Fête du Saint Sacrement
Abbé Jean Compazieu | 31 mai 2021
Sur les chemins de notre humanité sauvée,
écoutons le Ressuscité nous dire :
« Recevez le pain et le vin de la vie ! »
Homélie
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L’Évangile nous a peut-être surpris. Au lendemain de la fête de la Pentecôte et de la Trinité, nous voici replongés dans le contexte de la Passion de Jésus. Judas vient de le trahir ; Pierre le reniera le lendemain. Les autres disciples l’abandonneront, sauf Jean qui se retrouvera au pied de la croix. Jésus se retrouve seul devant la perspective de sa Passion.
Mais l’évangéliste Luc met en évidence quelque chose d’important : Jésus ne subit pas sa Passion ; il l’assume en toute liberté. Lui-même organise le repas de la Pâque. C’est son dernier repas ; il choisit le jour où on commémorait la libération d’Égypte au temps de Moïse. Mais aujourd’hui, il est en train de donner une signification nouvelle à ce repas : l’agneau pascal n’est plus un agneau immolé mais Jésus lui-même. Le pain rompu et partagé devient son corps livré. Le vin devient son sang versé.
Ce qui compte c’est la réalité nouvelle. Le véritable Agneau mangé et immolé, c’est Jésus lui-même. Il se livre pour libérer l’humanité toute entière de tout ce qui l’éloigne de Dieu. Le Pain Eucharistique n’est pas fait seulement pour être adoré : il nous est donné pour être nourriture. C’est ainsi que nous entrons dans la communion avec Dieu. Nous n’oublions pas que nous sommes engagés “à la vie et à la mort.” Communier à la coupe, c’est accueillir la vie que le Christ nous donne par sa mort violente sur la croix. C’est aussi s’engager à se mettre à sa suite, donc être prêts nous aussi à donner notre vie.
Chaque fois que nous allons communier, nous recevons la vie du Christ. L’amour qui le conduit à se donner est éternellement présent. À chaque messe, il nous est manifesté. Il est rendu présent à nos yeux. À chaque messe, je peux dire : C’est aujourd’hui que cela se passe. Mais il y a une chose qu’il ne faut jamais oublier : Jésus a livré son Corps et versé son sang pour nous et pour la multitude. Cela signifie que nous ne pouvons pas être en communion avec lui sans l’être avec nos frères et nos sœurs. Si nous avons des problèmes avec quelqu’un, il faut d’abord se réconcilier. Être disciple du Christ, c’est aimer comme lui et avec lui. Cela peut aller jusqu’au don de notre propre vie.
La première lecture nous a préparés à cette réalité. Le peuple hébreu se trouve rassemblé devant Moïse : pour sceller l’alliance entre Dieu et son peuple, Moïse utilise du sang : “voici le sang de l’alliance que sur la base de toutes ces paroles, Dieu a conclue avec vous.” Comprenons bien, ce n’est pas nous qui faisons alliance avec Dieu mais l’inverse ; c’est lui qui fait le premier pas et qui s’engage. Le rite du sang signifie que cet engagement est “à la vie et à la mort”. Dieu reste toujours fidèle à sa promesse. En réponse, le peuple s’engage à rester fidèle à la Parole de Dieu. Plus tard, Jésus se présentera comme le nouveau Moïse ; il sera le parfait médiateur entre Dieu et les hommes. Ses paroles seront celles de la Vie éternelle. Il nous obtiendra la libération définitive, non pas avec le sang des taureaux mais avec son propre sang.
La lettre aux hébreux nous rappelle ce qui se passe dans la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes : par la venue de Jésus Christ, sa mort sur la croix et sa résurrection, les rites de l’ancienne alliance sont dépassés. Ils ne sont pas périmés comme une chose que l’on jette. Ils étaient là pour annoncer une réalité bien plus grande : désormais, c’est Jésus qui porte à son plein achèvement les rites de l’ancienne alliance. En lui, c’est Dieu qui tient parole. À chaque Eucharistie c’est comme si nous assistions “en direct” au moment où Jésus fait le don de sa vie. Il n’y a qu’un sacrifice unique et définitif de Jésus. Quand nous sommes à la messe, c’est à ce sacrifice que nous assistons, à l’offrande de Jésus et à sa mort sur la croix. Nous assistons aussi à la victoire de l’amour sur la mort et nous en recevons les fruits.
Voilà ce repas auquel nous sommes tous invités. C’est vraiment LE moment le plus important de la semaine. Le Christ ressuscité est là ; il nous rejoint. À chaque messe, nous célébrons celui qui nous a aimés comme on n’a jamais aimé. C’est la moindre des choses que nous répondions à cette invitation. C’est vrai que dans certains endroits, cela devient difficile. En raison du manque de prêtres, nous assistons à une baisse drastique du nombre de messes. Mais quand il n’y a plus de boulanger dans un village, on sait s’organiser pour ne pas rester sans pain. Aujourd’hui, le Christ se présente à nous comme “le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.” L’Eucharistie est vraiment un cadeau extraordinaire. C’est une nourriture pour la Vie éternelle.
En cette fête du Corps et du Sang du Christ, nous renouvelons notre action de grâce pour la merveille que nous célébrons. Et nous faisons nôtre cette prière du prêtre avant la communion : “Que ton Corps et ton sang me délivrent de tout mal et que je ne sois jamais séparé de toi”.
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Sources : Revues Feu Nouveau et Fiches dominicales – Ta Parole est ma joie (J Proux) – Les entretiens du dimanche (N. Quesson) – Homélies pour l’année B (A Brunot) – Guide Emmaüs des dimanches et Fêtes
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La Fête-Dieu appelée aussi Solennité du Saint-Sacrement fut instituée officiellement en 1264 par le pape Urbain IV. Elle souligne la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Une présence divine parmi nous. Ce mystère fait partie intégrante de notre foi. Et tout le long de l’année, les célébrations eucharistiques rythment notre vie chrétienne. Il nous importe donc de veiller à ce qu’elles ne deviennent pas une simple routine dans nos pratiques religieuses.
À chaque célébration eucharistique, nous passons un moment intime en cœur-à-cœur avec Jésus. Il vient nous rejoindre en personne là où nous sommes, tels que nous sommes. Il s’invite chez nous comme Il s’est invité un jour chez Zachée : « Zachée, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » (Lc 19:5) Et comme pour Zachée, sa présence dans notre humble demeure amorcera une nouvelle étape de vie. Depuis des siècles, grâce à cette communion intime avec le Corps et le Sang du Christ, des millions de chrétiens ont reçu une impulsion nouvelle dans leur cheminement de foi. Et nous n’avons pas encore fini de mesurer toute la portée de l’Eucharistie au cœur de chaque vie chrétienne. Le Christ se fait notre compagnon de route. Il est notre Pain de vie. La fête du Saint Sacrement est donc l’occasion pour chacun de nous de se poser franchement quelques petites questions : ‘Que fais-je à la messe ? Comment je la vis ? Quelle présence ai-je à cette célébration eucharistique ?’
‘Il est grand le mystère de la foi !’ Cette proclamation solennelle du célébrant après la Consécration nous met dans l’ambiance de la présence réelle du Christ dans le pain et le vin consacrés. L’Eucharistie reste une vérité de foi que nous avons reçue du Christ : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jn 6:51) Un mystère d’amour que nous ne saurions en savourer les grâces sans en prendre le temps. Laissons-nous donc aller à cette union avec le Christ en Le recevant à la sainte Communion. En accueillant Jésus dans notre âme, nous répondons à son invitation : « Demeurez dans mon amour ! » (Jn 15:9) Saint Paul s’extasiait devant la réalité d’une telle union : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? » (1 Corinthiens 10:16) Un moment d’union toujours unique. Un instant de bonheur à vivre avec intensité et à fixer dans nos mémoires tel un précieux trésor. Et pourtant, certains s’y rendent les mains derrière le dos, l’air décontracté comme s’ils participent à un pique-nique… ! Ils ignorent totalement cette mise en garde sévère de saint Paul : « Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce Pain et que vous buvez à cette Coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. Et celui qui mangera le Pain ou boira la Coupe du Seigneur sans savoir ce qu’il fait aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. » (1 Cor 11:26-27)
La célébration eucharistique n’est pas un simple rituel religieux, c’est un rassemblement autour de Celui qui veut rester avec nous ‘jusqu’à la fin des temps’ (Mt 28:20). Jésus est réellement présent au milieu de nous. L’intimité avec le Christ nous unit dans la fraternité. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom je suis au milieu d’eux » (Mt 18:20). L’Eucharistie structure notre vie chrétienne et la ponctue. Recevoir cette Nourriture sacrée nous invite donc à entrer réellement en relation avec tous les membres du Corps du Christ. L’harmonie avec Dieu se concrétise à travers une bonne entente avec le prochain. Ainsi, le geste de paix avant la Communion symbolise notre vraie union dans le Christ ! Comment puis-je recevoir son Corps et son Sang si je ne suis pas en bonne relation avec mes frères ? « Si donc tu vas présenter ton offrande sur l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère, puis viens présenter ton offrande. » (Mt 5:23-24) nous dit Jésus !
‘Que la participation à l’Eucharistie nous invite à suivre le Seigneur chaque jour, à être instruments de communion, à partager avec lui et avec notre prochain ce que nous sommes.’ nous dit le pape François dans son homélie du 30 mai 2013 à la basilique Saint-Jean de Latran. Que cette communion eucharistique transforme profondément notre vie.
Nguyễn Thế Cường Jacques
C’est vrai que j’ai été surprise de trouver cet évangile; par contre, dans la rubrique PRIER LE ROSAIRE j’ai prié les mystères joyeux avec notamment Jean Paul II.