Homélie de la fête du Saint Sacrement
Abbé Jean Compazieu | 18 juin 2011Dieu nourrit son peuple
Textes bibliques : Lire
La “fête Dieu” que nous célébrons en ce dimanche est née au XIIIème siècle. A cette époque, on communiait très peu. Certains pensaient même que la présence de Jésus s’arrêtait à la fin de la messe. L’Eglise a réagi très fermement contre cette affirmation. Pour cela, elle ne s’est pas contentée de simples déclarations : elle a posé des actes forts. On s’est mis à montrer l’hostie ; on a organisé des processions. Les chrétiens ont également été invités à des temps d’adoration à l’église. Tout cela était destiné à raviver la foi des baptisés. Certains diront que cela fait partie de la foi populaire qui parle beaucoup à l’affectivité. Il est hors de question que nous méprisions ces pratiques.
La présence du Christ dans l’Eucharistie fait partie de notre foi. Il est heureux que des chrétiens s’arrêtent à l’église pour des temps d’adoration. Mais nous ne devons pas oublier que Jésus a voulu nous laisser sa présence sous la forme d’un repas. Il nous invite à nous nourrir de cette présence car elle vient mettre en nous le germe de la Vie éternelle. Adorer cette présence du Christ dans l’Eucharistie, c’est bien ; Mais l’Eucharistie n’a de sens que comme nourriture de vie. Si nous conservons la réserve eucharistique au tabernacle, c’est d’abord pour porter la communion aux malades.
Il est donc absolument essentiel de ne jamais oublier que Jésus nous invite chaque dimanche dans sa maison. Nous y découvrons combien il est plein d’amour pour chacun de nous et pour le monde. Il est tellement passionné que nous lui manquons si nous ne nous approchons pas de lui. C’est un peu comme pour un enfant qui invite ses copains pour son anniversaire. Il est très déçu si l’un ou l’autre ne répond pas à son invitation. Avec le Christ, l’enjeu est autrement plus important. Le repas qu’il nous offre est une anticipation des noces éternelles avec l’humanité.
Au cours de la messe, nous célébrons un événement qui a eu lieu il y a 20 siècles. Mais Dieu créateur est en dehors du temps. Jésus s’est offert en sacrifice une seule fois. Mais l’amour qui l’y a conduit est éternellement présent. A chaque messe, il nous est manifesté. Il est rendu présent à nos yeux. A chaque messe, nous pouvons dire : “C’est aujourd’hui que cela se passe. Jésus se donne à nous comme nourriture. Il est le Pain descendu du ciel. Sa Parole nous éclaire et nous fait vivre. Elle nous montre le chemin à suivre et le but à atteindre.
Pour tenir bon sur notre route, nous avons besoin de forces. Nous passons beaucoup de temps à manger ou à parler de ce que nous avons mangé. Ils sont nombreux dans le monde ceux qui n’ont pas de quoi se nourrir. Ce dimanche nous rappelle aussi que le pain est fait pour être partagé. Dans la Bible, il est très souvent question de nourriture. Les évangiles nous montrent souvent Jésus prenant part à un repas. Pensons aux noces de Cana ; un jour, on lui a même reproché de manger avec les publicains et les pécheurs. L’évangile de ce dimanche fait suite à la multiplication des pains. Jésus vient de nourrir toute une foule ; et il essaie de lui révéler le véritable sens de ce signe.
“Moi, je suis le Pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie.” Comme cette foule du temps de Jésus, nous pouvons nous aussi nous interroger : “Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ?” Même avec du recul, manger Jésus reste une question. Sa présence dans un bout de pain reste délicate à exprimer. Pour nous en convaincre, nous pouvons en parler autour de nous, en particulier avec ceux qui ne partagent pas notre foi.
En ce dimanche, nous demandons au Seigneur la grâce d’entrer vraiment dans ce grand mystère. A chaque messe, c’est Jésus qui vient à nous. Ses paroles sont celles de la Vie Eternelle. La nourriture qu’il nous donne c’est vraiment son Corps et son Sang. Il continue à nous avertir : “Si vous ne mangez pas ma chair et si vous ne buvez pas mon sang, vous n’aurez pas la vie en vous.” Le mot chair désigne Jésus tout entier, homme et Dieu. Il nous fait vivre de sa vie divine. C’est pour cela que Jésus a pu dire : “Celui qui me mange vivra par moi.” Son corps est une vraie nourriture et son sang est une vraie boisson. Nous n’aurons jamais fini de rendre grâce pour un si grand cadeau.
En lisant ce discours, sur le pain de vie, nous découvrons à quel point il a choqué les juifs. Il faut savoir, en effet, que la loi de Moïse interdisait de consommer du sang. Beaucoup se dont éloignés de Jésus. C’est dès le départ que le message sur l’Eucharistie a été contesté. Actuellement, ils sont nombreux ceux et celles qui ne répondent pas à l’invitation du Seigneur le dimanche. Mais dans le même temps, nous en voyons d’autres qui font de très gros efforts pour y venir. Malgré la distance, la maladie, les infirmités, ils sont là car ils ont besoin de cette nourriture.
Chaque dimanche, nous sommes tous invités à nous nourrir de la Parole et du corps du Christ. Le Curé d’Ars disait que nous n’en sommes pas dignes mais nous en avons besoin. Il s’agit d’une nourriture absolument essentielle. Comme les juifs, nous avons peut-être du mal à comprendre. Mais comme Pierre, nous pouvons dire : “A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle.” Soyons dans la joie chaque fois que débute une Eucharistie. Et surtout, ne nous y habituons pas.
En célébrant cette Eucharistie, nous nous tournons vers toi Seigneur. Que ce rassemblement soit LE grand événement de la semaine. Ensemble, nous te disons notre merci pour ce don que tu nous fais.
D’après diverses sources
https://dimancheprochain.org
Pour ceux qui préfèrent : Lire ici
Père Jean,
tout d’abord MERCI pour vos préparations du dimanche
et qui ont le TRÈS grand avantage d’arriver une semaine avant
j’ai enfin réponse à la suppression du site des ADAP, dont je me servais (Nouvelle Calédonie : François Xavier de Vivies)
c’est regrettable
mais existe-t-il d’autres sites pour les adap ?
je n’en ai pas trouvé.
Jean, passez un Bel été… jusqu’à la Source…
fraternellement
jacques lasserre, prêtre
Pour les ADAP voici : http://francoisxavierdevivies.ifrance.com/documents/adap/repertoire_adap.htm
EUCHARISTIE 2011 – 26 Juin
Dans la liturgie, après le temps pascal, nous sommes entrés dans le temps dit « ordinaire ». En ce qui concerne les dimanches il s’est poursuivi avec des fêtes solennelles : La Sainte Trinité et ce jour « le Sacrement du Corps et du sang du Christ » baptisé Sacrement de l’Eucharistie.
Rappelons, une nouvelle fois, les étapes liées à la Parole même de Jésus : je suis « le Chemin » pour conduire au Père. Je suis « la Vérité », celle de ma Bonne Nouvelle, l’Evangile. Je suis « la Vie », au caractère éternel. Pour nous la vie va de la conception au sein de la mère, passe par la mort, pour aboutir à une résurrection dans l’Amour, bonheur infini au jour prévu par Dieu, à condition de suivre Jésus, qui est Amour incarné !
En 1ère lecture le livre du Deutéronome retrace en partie la marche du peuple d’Israël, devenu peuple de Dieu sous la direction de Moïse, prophète du Seigneur. Le Messie prédit n’est autre que Jésus.
« Souviens-toi de la longue marche de 40 ans dans le désert », où « il t’a fait connaître la pauvreté, sentir la faim », et donné « la manne », « nourriture inconnue », « pour découvrir que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur ». Durant cette marche « il a fait jaillir l’eau de la roche la plus dure » dans « ce pays de la sécheresse et de la soif ».
Comment ne pas voir ici une allusion à Dieu libérateur de l’esclavage d’Egypte, au pain de la vie éternelle, et au sacrement du Baptême ? Dieu aime l’humanité infiniment !
Le Psaume 147 suivant invite à « célébrer le Seigneur », d’où nécessité d’une célébration fixée en communion pour le don du « pain qui rassasie », « fait régner la paix », « révèle lois et volontés » du Seigneur à Israël, prolongé dans l’Eglise d’aujourd’hui.
Dans l’Evangile (Jean 6, 51-58) l’Apôtre bien aimé rapporte les paroles de Jésus après une multiplication de pains et poissons à une foule affamée. « Moi, je suis le pain vivant, descendu du ciel ; si quelqu’un mange ce pain il vivra éternellement ». Ce pain est « chair du Fils de l’Homme », donc de notre nature humaine … « et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous ».
Envoyé par le Père Jésus se fait pain de vie éternelle, vie commencée par le sacrement du Baptême pour entrer dans le nouveau peuple de Dieu qu’est l’Eglise, mais qui doit s’ouvrir toujours plus largement à l’Esprit d’amour pour parvenir, ressuscité, au Royaume de l’Amour, à la fin des temps. Quelle valeur d’amour possède l’Eucharistie !
En 2ème lecture St Paul évoque le repas de la Cène vécue par Jésus la veille de sa mort et sa prolongation en l’Eucharistie. « La coupe d’action de grâce que nous bénissons n’est-elle pas communion au sang du Christ ? » (versé sur la croix) ; « le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? » (livré pour nos péchés)
A la messe la communion nous unit à Jésus, vivant, ressuscité, et doit nous unir les uns aux autres. En « ayant part à un seul pain », « la multitude que nous sommes est un seul corps », celui du Christ. La célébration exige le don de soi aux autres et le partage.
Pour conclure faisons référence aux paroles de la Séquence que nous avons cité. En Jésus nous louons « le pain des anges ». Ils tiennent eux aussi leur vie de Dieu … le pain « de l’homme en route » : la marche de l’amour n’est pas du surplace ! .. « annoncé par l’agneau pascal immolé » : Jésus est l’Agneau de Dieu crucifié. Il était déjà « la manne de nos pères » : l’Esprit du peuple de l’Ancien Testament.
« O Jésus, notre vrai pain, aie pitié de nous, nourris-nous et protège-nous, conduis-nous au banquet du ciel » – Vierge Marie, dans notre marche, prie pour nous et apprends-nous à avoir faim de l’Eucharistie, au moins chaque dimanche, pour toujours mieux aimer.
FETE DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST – année A – Dimanche 26 juin 2011 – Evangile de Jean 6, 51-58
TOUS RESPONSABLES DE LA CELEBRATION
Les enseignements sur les splendeurs de l’Eucharistie et sa place centrale dans la vie de l’Eglise ne manquent pas : encycliques, lettres des papes, livres, retraites détaillent tous les aspects de ce sacrement. Et cependant nous constatons que, du moins dans notre Europe, les assemblées du dimanche se ratatinent, le nombre des prêtres diminue, les jeunes, en majorité, ne pratiquent plus guère, on envisage même la destruction d’un certain nombre d’églises. Devant cette situation, il serait inutile de regretter le bon vieux temps, indécent de se résigner, lâche d’attendre des temps meilleurs. C’est à nous, chrétiens pratiquants, laïcs et prêtres, de travailler sur le chantier. Relisant la « Constitution sur la liturgie », premier document du concile Vatican II (décembre 1963), sommes-nous sûrs de l’appliquer en vérité ?…Voici quelques suggestions.
ARRIVER A L’HEURE
Ce fut probablement une des erreurs les plus graves commises dans l’histoire par la hiérarchie catholique : pendant des siècles, on osa enseigner que le début de la célébration, au cours de laquelle on proclamait des lectures en une langue incompréhensible, n’était qu’une « avant-messe » facultative !!!?… Il a fallu le concile pour que, enfin, on rectifie :
« Les deux parties qui constituent la messe, càd.la liturgie de la parole et la liturgie eucharistique, sont si étroitement unies entre elles qu’elles constituent un seul acte de culte……Les pasteurs (doivent) enseigner activement aux fidèles qu’il faut participer à la messe entière… » (§ 56).
La messe est un repas donc il est normal, nécessaire, qu’elle commence et se poursuive dans un dialogue. Dieu va nous parler : donc son peuple se regroupe pour être l’interlocuteur de Dieu et lui répondre par les chants et les prières. On ne vient pas à la messe pour se glisser, seul, derrière un pilier et fermer les yeux pour tenter de se concentrer : on vient pour participer à une assemblée, non pour « « se recueillir » dans un silence individuel mais pour « se laisser recueillir » en un peuple. Lorsque les chrétiens – vieux et jeunes, savants et incultes, patrons et ouvriers – se saluent et prennent de leurs nouvelles, ils renversent les convenances sociales qui les séparent dans le quotidien et manifestent qu’ils sont prêts à écouter leur Dieu qui les a appelés pour les réunir. Au signal, ils peuvent se dresser fièrement et entamer le premier cantique.
DEMANDER PARDON
Faut-il entrer en célébration par un rite de pénitence ? Ne se limite-t-on pas alors à un vague sentiment de culpabilité qui n’est pas toujours chrétien ? Depuis plusieurs années, l’Eglise du Congo a obtenu une modification : c’est après les lectures et la prédication que les chrétiens, éclairés par la Révélation, peuvent prendre conscience de leurs fautes et, sans tomber dans un remords vague et stérile, demander pardon avec la confiance des enfants devant leur Père. Alors ils peuvent entrer dans une démarche réelle de conversion de la vie.
PROCLAMER ET ECOUTER LES LECTURES
Le concile a ouvert « largement les trésors bibliques pour qu’on lise au peuple la partie importante des saintes Ecritures » ( § 51). Le lien insécable avec la Première Alliance a été enfin rétabli : les catholiques peuvent retrouver la source et mieux comprendre l’Evangile.
Si l’écoute a retrouvé la fonction essentielle qu’elle a dans les Ecritures, il importe que l’acoustique de l’édifice permette une audition convenable, que les traductions soient réalisées dans un langage actuel, que les lecteurs soient désignés à l’avance, et se préparent autant qu’un artiste pour son récital. Il est grave de prononcer les Paroles de Dieu : cela ne s’improvise pas.
SCANDALE DE L’EUCHARISTIE
Il reste que – quoi que l’on fasse – l’Eucharistie restera toujours un « scandale », une pierre d’achoppement. Dans son chapitre 6, Jean rapporte que lorsque Jésus a multiplié les pains, la foule était tellement enthousiaste qu’elle s’est précipitée pour le faire roi. Mais Jésus a immédiatement tourné le dos et s’est enfui, ne voulant pas être confondu avec un bienfaiteur social.
Lorsque le lendemain, les gens l’ont retrouvé et l’ont supplié de répéter « le signe » de la veille, il a refusé net : Je ne viens pas vous dispenser de vos responsabilités, je ne suis pas un « père noël » à qui on demande des cadeaux. Et il a orienté les gens vers la découverte d’un autre désir :
« Travaillez pour l’œuvre de Dieu qui est de croire en celui qu’il a envoyé !… Je suis le Pain de Vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim (c.à.d. celui qui croit en mes paroles sera nourri de la vérité)… »
Et il a continué de façon encore plus bouleversante (et c’est le texte de ce dimanche) :
« Je suis le Pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce Pain, il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie »
Furie de l’auditoire : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Loin d’édulcorer sa déclaration et la rendre plus admissible, Jésus poursuivit :
« Amen, amen, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous….. » . Après l’avoir entendu, beaucoup de ses disciples commencèrent à dire : « Cette parole est rude ! Qui peut continuer à l’écouter ? …..
A partir de ce moment beaucoup de ses disciples se retirèrent et cessaient de faire route avec lui »
Jésus les laisse s’éloigner et ne fait rien pour les ramener à lui. Seuls 12 hommes demeurent à ses côtés. Ont-ils compris ? Sans doute que non. La première Eglise est minuscule, fragile, triste de voir tant de frères et sœurs s’en aller. En outre le venin de la trahison l’habite (car Judas est encore là). Mais avec Pierre, elle murmure : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle »
Vingt siècles plus tard, nul homme ne s’est présenté qui puisse anéantir et remplacer cette Révélation.
C’est en cherchant ensemble à vivre des célébrations authentiques, petites mais allègres, faibles mais joyeuses, humbles mais rayonnantes que nous témoignerons du Christ présent dans l’Eucharistie. Des villages vont peut-être perdre leur édifice de pierres : que les croyants ne nourrissent pas de nostalgie. Qu’ils se réjouissent de mieux se découvrir peuple uni, témoin de la victoire de la croix, appelant sans cesse les autres à venir partager le Pain de Vie.
Raphaël D
Personnellement, j’ai ouvert ce site sans problème. Ce qui pose problème c’est la petite fenêtre du Weborama qui génère des pubs. A part ça, tout va bien chez moi. Peut-être devriez-vous nettoyer votre ordinateur avec CCleaner (téléchargeable gratuitement)
Le corps du Christ, pain de vie
C’est aujourd’hui une fête solennelle, une fête au cours de laquelle nous revivons la première Eucharistie au soir du Jeudi Saint : c’est la fête du corps et du sang du Christ, la fête du saint Sacrement, la fête de Dieu.
À travers un acte public et solennel, nous glorifions et nous adorons le Pain et le Vin qui sont devenus le Corps véritable et le Sang véritable du Christ Rédempteur. La veille de sa Passion, au cours du dernier repas avec ses disciples, Jésus prit le pain entre ses mains et, l’ayant béni, il le rompit et le leur donna en disant: « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant la coupe, il rendit grâces, la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit: « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24).
Toute l’histoire de Dieu avec les hommes est résumée dans ces paroles.
Comme signe de sa présence parmi nous, Jésus a choisi le pain et le vin. Il se donne entièrement. La prière à travers laquelle l’Église, au cours de la liturgie de la messe, offre ce pain à Dieu, le qualifie de fruit de la terre et du travail des hommes.
Ce pain, fruit du travail des hommes et fruit de la terre, est un don du Ciel. Le fait que la terre porte du fruit n’est pas seulement un mérite à nous ; étant donné que seul Dieu, créateur du monde, pouvait lui accorder la fertilité
Nous pouvons ainsi affirmer que le pain est fruit de la terre et du ciel. Il suppose la synergie des forces de la terre et des dons d’en-haut, c’est-à-dire du soleil et de la pluie. Nous ne pouvons pas non plus produire seuls l’eau, dont nous avons besoin pour préparer le pain.
Alors, en observant de plus près, ce petit morceau d’Hostie, ce pain des pauvres, nous apparaît comme une synthèse de la création. Ainsi, nous commençons à comprendre pourquoi Jésus choisit ce morceau de pain comme son signe.
” Moi, Jésus, Je suis le pain vivant qui est descendu du Ciel “ (Jn 6,51)
C’est donc un pain qui nous interroge sur la nature de notre faim. Qu’est-ce que vivre pour moi ? Si je n’ai pas envie de recevoir Jésus, le pain vivant descendu du ciel, quel type d’anémie me guette ? De quoi est-ce que je me nourris ? D’avoir ? De jouir ? De consommer ? Quels sont mes appétits spontanés et élémentaires ?
Jésus résume tout ce qu’il vient de dire en affirmant que c’est lui-même qui est ce pain vivant et par conséquent vivifiant, puisqu’il fait vivre éternellement ceux qui se l’approprient par la foi et par une communion vivante avec lui : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous »
Jésus nous confirme, par une déclaration positive, la pensée qu’il a exprimée négativement. Comme il est lui-même la vie, celui qui mange sa chair et boit son sang, et s’approprie ainsi sa personne, tout son être, par une communion intime et vivante avec lui, a, dès ce moment, une vie impérissable, la vie éternelle.
En cette fête du Corps et du sang du Christ, nous regardons surtout le signe du pain. Celui-ci nous rappelle également le pèlerinage d’Israël au cours des quarante années passées dans le désert. Le saint Sacrement est notre manne à travers laquelle Jésus nous nourrit ; il est véritablement le pain du ciel à travers lequel Il se donne lui-même.
Au cours de cette messe, prions le Seigneur d’intensifier notre foi dans l’Eucharistie qui nous fait communier au corps du Christ. Que notre communion à son corps et à son sang fortifie notre fidélité à l’Évangile et rendent plus vivants nos liens fraternels.
Amen
Michel Houyoux, diacre permanent
Prière Universelle
Le Seigneur nous invite à sa table et il se met à notre écoute. Cobfions-lui les besoins de l’Église du monde.
R/ Sûrs de ton Amour et fort de notre foi, nous te prions
Pour que les baptisés redécouvrent la signification et l’importance de l’Eicharistie dominicale, prions le Seigneur,
Pour que chaque communauté chrétienne puisse compter sur la présence d’un prêtre pour présider le repas de l’Alliance nouvelle, prions le Seigneur,
Pour que nous soyons audacieux et iventifs face aux attentes des démunis, des malades et des souffrants, prions le Seigneur.
Pour que nous acceptions de partager avec ceux et celles qui ont faims de pain, de vérité et de liberté, prions le Seigneur.
Pour que notre célébration de l’Eucharistie soit le sommet de notre vie chrétienne et la source de notreengagement, prions le Seigneur.
Seigneur, tu es le seul à combler les coeurs de tous les humains. Donne-leur un signe de ta présence et de ton amour, toi qui vis avec Dieu le Père dans l’unité de l’Esprit pour les siècles des siècles. AMEN