, c’est possible, et même assez fréquent.
A ceux qui le connaissent et l’aiment de répandre son nom, et quand il s’appelle Jésus Christ la tâche est plus facile puisqu’en Lui Dieu s’est fait homme. Ses paroles et ses actes nous sont connus surtout par les Evangiles et tout le Nouveau Testament. Mais quand on veut supprimer Dieu alors se présentent malheurs et fléaux, l’humanité en fait l’expérience depuis sa création et le peuple d’Israël au cours de son histoire.
Jésus Christ ? Dans certaines écoles il n’est plus mentionné au même titre que Jules César ou Vercingétorix, comme s’il n’avait pas existé. Le catéchisme est devenu, même chez pas mal de baptisés, un enseignement sans plus de valeur que le sport ou la musique. Mais aujourd’hui toute une jeunesse est sans repères, sans sens de la vie humaine …et se multiplient violences de jeunes et même d’enfants et les suicides de jeunes sont nombreux.
Sous prétexte d’égalité on agit comme s’il n’y avait pas de différence de nature corporelle entre l’homme et la femme, et la famille, institution divine, la voilà contestée. N’est-elle pas cellule d’Eglise ? première communauté d’amour ?
Le veau d’or est toujours debout ! Il n’est plus façonné en or. Il est taillé aujourd’hui en euros. Adoration pour en gagner des millions ! Impossible de servir Dieu et l’Argent !
Ne nous laissons pas impressionner par les foules, par des défilés imposants en nombre. Nous en avons connu de ces défilés criants, gesticulants, proclamant bien haut des slogans de haine, de fausse liberté, de mépris de Dieu. Dans le passé ils n’ont, non seulement apporté aucun amour de tout homme, mais divisions, exploitations des faibles, camps de concentration, ruines et calamités de toutes sortes.
Sous prétexte de liberté on en est venu à considérer Dieu comme un choix parmi d’autres choix. Le choix n’existe pas entre vérité et mensonge ou effacement volontaire ! Comme entre Dieu et l’Argent, il faut choisir !
Pour proclamer la vérité, signalons St Jean Baptiste ! De nombreux chrétiens, et d’autres aussi, ont accepté le martyr comme d’atroces tortures sans défaillir.
Chrétiens, avec joie annonçons Jésus Christ ! Il est l’espérance d’une vie éternelle ! Il nous donne l’Esprit d’Amour qui nous permet d’aimer, source du vrai bonheur ! Il est « le Roi de l’Univers » ! Il est certitude de nous retrouver tous au Royaume de l’Amour, glorifiés avec Lui en ne formant qu’un seul Corps et qu’un seul Cœur !
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »
Monsieur l’Abbé Jean, c’est toujours avec joie que je parcours vos homélie. La royauté du Christ aujourd’hui doit inspirer les dirigeants politiques, les gestionnaires des affaires publiques, les responsables de collectivités à un examen de consience. Rien ne peut se construire de grand sans l’amour, l’humilité, la recherche du bien communautaire.
Union de prière et bonnne fête du Christ Roi.
Fête du Christ Roi de l’univers : animation
Voici une proposition d’animation liturgique pour une messe des familles :
Accueil : Que chante pour toi (L 22-17)
kyrie : demandes de pardon des enfants
– Seigneur, Seigneur, prends pitié de nous
– Ô christ, Ô Christ, prends pitié de nous
– Seigneur, Seigneur, prends pitié de nous
(Toi qui est venu pour nous sauver – (C 48-72)
Gloria
Psaume : Il est l’agneau et le pasteur, il est le roi, le serviteur
Alleluia (L 31-34)
Prière de l’assemblée : écoute la prière de tes enfants, Seigneur
Procession d’offertoire : musique
Sanctus (C 230): Saint le Seigneur de l’univers, Saint le Très-Haut le Dieu de gloire…
Anamnèse (C 230) : Ta mort, Seigneur, nous l’annonçons, Soleil de Dieu qui nous libère…
Agnus (Artaud) : Immolé par amour
Communion (Raoul Mutin – Akepsimas) : Goûtez et voyez
Envoi (Chemin Neuf – cd Signe 52): Mets ta joie dans le Seigneur